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Témoignages

Pour une intervention efficace, durable et humaine.

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Les graves catastrophes humanitaires, telles que le séisme qui vient de frapper Haïti, sont source de traumatismes psychologiques pour les personnes affectées en premier lieu mais également pour les travailleurs humanitaires présents au moment des faits, au plus près des sinistrés et dans un état d’urgence totale.

Au fil des années et de la professionnalisation de l’humanitaire, une démarche de soutien psychologique a donc été mise en place par Action contre la Faim afin de s’assurer que ses équipes aillent bien et puissent continuer à travailler aussi sereinement que possible. Dans le cas du séisme qui a touché Haïti, un psychologue spécialisé dans la gestion du stress, Cyril Cosar, a donc été dépêché sur place afin d’assurer cette prise en charge. La démarche concerne tant le soutien aux équipes qui ont été victimes du séisme qu’a celles qui arrivent en renfort. En effet, ACF, déjà présente dans le pays depuis des années a été elle aussi affectée par la catastrophe et une trentaine de personnes travaillaient à Port-au-Prince au moment du séisme. Le bureau de l’organisation s’est effondré alors qu’il était occupé. A ce jour deux employés sont portés disparu et quasiment tous ont perdu leur maison ou des proches.

Selon Cyril Cosar, « Certains membres de l’équipe qu’ils soient expatriés ou employés localement sont donc très affectés et potentiellement traumatisés. En tant qu’employeur et qu’organisation humanitaire, ACF a donc le devoir de les soutenir dans cette épreuve par humanité, mais également pour que l’assistance humanitaire que nous déployons actuellement se passe le mieux possible. Au-delà de l’aspect psychologique, nous allons également apporter une aide financière et technique, à nos employés touchés ou à leur famille, pour qu’ils puissent se remettre le plus vite possible de la situation »

Le déploiement opérationnel de la mission comporte également un certain nombre de risques psychologiques : « les équipes d’ACF vont être au contact de cadavres, confrontées à des situations d’horreur, elles vont entendre continuellement les récits des drames individuels des personnes que nous aidons. Cela peut entraîner ce que l’on appelle la « fatigue compassionnelle » : l’émotion est contagieuse et le cumul de toutes ces émotions fait que l’on peut être traumatisé par contagion » poursuit Cyril.

Par ailleurs, le stress lié aux conditions actuelles de travail peut également avoir des répercussions : « la charge de travail est énorme, l’urgence est sur toutes les lèvres, tout le monde dort dehors, les conditions de vie sont difficiles, le sentiment d’insécurité persiste du fait du contexte de la ville et du risque de secousses, les communications avec leurs proches restent très difficiles, etc. Autant d’éléments qui, cumulés, peuvent avoir un impact psychologique fort. »

Face à ces risques et pour faire en sorte que l’aide humanitaire se déploie dans les meilleures conditions possibles, le psychologue d’Action contre la Faim a mis en place des sessions de debriefing collectives ou individuelles, et une surveillance et une écoute des personnes au jour le jour.

Enfin, un certain nombre de conseils pratiques sont promulgués pour aider les équipes à faire face : « essayer de dormir correctement, manger et boire suffisamment, prendre un temps de recul en fin de journée pour voir ce qui a été fait – notamment en se concentrant sur des points positifs, se prévoir des petits moments de détente, soutenir ses collègues et partager avec eux. Dans ce type de situation, les humanitaires ont tendance à ne pas se préoccuper d’eux-mêmes : pousser à son comble, cela entraîne des troubles du sommeil, la contraction de maladies, des troubles du comportement, des troubles nerveux… Pour éviter cela, il faut qu’ils se ménagent quelques espaces de repos : un bon humanitaire est un humanitaire en bonne santé physique et moral ! »

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