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Témoignages

Emilie Crozet, coordinatrice dans "la plus jeune république au monde", le Népal

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A 30 ans, Emilie, originaire de Lyon, a déjà effectué un long parcours dans l’humanitaire. Après un bref parcours au siège, elle effectue sa première mission en 2004 avec Action contre la faim où elle officie en tant que manager sécurité alimentaire au Darfour. Emérite des actions humanitaires, elle accomplit sa 4ème mission au Népal, pays instable politiquement et qui nécessite une aide d’urgence confirmée par des taux de malnutrition supérieurs à ceux constatés au Darfour. A l’heure actuelle, ce sont près de 40% des Népalais qui vivent sous le seuil de pauvreté.

 

Dans le Nord Ouest montagneux du pays, Mugu et Humla sont des régions extrêmement isolées. Les équipes d’Action contre la Faim doivent, pour s’y rendre, effectuer plusieurs jours de marche pour venir en aide aux populations. Déjà très vulnérable, la population doit aujourd’hui compter avec les effets du réchauffement climatique qui peuvent à tout moment anéantir la production agricole locale dont elles sont entièrement dépendantes. Les conditions de vie sont donc très précaires.

 

Avec notammentle soutien de l’Office d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne, Action contre la Faim développe 3 types de programme au Népal (nutrition, sécurité alimentaire et eau-assainissement-hygiène) afin de venir en aide à la population affaiblie par la sécheresse qui réduit la production agricole. Traumatisée par 10 années de guerre civile opposant le gouvernement et la rébellion maoïste, elle est aussi directement frappée par la hausse des prix des denrées alimentaires, « le Népal, c’est 30 ans de crises en tout genre » explique Emilie. C’est donc, assistée de son équipe qu’elle forme les équipes nationales et locales à acquérir une meilleure autonomie en transmettant les pratiques qui permettront aux structures en place de prendre en charge efficacement la population.

 

Emilie insiste sur la condition des femmes, premières victimes du conflit qui tirailla le Népal, pour évoquer les difficultés que rencontre la population. Au coeur de la société népalaise, elles sont l’élément incontournable dans l’amélioration des conditions économiques, sanitaires et sociales. Acculée par la charge de travail qui leur est impartit, Emilie estime « qu’il extrêmement difficile de solliciter un acteur submergé par des tâches longues et fastidieuses, tel que le fonctionnement du moulin qui se fait manuellement, mais aussi l’éducation, les tâches ménagères et le travail quotidien». Il n’est pas rare que les femmes enceintes travaillent jusqu’au moment de l’accouchement et l’impact sur l’état de santé des nouveau-nés est physiquement perceptible : Emilie évoque sa rencontre avec une mère dont le bébé de six mois ne pesait que 2.8 kg pour 53 cm, « cette taille et ce poids sont ceux d’un nouveau né en Europe ». Ainsi les formations prodiguées relatives aux pratiques de soins ne peuvent scrupuleusement être mises en application au regard du travail qu’elles doivent effectuer. D’autre part, la structure familiale atténue l’amélioration des conditions sanitaires et d’hygiène « en effet ce sont les grand parents qui éduquent les enfants en raison du travail des femmes, c’est pourquoi les pratiques de santé se transmettent péniblement» souligne Emilie.

 

Le processus de développement au Népal semble lent mais « il faut s’armer de patience et laisser la population entreprendre la marche vers le changement structurel au sein de sa société » conclut Emilie.

 

Forte de cette mission, enrichissante humainement et professionnellement, Emilie repart sur le terrain dans 3 mois, de nouveau avec Action contre la Faim.

 

 

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