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Témoignages

Victime mais pas malade du Sida

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« Lorsque mon père est décédé, notre vie a été bouleversée. Des proches avaient promis à certains d’entre nous que nous pourrions rester avec eux (Ivy a plusieurs frères et soeurs) mais rien de cela ne s’est produit. J’ignore ce qui a causé la maladie de notre père ; il se portait bien durant la journée mais il était malade la nuit. Nous ne nous sommes pas rendus compte que ses jambes allaient de plus en plus mal jusqu’à ce qu’elles soient si enflées qu’il ne pouvait plus bouger.
Peu après, c’est ma mère qui est tombée malade. Au début, elle a attrapé une dysenterie, puis elle a commencé à tousser et ses jambes à devenir douloureuses. Elle n’avait pas suffisamment d’énergie pour se lever par ses propres moyens et c’est moi qui l’accompagnais jusqu’à la salle de bain pour l’aider à se laver. Elle a été malade comme cela pendant plus de six mois et son état de santé s’est tellement dégradé qu’elle ne pouvait plus donner le sein à mon plus jeune frère. Il n’était qu’un bébé à cette époque et mes soeurs le conduisaient chez ma tante, qui avait aussi un jeune enfant, et elle le nourrissait sur place. Ma mère a quitté son travail à mi-temps et j’ai arrêté l’école pendant un moment afin de travailler pour l’aider à gagner de l’argent.

 

Je n’aurais jamais pu imaginer que ma mère puisse mourir. Je pensais que puisque mon père était décédé, il était impossible qu’il se produise le même scénario pour ma mère. Lorsque son état de santé est devenu trop préoccupant, nous sommes tous restés chez ma tante. Elle nous préparait le porridge que nous faisait ma mère et elle m’envoyait dans un centre de santé pour que j’aille chercher des médicaments. Nous sommes restés chez ma tante un certain temps après la mort de notre mère. Puis, elle-aussi est tombée malade et a fini par décéder. Maintenant je dois me débrouiller seule. Lorsque que tout va bien, nous mangeons tous les jours grâce à un plat de maïs, qu’une organisation communautaire me donne parce que nous sommes des orphelins livrés à notre propre sort. Je m’en sers de base et le cuis avec de la citrouille ou des feuilles de patates douces au lieu de légumes. S’il ne reste plus de plat de maïs je dois acheter des aliments pour la maison.

 

Un de nos oncles, encore en vie, me donne de l’argent que j’utilise pour acheter de la nourriture. J’essaye de ne pas trop me reposer sur lui car il doit s’occuper de beaucoup d’enfants et a d’autres personnes à sa charge. Du coup, lorsque les temps sont vraiment difficiles, j’emmène mes frères et soeurs au broyeur à marteaux et nous ramassons les résidus de maïs que je passe au tamis et que je cuis.

 

Lorsque les voisins remarquent qu’il y a un problème, ils nous invitent à manger avec eux. Ils sont déjà très nombreux, alors j’envoie mes jeunes frères et soeurs et je m’efface. Lorsque je vais me coucher le ventre vide, le lendemain, je recherche un travail journalier mais ce genre de travail n’est pas assez rémunérateurs : j’ai besoin d’argent pour beaucoup de choses, mon plus jeune frère est asthmatique et il en souffre beaucoup. Lorsque mes parents étaient en vie, ils le conduisaient à l’hôpital et ils conservaient des médicaments à la maison mais je n’ai plus les moyens de faire ça. »

 

Depuis qu’elle travaille avec Ivy, CINDI avec le soutien d’Action contre la Faim lui a fourni un foyer en lui offrant une alimentation complémentaire et l’a aidé à reprendre des cours en lui payant ses frais de scolarité. Le sida a des conséquences sanitaires mais aussi socio-économiques ravageuses dans des zones où la faim et la pauvreté sévissait pourtant déjà. Malgré la solidarité exemplaire des communautés, un soutien extérieur est plus que nécessaire si nous voulons enrayer à la fois l’épidémie de sida et le cercle vicieux de la faim dans le monde. Action contre la Faim se mobilise en Zambie, au Zimbabwe, au Malawi, au Burundi, … pour apporter une solution multisectorielle et adaptée aux besoins des personnes affectées.

 

Ce témoignage a été recueilli en Zambie et vous pouvez le retrouver avec beaucoup d’autres dans la publication : Vues du Sud : témoignages sur la faim et le sida en Zambie, disponible sur demande à l’adresse communication@actioncontrelafaim.org

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