Faire un don

Votre navigateur internet n'est pas à jour.

Si vous souhaitez visionnez correctement le site d'Action contre la Faim, mettez à jour votre navigateur.
Trouvez la liste des dernières versions des navigateurs pris en charge ci-dessous.

UKRAINE Attack Irpin March 2022_Serhi Mykhalchuk4 © Serhi Mykhalchuk pour Action contre la Faim

Témoignages

Ukraine

Les bombardements menacent les habitants proches de la ligne de contact

Plus de la moitié des habitants du village sont partis se réfugier chez des proches. D’autres se sont installés ailleurs. Mais quelques familles vivent toujours là, alors même que le conflit est toujours en cours, qu’il n’y a plus d’équipements en état de fonctionnement normal, que la plupart des services sont indisponibles et qu’il est dangereux de rester dans ce village. Par ailleurs, il n’y a pas d’opportunités d’emploi et les gens arrivent à bout de leurs économies.

Avec le soutien financier de l’Union européenne, Action contre la Faim a mis en œuvre un programme visant à procurer une assistance financière polyvalente aux plus vulnérables des résidents touchés par le conflit qui sévit en Ukraine de l’Est. Ils peuvent ainsi couvrir leurs besoins de base en matière de nourriture, d’hygiène, de paiement des services publics, de médicaments et autres frais.

Le témoignage d’Anzhela

 

La maison d’Anzhela, où elle vit avec son mari et leur fils, a été bombardée deux fois depuis le début du conflit. N’ayant d’autre endroit où déménager ni assez d’argent pour louer un logement, la famille vit toujours là. La plupart de ses économies sont parties dans les réparations de la maison, indispensables après les dommages causés par les bombardements.

« Je me souviens quand les bombardements ont commencé. Pris de panique, on courait partout dans la maison pour trouver où se cacher. Le bruit était assourdissant et les obus tombaient les uns après les autres dans les rues du village. Ce jour-là, on a bien cru qu’on ne survivrait pas… C’était si tendu. On s’est enfuis chez un ami qui a un meilleur abri que nous, au sous-sol. Dieu merci, nous avons survécu… C’était la veille de mon anniversaire, qui tombe le 21 janvier… », raconte Anzhela. Les activités militaires se poursuivent et continuent à bouleverser la vie des personnes qui habitent le long de la ligne de contact.

Krymske ne possède plus aucune route en état, ni à l’intérieur ni à l’extérieur du village. Il y a seulement une route non pavée, inutilisable lorsqu’il pleut beaucoup et lorsqu’il gèle en hiver. Cela complique énormément la vie des habitants restés sur place. En l’absence de tout transport public, les gens comptent sur leurs voisins qui possèdent une voiture. De même, en cas d’urgence, l’accès au village est limité. Anzhela en a fait l’amère expérience lorsqu’Aleksandr, son mari, a été blessé sous un bombardement.

« Un vacarme d’enfer… L’explosion d’une mine… Je me rends compte que je suis par terre, quelque chose ne va pas dans ma jambe, ça fait très mal, je ne supporte pas la douleur… Il y a beaucoup de sang autour de moi et je ne peux pas bouger ma jambe. Ma femme crie et appelle à l’aide… », raconte Aleksandr. La liberté de mouvement et l’accès aux services de base, dont les structures médicales, sont restreints. « Quand mon mari a été blessé, j’ai appelé un ami qui a une voiture et lui ai demandé son aide pour le transporter. Ce n’était même pas la peine d’appeler une ambulance : il n’y a tout simplement pas moyen qu’elle arrive dans notre village tant que les combats durent. Avec cet ami, nous avons réussi à rejoindre les positions militaires qui sont situées dans notre village. Là, ils ont transporté Aleksandr à l’hôpital d’une autre localité. C’est là que mon mari a été pris en charge par des services médicaux. Il a été sauvé après avoir subi deux opérations. Mais cela nous a coûté très cher et nous y avons laissé nos dernières économies. Actuellement, l’assistance financière fournie par Action contre la Faim nous aide beaucoup, surtout pour acheter les médicaments dont mon mari a encore besoin. En plus, nous devons effectuer des travaux de réparation dans notre maison. », explique Anzhela.

Les populations vivant dans des endroits isolés sont confrontées au quotidien à des difficultés d’accès aux prestations sociales, à l’emploi, aux services de santé ainsi qu’à d’autres services de base, et leur vie est menacée par le conflit militaire.

 

« Tous les gens qui habitent encore au village s’entraident énormément. Nous apprécions aussi beaucoup que des organisations internationales apportent leur soutien à notre village. Pourtant, tout ce que nous voulons réellement, c’est mener une vie normale, c’est vivre en paix. Nous voulons retrouver nos vies d’avant le conflit. Nous ne voulons pas abandonner nos maisons ni notre village natal. »

 

Restez informés de nos dernières nouvelles