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Le droit de conduire contre le droit à l’alimentation ?

Action Contre le Faim participe cette semaine au 40ème  Comité pour la Sécurité Alimentaire mondiale (CSA), la principale plateforme de gouvernance internationale sur les questions de sécurité alimentaire et de nutrition. Le débat porte sur la finalité de l’agriculture : assurer l’alimentation pour tous ou remplir les réservoirs ? Eclaircissement sur le débat.

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La production d’agrocarburants (carburants produits à partir de matières premières agricoles) ne cesse de croître, encouragée notamment par des politiques publiques de soutien, particulièrement de l’Union européenne et des États-Unis. En 2011, cette production, qui mobilise des terres arables qui pourraient être utilisées pour produire de l’alimentation, atteignait 100 milliards de litres par an.

Les agrocarburants représentent une menace claire pour la sécurité alimentaire mondiale, notamment par les impacts nombreux et largement documentés sur l’accès à la terre des populations vulnérables, leur contribution à la volatilité et à la hausse des prix alimentaires ainsi que leurs impacts négatifs sur le droit à l’alimentation et à la nutrition.

Le rapport produit par le Groupe d’Experts de Haut-Niveau du CSA reconnait et illustre ces conséquences négatives et propose des mesures d’atténuation, notamment la mise en œuvre de directives en interdisant les mandats d’incorporation et les subventions des États, ainsi qu’en protégeant l’accès à la terre des populations paysannes. Les conclusions du rapport sont très claires sur ce point-là.

Cependant, le CSA est une instance politique et les conclusions du rapport d’experts ne sont pas adoptées automatiquement car de nombreux États (notamment Nord et Sud-américains) défendent leurs politiques d’agrocarburants. Les États envisagent donc d’adopter « une boîte de décisions » sur la base du rapport. Les négociations se poursuivent très lentement, en groupe restreint, depuis deux jours. Peu d’États soutiennent les positions défendues par les organisations de la société civile, qui insistent sur l’importance de reconnaître l’impact négatif des agrocarburants sur les droits de l’homme, sur l’accès à la terre, sur les prix alimentaires, la sécurité alimentaire et la nutrition. Toutefois, malgré l’opposition frontale notamment des États-Unis et du Canada, un accord pourrait se dessiner.

La reconnaissance des impacts négatifs des agrocarburants est d’autant plus pressante que les alertes sont portées par un nombre croissant d’acteurs, dont la France qui a confirmé l’engagement d’effectuer une pause nationale dans les mandats d’incorporation d’agrocarburants et de porter cette position au niveau européen.

Résultats de ces discussions à suivre dans la semaine…

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