Faire un don

Votre navigateur internet n'est pas à jour.

Si vous souhaitez visionnez correctement le site d'Action contre la Faim, mettez à jour votre navigateur.
Trouvez la liste des dernières versions des navigateurs pris en charge ci-dessous.

Nigéria © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Témoignages

Nigéria

« NOTRE VILLAGE EST EN CENDRES »

« Mon mari était agriculteur et il transportait des marchandises comme activité complémentaire. Un jour, il allait chercher du bois de chauffage dans la brousse lorsque des insurgés l’ont attaqué pour voler sa voiture. Il a réussi à s’échapper. Il est rentré chez nous en courant, mais il vomissait du sang. Nous avons décidé de fuir tout de suite. Nous avons d’abord atteint un village, puis nous avons déménagé à nouveau. Une fois arrivés dans ce camp, nous avons demandé de l’aide médicale à un hôpital voisin. Il a été admis, mais il est décédé en quelques jours « , explique Saide.

Elle vit à Fariya, un camp informel qui accueille des Nigérians déplacés qui ont fui les violences dans le nord-est du Nigeria. Depuis neuf ans, le conflit entre le gouvernement et l’insurrection locale déchire la région. Près de 27 000 personnes ont été tuées et plus de deux millions ont été déplacées dans les États d’Adawama, de Yobe et de Borno, les derniers accueillant 80% d’entre elles.

"Les insurgés attaquaient les communautés tôt le matin. Ceux qui pouvaient courir, courraient. "
Nigéria
Saide
Nigéria

« Les insurgés attaquaient les communautés tôt le matin. Ceux qui pouvaient courir, courraient. Cependant, les personnes âgées ne pouvant pas se déplacer, elles, sont restées et ont été massacrées. A cette époque, il était difficile d’avoir de la nourriture et de l’eau. » Se rappelle Saide.

« Depuis la mort de mon mari, il n’y a plus personne pour prendre soin de moi et de ma famille. Il y a un an, un homme m’a demandé si je voulais devenir sa femme. Je ne supportais pas la solitude, la situation était trop difficile, alors j’ai accepté, mais il rentre seulement à la maison pour dormir et ne gagne aucun revenu pour nous nourrir. » Les moyens de survie sont rares et la population dépend de l’aide apportée par les organisations. Notre équipe a identifié Saide et sa famille comme un ménage extrêmement vulnérable ; elle a rejoint un programme de soutien monétaire ainsi qu’un groupe de Porridge Mums.

Nigéria © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Nigéria

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Nigéria © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Nigéria

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

1/2

Comme 6000 familles, elle reçoit 18 000 nairas par mois pour l’aider à faire face aux conditions de vie difficile et à améliorer son accès à la nourriture. Sur ce montant, la moitié est livrée en espèces et l’autre moitié est créditée sur des bons électroniques utilisables dans certains magasins.

Comme la malnutrition résulte non seulement d’un mauvais accès à la nourriture mais aussi de connaissances incomplètes sur la nutrition, la santé et les pratiques de soins, notre équipe a développé les groupes de mamans Porridge. Ces groupes d’une quinzaine de femmes se réunissent tous les jours pour cuisiner des recettes nutritives comme celle du Tom Brown pour elles et leurs enfants âgés de 6 mois à 5 ans. Ce faisant, ils échangent avec notre équipe sur la nutrition, les bonnes pratiques de soins et l’hygiène. En tant que groupe, elles reçoivent une somme d’argent mensuelle pour acheter ensemble les produits alimentaires et supporter divers coûts. L’argent est réparti entre l’argent comptant pour l’eau, le bois de chauffage et les frais de transport, et les bons électroniques pour acheter les produits alimentaires à des fournisseurs spécifiques. Les mères élisent une secrétaire et une trésorière au sein du groupe qui sont responsables de la comptabilité et de la transparence de la gestion.

« Je ne sais pas si nous pourrons retourner chez nous. Notre village est en cendres. Certaines personnes ici y retournent parfois, elles se faufilent dans les buissons pour s’informer sur la situation. Dès qu’elles voient des insurgés, elles reviennent. C’est ainsi que je sais. Nous ne reviendrons pas tant que ce ne sera pas sûr.« 

Restez informés de nos dernières nouvelles