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Communiqués de presse

Ministérielle développement des Etats du G7

Un rendez-vous manqué pour l’alliance Sahel

Action contre la Faim salue la volonté politique affichée aujourd’hui par les pays du G7 et du G5 Sahel d’accélérer la lutte contre la malnutrition au Sahel mais déplore qu’aucun financement additionnel n’ait été annoncé dans le cadre de l’Alliance Sahel. Bien au contraire, près de deux ans après son lancement sous l’impulsion du Président Macron, l’Alliance Sahel s’apparente à une opération de communication dont la gouvernance brille par son opacité.

Lors du dialogue citoyen avec le Gouvernement Français le 2 juillet dernier, Action contre la Faim avait pourtant réclamé une réforme de l’Alliance Sahel pour s’assurer que des financements additionnels soient dégagés, que les projets soient plus transparents et davantage alignés sur les priorités des populations sahéliennes et enfin que la gouvernance soit plus inclusive de la société civile locale. En se limitant aujourd’hui à élargir l’Alliance Sahel à d’autres Etats du G7, la France et ses partenaires ont manqué une occasion unique de la réformer en profondeur pour renforcer la lutte contre la faim dans une région où le nombre de personnes souffrant de malnutrition a augmenté de 13 millions ces 11 dernière années. [1]

"Le fait que la société civile demeure exclue de la gouvernance de l’Alliance Sahel est un très mauvais signal. Les pays du G7 ne peuvent pas d’un côté s’engager à lutter contre la faim au Sahel et de l’autre côté écarter les populations principalement concernées"
Michael Siegel
Référent Plaidoyer France, Action contre la Faim

Au vu des intérêts sécuritaires des Etats du G7 au Sahel, l’Alliance Sahel demeure intimement liée aux enjeux sécuritaires de la Force Conjointe du G5 Sahel. La doctrine sécurité-développement mise en avant aujourd’hui par les pays du G7 fait peser un risque majeur pour l’impartialité et l’efficacité de l’action humanitaire et la capacité des ONG comme Action contre la Faim à accéder aux populations affectées par les conflits et les dérèglements climatiques dans la région. Par ailleurs, nous regrettons que sous la pression de certains Etats du G7, la transition agro-écologique, clef de voûte de la lutte contre la faim, ait été entièrement occultée du communiqué final.

« Au lieu de servir leurs propres intérêts politiques et militaires, les pays du G7 devraient se préoccuper de garantir une véritable transition agro-écologique, de soutenir l’accès à des services publics de qualité et de protéger les droits fondamentaux des personnes affectées par les violences, en co-construisant toute action avec les populations concernées », explique Michael Siegel.


[1] Rapport des Nations Unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (2018)

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