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Week 2 - Mohamed and his mother poses for a photo at the SC © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

Témoignages

Somalie

Le combat d’Hafsa pour soigner son fils

Âgée de vingt-cinq ans, Hafsa est mère de trois enfants. Elle vit avec sa famille dans un camp de personnes déplacées à Mogadiscio, la capitale de la Somalie. Quand Hafsa a eu ses deux premiers enfants, elle restait à la maison pour s’occuper d’eux. Mais lorsqu’elle a donné naissance à son troisième enfant, Mohamed, les choses ont changé pour elle car son mari ne pouvait plus subvenir aux besoins de la famille. Hafsa a dû prendre la décision difficile de laisser ses enfants à la maison tous les jours, alors qu’elle allait travailler pour subvenir à leurs besoins.

« Avant, j’étais mère au foyer », explique Hafsa. « J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour prendre soin de mes enfants. Avec Mohamed, les choses ont été différentes et très difficiles. »

« Je ne pouvais pas dépendre de mon mari, qui ne parvenait plus à subvenir aux besoins de notre famille », poursuit-elle. « J’ai dû me débrouiller toute seule pour les enfants. »

 

Week 1 - Mohamed portrait during admission © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

Somalie

Mohamed à son arrivée au centre de santé.

© Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

Week 1 - Dr Mustaf with Hafsa and her son during a consultation session at the center © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

Somalie

Hafsa et Mohamed au centre de santé

© Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

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Pendant qu’Hafsa travaillait, le cousin de Mohamed s’occupait de lui.

« Je laissais Mohamed en compagnie de son cousin de quatorze ans, qui le surveillait jusqu’à mon retour », explique-t-elle.

Il y avait des jours où Hafsa rentrait chez elle tard et était très fatiguée. Elle préparait alors un repas rapide pour ses enfants. Elle allait travailler tous les jours et ne passait pas beaucoup de temps avec Mohamed. Elle n’avait pas le temps de le nourrir correctement.

 

Les premiers signes de sous-nutrition

 

Un soir, alors qu’elle préparait le dîner pour ses enfants, Hafsa a remarqué que Mohamed ne mangeait pas bien et qu’il n’arrêtait pas de pleurer. Pensant qu’il avait de la fièvre, elle lui a donné du sirop pour soulager la douleur. Trois jours plus tard, en lui donnant son bain, Hafsa a remarqué que ses pieds avaient gonflé.

« Il a continué à pleurer toute la nuit et avait beaucoup de fièvre », raconte Hafsa. « J’ai commencé à m’inquiéter parce que mon bébé était malade et la situation empirait de jour en jour. »

Le lendemain matin, Hafsa s’est rendue dans un centre de santé d’Action contre la Faim à proximité. Les infirmières ont examiné Mohamed et ont confirmé qu’il avait besoin de soins médicaux d’urgence en raison du gonflement de ses pieds. Nos équipes ont immédiatement emmené Hafsa et Mohamed dans notre centre de stabilisation de Mogadiscio.

Week 2 - Mohamed bites into his RUFT © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

Somalie

Mohamed au début de la deuxième semaine de traitement.

© Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

« J’étais sous le choc », raconte Hafsa. « Je tenais mon fils contre ma poitrine. En tant que maman, voir mon enfant souffrir me faisait très mal au cœur. Il a été silencieux tout le long. Pas un mot, pas un sourire. J’avais l’impression d’avoir manqué à mon devoir de mère. »

 

Le traitement de Mohammed

 

Au centre de stabilisation, un expert en nutrition a examiné Mohamed de près, en le surveillant toutes les heures afin de s’assurer qu’il était nourri correctement. Mohamed a également reçu des médicaments et du lait thérapeutique tout au long de son séjour.

Par chance, Hafsa a emmené Mohamed au centre de santé avant que son état ne devienne critique. Il a bien réagi au traitement et a pu sortir du centre de stabilisation au bout de 10 jours.

