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LA LIGUE DE ZAKHO, DU SOMMET À L’ABÎME

[fancy_header type= »1″ subtitle= » »]Photographies et texte : Florian Seriex[/fancy_header]

 

Nous sommes en août 2014, des centaines de milliers de personnes fuient les combats dans le Nord de l’Irak. Ils trouvent refuge là où ils peuvent : dans les écoles, les parcs et pour un grand nombre d’entre eux dans d’immenses tours en construction.

J’y découvre des milliers d’enfants désœuvrés. Ils n’ont plus rien, la plupart d’entre eux se promènent pieds nus au milieu de chantiers pleins de ferraille rouillée, de bris de verre et de gravats. Ils sont partout, sourient à ma vue, m’entourent, se postent face à l’objectif de l’appareil. Ils cherchent par tous les moyens à oublier l’horreur des jours passés qui leur a fait perdre leur innocence d’enfants.

Hamza Baber : 13 ans, le Iniesta de Zakho

 

J’accompagne l’équipe psychosociale d’Action contre la Faim dans une zone en construction de la ville de Zakho près de la frontière turque. Plusieurs binômes vont à la rencontre des familles, écoutent, rassurent. Pendant qu’ils multiplient les séances de soutien psychologique, je déambule dans ce fatras de béton et suis frappé par le nombre de maillots de footballeurs célèbres sur les épaules des enfants. Ronaldo, Messi, Iniesta, ils ont les noms des plus grandes stars de la planète sur le dos et en sont les laissés pour compte. Je fais un premier portrait, sans trop réfléchir puis l’enfant se tourne, révélant un nom galactique, je prends la photo. J’ai envie de les associer, du sommet à l’abîme.

Dildar Khalaf : 10 ans, le Ronaldo de Zakho

 

L’équipe psychosociale a fini ses sessions avec les familles, c’est le moment d’organiser des activités pour les plus jeunes. Lorsque le chef d’équipe sort un sac de ballons du camion, c’est l’effervescence et il n’est pas facile de former des équipes. Je vois Pato, Di Maria et les autres qui courent pieds nus entre les rochers comme si leurs vies étaient en jeu. Tout le monde devrait voir ça, cette énergie incroyable, cet oubli complet pendant quelques minutes, le temps d’une partie. Tout le monde devrait voir ça à commencer par leurs idoles. Chacun dans son arène : Cristiano devant 60.000 spectateurs en folie qui se faufile au milieu de la défense, Ahmed qui s’apprête à tirer un penalty décisifs à Dalal City, une résidence en construction au fin fond de l’Irak.

Faraj : 17 ans, le Fabregas de Zakho

 

Je mènerai l’expérience à deux reprises, dans des conditions similaires, prenant le temps d’expliquer aux personnes présentes l’idée du projet. Je vois les sourires, les enfants se passent le mot et viennent prendre la pause, les plus grands aussi. J’en ai conservé une vingtaine de portraits avec l’idée de faire réagir et d’attirer l’attention sur leur situation.

Première publication: Marca & Action contre la Faim

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