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Témoignages

Nathalie Avril, nutritionniste à Abidjan en Côte d'Ivoire

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Entre 2002 et 2007, suite à une tentative de coup d’état, la Côte d’Ivoire a vécu une intense période de troubles. Scindé en deux avec le Nord sous contrôle du mouvement issu de la rébellion, les Forces Nouvelles, et le Sud contrôlé par le gouvernement officiel, le pays a fait l’objet de multiples affrontements entre groupes armés. Déjà fragilisés par ce conflit, les Ivoiriens ont du faire face aux aléas de la crise économique internationale, qui a provoqué une chute de moitié des prix des produits exportables tels que le caoutchouc quand, dans le même temps, ceux des denrées alimentaires se stabilisaient à leur plus haut niveau. Premières victimes, les petits producteurs des zones rurales et les ménages pauvres des zones urbaines subissent de plein fouet ces fluctuations économiques qui, associées aux mauvaises récoltes, s’avèrent désastreuses. Une enquête présentée en 2008 par le gouvernement ivoirien révèle que le taux de pauvreté avoisine les 50%, frappant 62,5% des personnes habitant en milieu rural. Trop souvent, pour s’en sortir, ces familles n’ont d’autre solution que de réduire, quantitativement et qualitativement, leurs repas, laissant ainsi planer l’ombre de la malnutrition au dessus de leurs têtes.

Apporter une expertise au gouvernement ivoirien

De l’aveu même de Nathalie, le programme en Côte d’Ivoire est « assez différent des autres missions proposées habituellement par ACF. » Plutôt que de mettre en place un programme complet et intégralement coordonné par ses équipes, et afin de ne pas court-circuiter l’initiative du gouvernement ivoirien, ACF a misé sur un soutien du système de santé à différents niveaux ; action matérialisée notamment par un appui central au Programme National de Nutrition (PNN). En effet, en juillet 2008, suite à une enquête nutritionnelle – réalisée conjointement par le PNN, le Pam et l’Unicef – révélant un fort taux de malnutrition générale – de l’ordre de 17,5% -, le gouvernement ivoirien a décidé de prendre les choses en main en montant un plan de riposte. « Cet appui ne serait sans doute pas possible dans d’autres pays, mais la Côte d’Ivoire a des moyens différents, et notamment un niveau médical assez bon », ce qui rend ainsi possible un tel programme. Après deux semaines sur le terrain où, accompagnée du coordinateur du projet, elle s’est s’imprégnée de la problématique et des enjeux du programme, Nathalie a rejoint les bureaux du ministère de la santé, à Abidjan, pour une période de cinq mois. Un semestre au cours duquel elle a mis à profit son expérience en apportant son regard d’experte et de consultante. Au cours de sa mission, son travail consistait à appuyer le personnel en comprenant et débloquant des situations : ainsi, révision des protocoles, mise en place des circuits d’approvisionnement, formations et prises de décisions composaient le quotidien de la nutritionniste. Hormis cet appui au ministère, le programme d’ACF comprend des actions préventives, des dépistages et la mise en place de traitements ambulatoires dans quatre régions du Nord de ce pays « attachant. »

Une approche nouvelle, « positive et enrichissante »

Si, avant de partir, elle exprimait une certaine frustration et une inquiétude de ne pas travailler au contact de la population, Nathalie a eu l’agréable surprise de découvrir « une approche nouvelle, tant dans la manière de travailler que dans les relations avec les collègues. » Pour autant, elle n’omet pas de préciser qu’ « il n’est pas possible d’adopter cette approche partout », mais « cela doit être faisable et pérenne ailleurs ». Une expérience « positive et enrichissante. » Au-delà de garder le contact avec ses collègues du ministère, « la blanche du PNN », comme ils l’appellent, exprime le souhait d’assurer un suivi sur le projet car quelques détails restent encore à finaliser. À peine rentrée, elle n’a qu’une envie : repartir. Très tôt, son choix s’était porté sur l’humanitaire et, plus particulièrement, sur ACF qu’elle qualifie de « référence en matière de nutrition » ; à ce jour, son enthousiasme n’est en rien entamé.

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