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Khairut Boshar and his orphaned niece, Noor Kolima, 8-months-old Kathleen Prior pour Action contre la Faim

Témoignages

BANGLADESH

AVEC LES ROHINGYA FUYANT LE RAKHINE #2

Khairut Boshar et sa nièce orpheline, Noor Kolima, âgée de 18 mois.

Originaires de Boli Bazar, Khairut Boshar et son épouse, parents d’un bébé de un an, s’occupent désormais de leur nièce, Noor Kolima, 18 mois. Ses parents ont tous deux été tués au Myanmar.

Khairut raconte :

« Dans notre village, il y a eu beaucoup de tirs. Le père de ma nièce a été tué d’une balle, sa mère est morte juste après. Ils lui ont tranché la gorge. Nous observions de loin. Nous avons alors couru nous cacher dans la forêt. Noor Kolima était avec moi et maintenant que ses parents sont morts, elle restera avec moi. Je m’occuperai d’elle. Son frère a été tué lors des combats, poignardé, comme sa mère. Comment peut-on assassiner un enfant ? Il avait seulement sept mois, maintenant il est mort. Elle n’a ni frère ni sœur désormais.

Ce collier, sa mère le lui a mis autour du cou avant l’attaque. C’est tout ce qui lui reste de ses parents. Mais elle m’a moi et elle m’aime. Nos maisons étaient très proches. Nous ne sommes plus que quatre dans la famille, puisque ma femme et moi avons aussi un bébé d’un an.

Il nous a fallu 15 jours pour arriver jusqu’ici. Nous avons passé neuf jours dans la forêt. Nous ne pouvions pas quitter la forêt pendant la journée car nous nous cachions. Nous mangions dans la forêt en trouvant des choses comme du bambou à cuisiner. Nous avons marché longtemps. Lorsque nos jambes commençaient à nous faire souffrir, nous nous asseyions et nous nous reposions, et quand la douleur s’éloignait nous reprenions.

Cela fait quatre jours que nous sommes au Bangladesh. Nous ne pouvons pas construire d’abri car on ne nous a pas encore donné de bâche. Nous espérons en avoir une bientôt.

Mais ici, il n’y a pas de travail. Alors, je réfléchis à ce que je vais faire. Nous sommes venus ici [au centre nutritionnel d’Action contre la Faim] parce que nous avions entendu dire qu’on y donnait de la nourriture nutritive. Aujourd’hui, on nous a donné une carte pour que nous puissions revenir. Nous devons amener notre bon. Les bébés peuvent être pesés et examinés. Et nous pouvons nous nourrir. »

 

Dildar Begum and her children. Kathleen Prior pour Action contre la Faim

Dildar Begum et ses cinq enfants, venus de Boli Bazar.

Originaire de Boli Bazar, Dildar Begum a dû fuir son foyer alors qu’elle était enceinte et proche de son terme, elle a donné naissance en chemin. Son fils a maintenant 10 jours. Elle a aussi avec elle son fils de deux ans. Ils vivent dans un abri de fortune avec son mari et ses autres enfants. Action contre la Faim fournit de la nourriture à sa famille. Elle bénéficiera également d’une assistance psychologique et sociale.

Dildar raconte :

« Mon bébé n’a pas de nom. Il est né dans les collines pendant notre fuite alors que nous nous rendions ici [au centre nutritionnel thérapeutique d’Action contre la Faim] à pied. L’arrivée du bébé a été très difficile, j’ai eu très mal. Là où j’ai accouché, il n’y avait pas d’eau. J’ai dû ramper jusqu’à un ruisseau pour pouvoir me laver, j’en suis repartie en me traînant. Je ne pouvais pas marcher. J’étais si faible. Mon frère et mon mari ont dû me porter, chacun leur tour. Parfois j’arrivais à marcher sur une courte distance.
Nous n’avions pas de médicament et rien pour soulager mes douleurs.

Je ne me sens pas encore assez bien pour manger, mais je suis venue ici pour me nourrir, je vais donc essayer de manger de la nourriture liquide. Je viens juste d’arriver ici, on m’a donné des coupons alimentaires. Maintenant je dois aller chercher mon repas.

Avec mes cinq enfants, dont trois ont moins de cinq ans, et mon mari, nous sommes arrivés ici il y a dix jours. La vie est dure. Notre abri est très loin. Nous avons dû marcher jusqu’ici, alors j’ai laissé trois de mes enfants avec ma mère.

Nous sommes nés au Myanmar, c’est notre pays. Nous avons toujours vécu là-bas. Mais maintenant tout le monde part alors nous partons aussi. Ma maison a brûlé.»

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