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Gouvernements et Nations unies doivent se mobiliser pour la Centrafrique

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Après avoir décrit les terribles conditions de vie dans les camps centrafricains, il peut paraître surprenant d’en dire du bien maintenant. Lorsque je les compare à d’autres, il y a une chose que je trouve positive, mais qui  masque une bombe à retardement en termes de santé et de nutrition.

Les camps disposent d’un accès limité à l’eau, la nourriture, l’assainissement (1 latrine pour 1000 personnes alors que les standards humanitaires que nous visons recommandent 1 latrine pour 50), et à la santé. De grandes quantités de déchets s’accumulent ; l’organisation y est toujours inexistante.  Cependant, ces camps ont au moins le mérite d’être sec. Il fait chaud à Bangui, parfois 30 à 35°, les eaux usées ne débordent pas des latrines et les enfants restent au sec.

Dans une grande partie des camps de réfugiés et de déplacés du monde, les principales sources de mortalité infantile et de malnutrition ne sont pas l’absence de nourriture, mais les infections respiratoires (principalement causées par le froid et l’humidité) et les diarrhées (généralement dues à la mauvaise gestion des eaux usées). Ces maladies s’attaquent aux enfants sous-nutris, dont le système immunitaire est affaibli, et en font des patients sévèrement malnutris qui risquent la mort en quelques jours.

Ces maladies ont (pour le moment) un impact limité dans les camps que j’ai visité ces derniers jours. Dans 6 à 8 semaines, la saison des pluies va commencer : il sera alors impossible de se mettre au sec. Les eaux usées vont déborder des latrines, les enfants commenceront à tousser puis tomberont malade, souvent atteints de diarrhées aiguës. Sans oublier les risques certains de choléra dans de telles conditions, qui peut tuer un adulte en quelques jours, et un enfant en quelques heures.

Afin d’éviter ce scénario, il faut se préparer au pire. Les camps seront toujours là dans deux mois et il faut acheminer dès à présent le matériel nécessaire. Nous avons besoin de compléments nutritionnels (biscuits hautement protéinés ou bouillies), de toilettes, mais aussi de couvertures et de savon pour les plus nécessiteux. Des cliniques médicales et nutritionnelles doivent être fonctionnelles rapidement. Des ONG comme ACF sont en mesure de développer leur réponse humanitaire si les bailleurs débloquent les fonds nécessaires. Les gouvernements et les Nations unies se rencontrent aujourd’hui à Bruxelles afin de discuter de la crise en RCA. Ils doivent acter ensemble que les enfants centrafricains sont une priorité, et donner aux ONG des ressources pour agir. Le passé suggère qu’il n’en sera rien et que la politique triomphera sur les besoins, mais j’ai l’espoir, comme on l’entend dans les cercles financiers, que les performances passées ne décident pas des actions à venir.

Enfin, nous avons besoin de vous, donateurs et partenaires : aidez-nous à subvenir aux besoins des enfants de Centrafrique. Les semaines et les mois qui viennent seront à n’en pas douter extrêmement difficiles pour la majeure partie de la population. Les Nations unies estiment que près de la moitié de la population est déjà affectée par la crise et qu’un million de personnes sont déjà déplacées ou réfugiées. Ensemble, faisons en sorte que cette situation critique ne devienne pas mortifère, particulièrement pour les enfants centrafricains.

 

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