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Témoignages

Dr Fallah, Mr Contact Tracing

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Pourquoi le contact tracing est-il si important dans la réponse humanitaire contre Ebola ? 

 

Le contact tracing consiste à suivre toutes les personnes ayant été en contact avec un malade d’Ebola pendant 21 jours, la période d’incubation du virus. Cela nous permet de savoir plus rapidement si une personne devient symptomatique. De cette manière, on peut l’isoler, la prendre en charge et éviter ainsi qu’elle ne contamine d’autres personnes à son tour. Le contact tracing permet de casser la chaine de transmission d’Ebola. Il fait partie d’un ensemble d’activités qui, lorsqu’elles sont coordonnées, permettent d’enrayer l’épidémie : la recherche de personnes malades, la gestion des cadavres, la prise en charge des patients ainsi que la compilation de l’ensemble des données qui nous permettent de travailler. 

 

Comment le programme a-t-il été mis en place ? 

 

Nous avons appris au fur et à mesure, et nous apprenons encore. Il y a eu une période très difficile au mois de juillet. La réponse humanitaire était fragmentée, il n’y avait à ce moment là que deux ambulances pour l’ensemble du comté de Montserrado et une seule équipe pour enterrer les corps des victimes d’Ebola. On a vu des cadavres rester dans les maisons pendant plusieurs jours avant d’être emmenés. Les gens mourraient littéralement devant les centres de traitement Ebola (ETC) dont la capacité d’accueil n’était plus suffisante. En août, au pic de l’épidémie, nous avons réalisé que les communautés avaient un rôle essentiel à jouer dans le contact tracing. Elles représentaient le lien direct avec les principaux concernés. Aujourd’hui, les équipes de contact tracers suivent les personnes même lorsqu’elles déménagent dans un autre quartier de la ville. ACF a suivi environ 22,000 personnes depuis le mois de Juillet. L’approche communautaire nous a permis de mieux informer les gens, de commencer à déconstruire les peurs et les fantasmes qui se sont créés autour de la réponse des organisations internationales à Ebola. 

 

Quels sont les principaux challenges aujourd’hui ? 

 

Depuis le mois d’octobre, l’épidémie semble décliner. Mais c’est une période extrêmement dangereuse car la vigilance des gens baisse elle-aussi. La réponse humanitaire doit encore s’améliorer. On demande aux personnes qui ont été en contact avec des malades d’Ebola de rester en quarantaine mais ils ne sont pas approvisionnés en nourriture. Beaucoup d’entre eux ont vu leurs proches être emmenés dans des ambulances et mourir dans les ETC sans savoir ce qu’il s’était passé. Par ailleurs, la crémation des corps est indispensable dans ce contexte, ce qui empêche les familles d’organiser des funérailles. Et la crémation est loin d’être systématique, si vous avez des contacts bien placés. Avant, les gens niaient leurs symptômes parce qu’ils étaient surs de ne pas survivre dans un centre de traitement Ebola. Aujourd’hui, ce déni est en train de se transformer en volonté délibérée de désobéir au système mis en place, perçu comme partial et non fonctionnel. C’est une question de perception et d’information, et c’est exactement sur ce point que les organisations nationales et internationales doivent travailler. 

 

 

Propos recueillis par Agnes Varraine-Leca, basée à Monrovia pour ACF.

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