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Témoignages

Sophie Aubrespin, Psychomotricienne

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Envoyée par Action contre la Faim successivement en Afghanistan, puis en Birmanie, sa dernière mission en date s’est déroulée en Indonésie. Elle est partie en octobre dernier en tant que support pour les pratiques de soins à Soe, à l’ouest de l’île de Timor.

 

Le Timor-Ouest, région pauvre et isolée

 

Malgré des progrès économiques significatifs ces dernières années en Indonésie, de grandes disparités dues entre autres aux conditions topographiques et climatiques persistent entre les diverses régions. À l’ouest de l’île de Timor, dans la province de Soe, l’isolement, le relief montagneux et le changement des saisons ont un impact désastreux sur les conditions de vie des habitants. À près de 2000km de la capitale, Jakarta, l’approvisionnement est difficile et les structures médicales manquent, restreignant de ce fait l’accès aux soins.

Dernièrement, les changements climatiques se font ressentir cruellement en provoquant une diminution et une irrégularité des précipitations. L’absence de pluies associée à l’augmentation des températures, assèchent les sols et affectent l’agriculture et l’élevage, quand à d’autres endroits les pluies torrentielles font déborder les rivières et provoquent des inondations. Les désastres naturels sont malheureusement à relayer aux faits divers.

Ces différents facteurs associés au prix instable des denrées alimentaires dépendant des fluctuations du marché, des exportations et du déclin de la production agricole, ont favorisé la malnutrition. C’est dans ce contexte difficile d’extrême pauvreté, alors que près de la moitié de la population survit avec moins de 2$ par jour, qu’ACF est intervenue. L’organisation humanitaire a ouvert un programme visant à rendre la population plus indépendante et résistante aux obstacles et catastrophes éventuels pouvant nuire à sa sécurité alimentaire, tout en impliquant les acteurs locaux.

 

Un programme d’action et de développement complet

 

Aux programmes eau, assainissement et hygiène, et sécurité alimentaire, est venu se greffer un programme nutrition et santé auquel Sophie a apporté son soutien. La ville de Soe a servi de base arrière pour des actions dans des villages isolés de la province. « Nous partions pour la semaine », se rappelle Sophie. « Il faut plus de 4h de routes accidentées pour parcourir à peine 50km. » Pour ces villages, 9 centres communautaires ont été ouverts dans des structures prêtées par la commune ou les villageois eux-mêmes. Ces centres sont uniquement destinés à la prévention de la malnutrition car le traitement est pris en charge dans d’autres structures gouvernementales. Toutes les actions ont été coordonnées afin de recréer un lien et renforcer la cohésion au sein de la communauté.

« À l’Ouest-Timor, l’approche communautaire a très bien été accueillie mais la communication a été difficile », raconte Sophie. « Parmi les travailleurs d’ACF, nous étions deux expatriés, mais dans le personnel national, les cadres eux aussi étaient considérés comme des étrangers car ils venaient d’autres îles et ne parlaient pas le dialecte du Timor. » La barrière de la langue a nécessité de multiplier les interlocuteurs et interprètes mais la population, les Kaders (responsables communautaires), les ONG locales et le gouvernement se sont beaucoup investis.

Les équipes eau, assainissement et hygiène se sont chargées d’assurer un meilleur accès aux sources en construisant de nouvelles installations et en réhabilitant les anciennes. Tandis que le personnel en sécurité alimentaire a oeuvré pour l’augmentation et la diversification des cultures en enseignant des techniques de semence et d’irrigation adaptées au relief et au climat de la région.

 

Du soutien et de la sensibilisation vers un retour à l’autonomie

 

« À l’Ouest-Timor, il n’y a pas de réelle pause commune et régulière pour les repas au sein des foyers et l’alimentation n’est pas diversifiée : elle ne comprend généralement que du manioc ou du riz », explique Sophie.
Les centres communautaires accueillent les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants de moins de 5 ans pour les sensibiliser à la nutrition une matinée par semaine. Grâce aux cultures du programme de sécurité alimentaire, des ateliers de préparation culinaire et alimentation complémentaire pour les enfants de plus de 6 mois ont pu être mis en place. Ces ateliers, animés par les Kaders et volontaires d’ONG locales, ont été complétés par d’autres activités portant sur les massages pour bébé, l’hygiène et l’allaitement, ainsi que par des séances de jeux. Sophie s’est rendue en tant que soutien technique dans les centres afin d’y former le personnel, elle a veillé à ce qu’il y ait des activités pour tout le monde et a suivi les visites à domiciles pour ceux qui en avaient besoin. Son domaine d’action est le développement de l’enfant et ses besoins, et le soutien des mères est un bon moyen d’y arriver.

« Le programme a très bien été accueilli car les mères peuvent enfin se retrouver entre elles. Elles se sentent écoutées, les enfants peuvent jouer et elles ont le temps de s’amuser avec eux. Alors qu’elles ont énormément de responsabilités et n’ont pas un moment à elles, au centre communautaire elles peuvent discuter et rire », conclut-elle.

Sophie repartira sûrement à Soe en mars pour continuer le programme puisque l’ouverture de 9 nouveaux centres communautaires y est prévue. Bientôt, comme l’espère ACF, la population aura les moyens et connaissances suffisantes d’anticiper et faire face aux difficultés, et ne dépendra plus de son aide.

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