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Roda.jpg Guy Calaf

Témoignages

L'Histoire de Roda

« Nous sommes toutes des sœurs »

Le 9 juillet 2017 a marqué le sixième anniversaire de l’indépendance du Soudan du Sud. Mais en cette période de crise, l’heure n’était pas aux célébrations pour la plus jeune nation du monde. Selon une nouvelle alerte mondiale publiée en juin dernier, six millions de personnes dans le pays ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence – il s’agit du nombre le plus élevé de personnes souffrant de pénuries alimentaires extrêmes et de faim jamais enregistré au Soudan du Sud. En fait, 1,7 million de personnes sont aujourd’hui au bord de la famine.

La gravité de la crise du Soudan du Sud – alimentée par une extrême pauvreté, quatre années de conflit, une économie instable et des troubles politiques – transparaît clairement dans les statistiques sur les déficits alimentaires, l’inflation spectaculaire, l’augmentation de la malnutrition et le nombre de personnes fuyant le pays en tant que réfugiés. Mais on perçoit plus puissamment l’impact de cette crise, non à travers les chiffres, mais à travers les histoires de gens – parents, enfants, grands-parents – qui font de leur mieux pour surmonter la crise et protéger leurs enfants de la famine et de la violence.

Roda Keji, 29 ans, est à la fois une réfugiée et une mère. Elle a fui le Soudan du Sud en 2014, lorsque le conflit a atteint son village natal de Mugali. « Nous avons fui à cause de la guerre », dit-elle. « Des hommes armés ont fait irruption et obligé les habitants à sortir de leurs maisons pendant la nuit, hommes et femmes. »

La jeune sœur de Roda et son beau-frère ont été tués durant le conflit dans son village. Roda s’occupe aujourd’hui des trois enfants de sa sœur ainsi que de ses quatre enfants. Son mari est vivant mais elle a été séparée de lui lorsqu’elle a fui son village et il n’a pas été autorisé à entrer en Ouganda.

« Lorsque nous sommes arrivés en Ouganda, il n’y avait rien à manger et mes enfants ont réellement souffert de la faim. Nous n’avions pas d’abri [au début.] »

Roda a trouvé un abri et de l’aide dans le district d’Adjumani, dans un camp de réfugiés géré par le partenaire d’Action contre la Faim, le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés. Depuis lors, elle s’emploie à reconstruire sa vie, seule, et s’occupe de sept enfants. « J’ai construit mon foyer ici [moi-même] à partir de briques », dit-elle. Action contre la Faim a admis Roda dans un programme de nutrition afin que la vie de ses sept enfants ne soit pas menacée par une malnutrition aiguë.

Dans le cadre de sa mission de prévention de la malnutrition chez les enfants réfugiés dans le campement d’Adjumani, Action contre la Faim a mis en place des groupes d’entraide entre mères. Ces groupes sensibilisent les femmes enceintes et allaitantes aux bonnes pratiques en matière de soins et d’allaitement afin d’améliorer la santé et la nutrition de leurs nouveau-nés et jeunes enfants, ainsi qu’à l’hygiène et à l’assainissement afin de prévenir les maladies. Ces groupes d’entraide entre mères sont animés par le personnel Nutrition d’Action contre la Faim, en collaboration avec une « mère chef de file » formée qui est élue par le groupe.

Les mères qui font partie de ces groupes ne sont plus seules pour reconstruire leurs vies. Pour Roda et d’autres mamans réfugiées, faire partie d’un groupe d’entraide entre mères signifie non seulement améliorer la santé et la nutrition de leurs enfants, mais également trouver une communauté où règnent la confiance et la solidarité. Ces groupes sont un espace sûr où les femmes peuvent partager leurs expériences et s’entraider afin de surmonter le traumatisme qu’elles ont subi. Ils sont également une source d’inspiration et de revenus : plusieurs mères ont uni leurs forces pour créer ensemble de petites entreprises.

« Si je dois aller au centre médical, mes voisines m’aideront », dit Roda. « Si j’ai des problèmes, je les partage avec le groupe de mères. Nous sommes toutes unies. Nous sommes toutes sœurs. »

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