« Mohamed s’est rétabli de façon tout à fait normale », explique le docteur Mustaf, qui travaille au centre de stabilisation. « Dans les situations les plus extrêmes, le traitement peut durer jusqu’à 21 jours. C’est le cas lorsque l’enfant est amené au centre lorsqu’il est déjà presque à l’article de la mort », poursuit-il.

Lors de son dernier jour au centre de stabilisation, Mohamed a reçu un pack d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) afin de déterminer s’il pouvait passer à l’étape suivante du traitement. Il s’agit d’un test d’appétit qui montre si un enfant est prêt à commencer à manger des ATPE.

Lorsque Mohamed a reçu son premier pack d’ATPE, il a très vite pris une bouchée avec l’aide de sa mère. Hafsa a été soulagée de voir les progrès de son fils.

« Je suis tellement contente de le voir sourire et à nouveau heureux. Je ne pensais pas qu’il se rétablirait aussi vite au vu de la gravité de ses gonflements. Je suis très reconnaissante de le voir se promener dans le centre et jouer avec d’autres enfants. »

 

Les défis lors du rétablissement

 

Lors de ses premiers jours à la maison, Mohamed a commencé à avoir la diarrhée. Hafsa a immédiatement contacté l’agent de santé communautaire d’Action contre la Faim affecté au cas de Mohamed, qui leur a rendu visite à domicile. Il a expliqué à Hafsa que de mauvaises pratiques d’hygiène pouvaient être à l’origine de la diarrhée. L’agent de santé communautaire a conseillé à Hafsa de se laver les mains avant de donner les ATPE à son fils et lui a enseigné d’autres pratiques d’hygiène importantes, comme nettoyer les jerrycans utilisés pour stocker l’eau potable.

Hafsa a suivi les conseils de l’agent de santé communautaire et l’état de Mohamed s’est amélioré en quelques jours. La diarrhée s’est arrêtée et les choses sont revenues à la normale à la fin de la semaine. « Je me suis assurée qu’il prenait ses ATPE chaque jour sans faute », explique Hafsa.

Bien que Mohamed ait reçu des ATPE pendant toute une semaine après avoir quitté le centre de stabilisation, l’infirmière qui l’a pesé dans un centre ambulatoire a remarqué que son poids était resté le même. Il a été conseillé à Hafsa de continuer à donner ses ATPE à Mohamed.

Week 2 - Mohamed during a RUFT test on his last day at the SC (5) © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

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Mohamed à la deuxième semaine de traitement.

© Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

Week 4 - Mohamed, his mother and his sister Somalie © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

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Mohamed chez lui avec sa soeur et sa mère.

© Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

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Sur la voie de la guérison

 

Alors que Mohamed se rétablissait, Hafsa avait encore du mal à trouver un juste milieu entre s’occuper de son fils et aller travailler.

"C’est difficile pour moi de trouver un équilibre entre rester à la maison avec mon enfant malade et aller chercher du travail tous les matins"
Hafsa
Mogadiscio, Somalie

« J’ai contacté ma mère, qui m’a promis qu’elle viendrait nous rendre visite », poursuit-elle. « Ma mère me sera d’une grande aide, car elle prend grand soin de son petit-fils. Quant à moi, je pourrai aller travailler sans me soucier de Mohamed, car je saurai qu’il est entre de bonnes mains », explique-t-elle.

Dans les semaines suivantes, Mohamed a commencé à montrer des signes de guérison. Maintenant, il joue beaucoup avec son frère, il mange bien et il fait tout ce qu’il faisait avant de tomber malade.

« Je suis très reconnaissante envers tous ceux qui ont participé à son rétablissement. Le soutien et les encouragements constants que j’ai reçus de la part des médecins, des infirmières et des agents de santé communautaires des deux établissements m’ont été d’une grande aide. Je suis heureuse que mon enfant soit heureux et en bonne santé, et je ferai de mon mieux pour qu’il le reste. »

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