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SS SAME Mairamou vend ses produits agricoles à une commercante venue de GBiti © Action contre la Faim Cameroun

Témoignages

Cameroun

LES CHAMPS ECOLES PAYSANS MARAICHERS REDONNENT ESPOIR AUX COMMUNAUTES

L’histoire de Maïramou, du village Boubara, illustre parfaitement l’impact transformateur du projet transfrontalier SOLID mis en œuvre dans les régions de l’Est et d’Adamaoua au Cameroun mais aussi en République Centrafricaine. Grâce aux formations et à l’accompagnement dans les champs écoles paysans (CEP) maraîchers, elle a pu non seulement améliorer les conditions de vie de sa famille, mais également s’imposer comme un modèle de résilience et de leadership au sein de sa communauté.

 

Le quotidien difficile de Mairamou

 

50 ans, originaire du Cameroun, s’est installée dans le village de Boubara, situé dans la région de l’Est du Cameroun, après son mariage. Devenue veuve quelques années plus tard, elle s’est retrouvée seule à s’occuper de ses 10 enfants, affrontant ainsi de lourdes difficultés financières et sociales. Mairamou nous raconte : « Avec cette grande charge familiale, je n’arrivais pas à subvenir aux besoins de mes enfants. Je ne pouvais pas payer leur scolarité, ni acheter des médicaments quand ils tombaient malades. À cause de mon âge et de ma santé fragile, je n’avais pas d’activité génératrice de revenus, ce qui rendait la situation encore plus difficile. ». Elle vivait dans une précarité extrême, sans ressources suffisantes pour répondre aux besoins essentiels tels que l’alimentation, l’habillement ou les soins de santé de sa famille.

 

Une opportunité grâce au CEP maraîcher

 

En mars 2024, dans le cadre du projet SOLID, Maïramou a intégré le programme des Champs Écoles Paysans (CEP) maraîchers à Boubara, regroupant 1200 personnes réparties dans 40 CEP maraichers et vivriers. Ce programme vise à autonomiser les populations vulnérables, à lutter contre la malnutrition en milieu rural, à augmenter la production agricole à travers la vulgarisation de nouvelles techniques modernes, à diversifier les cultures et sensibiliser à l’importance d’une alimentation équilibrée. En mettant l’accent sur la culture de légumes, légumineuses et céréales riches en nutriments, les CEP améliorent l’accès à une alimentation variée et saine. Les excédents son valorisés à travers la transformation et la vente, ce qui permet de renforcer les revenus des ménages, et de subvenir à leurs besoins essentiels.

Grâce à cette initiative, Maïramou a bénéficié d’une formation approfondie sur les pratiques d’agriculture biologique, la pratique des techniques modernes. Elle a appris à fabriquer des bio-pesticides et des engrais organiques à partir d’ingrédients locaux. Ces techniques, à la fois écologiques et économiques, lui permettent de réduire considérablement les coûts de production tout en améliorant le rendement de ses cultures. « On nous a appris à produire nos propres engrais et à protéger nos cultures à moindre coût. Ces connaissances ont été une véritable bénédiction pour moi, car je n’ai plus besoin d’acheter des produits chimiques chers au marché. » poursuit Mairamou.

 

Des résultats qui changent des vies

 

Aujourd’hui, Maïramou cultive des légumes qu’elle vend sur le marché local, générant ainsi un revenu hebdomadaire de 10 000 FCFA. Ce revenu lui a permis de transformer sa vie et celle de sa famille de manière significative : elle peut désormais payer les frais de scolarité de ses enfants, leur offrant ainsi un avenir meilleur. Elle achète ses médicaments et couvre les frais de santé de sa famille. Sa famille a accès à des repas réguliers et équilibrés. Grâce aux recettes de ses activités maraîchères, Maïramou a pu acheter une machine à coudre, qu’elle utilise pour compléter ses revenus. « Je projette maintenant d’acquérir une machine à broder pour élargir ma clientèle et mieux subvenir aux besoins de ma famille. » Grâce à ces revenus, elle peut aussi acheter des intrants agricoles (semences et outils) dont elle a besoin.

 

Une transformation sociale et économique

 

Au-delà de l’amélioration de sa situation financière, Maïramou a également observé un changement dans sa communauté. Son engagement dans l’agriculture a renforcé son rôle social et son estime de soi. « Avant, je me sentais isolée et impuissante. Aujourd’hui, je suis vue comme une femme active et respectée. Je suis fière de pouvoir contribuer à ma communauté et être un modèle pour d’autres femmes, car j’ai été choisie pour être la trésorière de notre groupe AVEC (Association Villageoise d’Epargne et de Crédit) mis en place dans le CEP. ». Maïramou souligne également l’impact collectif du projet SOLID. En partageant ses connaissances et ses techniques avec d’autres femmes du village, elle contribue à renforcer la résilience de sa communauté.

Lors du processus de ciblage, des comités mixtes ont été mis en place pour garantir une sélection équitable des bénéficiaires. « Dans notre groupe, nous sommes 30 membres, dont seulement deux hommes. Les femmes sont majoritaires et jouent un rôle actif dans toutes les activités. Cela montre que le projet a vraiment pris en compte les besoins des femmes et leur potentiel. » Pour Maïramou, le projet SOLID ne se limite pas à une simple aide. Il représente un véritable tremplin vers l’autonomie et la dignité. « Je remercie infiniment le projet SOLID pour son appui, je peux désormais produire mes légumes et mener des activités maraîchères à tout moment. Je suis fière de ce que j’ai accompli et je suis pleine d’espoir pour mon futur. » Cette histoire illustre l’impact transformateur des initiatives du projet SOLID, qui non seulement renforce l’autonomie économique des bénéficiaires, mais favorise également la cohésion sociale et la résilience communautaire.

 

 

A propos du projet SOLID

 

Dans le cadre du projet SOLID (Programme Transfrontalier de Promotion des Solutions Durables aux Situations de Déplacement au Cameroun et en République Centrafricaine) financé par l’Union Européenne, Action contre la Faim, en partenariat avec Danish Refugee Council, CARE et Norwegian Refugee Council, s’engage à renforcer l’autonomie des populations réfugiées, retournées et des communautés hôtes des régions de l’Est et de l’Adamaoua au Cameroun, ainsi que de plusieurs préfectures de la République Centrafricaine. SOLID vise à améliorer les conditions de vie des personnes accompagnées à travers des solutions inclusives et durables. Ce projet bénéficie directement à 155 193 personnes, dont 83 770 au Cameroun et 71 423 en RCA, parmi lesquelles 48 % sont des femmes et 46 % des réfugié.es. À travers des initiatives comme les Champs Écoles Paysans (CEP), le SOLID soutient les populations vulnérables en leur offrant des opportunités concrètes pour surmonter la précarité, notamment dans des zones où l’accès aux ressources est limité et où l’insécurité alimentaire constitue un défi majeur.

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