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La situation actuelle au Sahel cristallise l’attention et l’intérêt de la communauté internationale. Programmes d’aide au développement, stratégies militaires, alliances interétatiques et organisations humanitaires y sont déployés, souvent dans les mêmes zones mais selon des moyens, politiques et logiques différents. Travaillent-ils vers un même objectif ? Et si oui, lequel ? Si une approche plus globale et cohérente peut sembler souhaitable en théorie, quelles en sont les limites en pratique, dans des contextes où la plupart des facteurs de crises sont interdépendants ?
Depuis quelques années, un nombre croissant d’outils de financements du développement pour le Sahel se concentrent sur des priorités qui viennent répondre majoritairement à des objectifs politiques et sécuritaires, dans un cadre global de lutte contre le terrorisme et contre les migrations illégales, aux dépens d’une approche centrée sur les besoins et les demandes des populations. Dans le même temps, les militaires utilisent de plus en plus des projets de développement à impact rapide (ou QIPs) et multiplient les activités à caractère humanitaire pour mieux se faire accepter par les populations et faciliter la conduite de leurs opérations.
Pourtant, cette stratégie d’instrumentalisation et de détournement de l’aide de ses objectifs initiaux a déjà révélé ses limites. En Afghanistan, l’aide déployée par les bailleurs internationaux a été un instrument central de stabilisation, et s’est de ce fait retrouvée détournée pour appuyer des stratégies de reconstruction de l’Etat, ou comme soutien aux forces militaires de la coalition internationale. Avec plusieurs années de recul, les efforts des puissances étrangères pour vaincre l’insurrection et rétablir l’autorité d’un gouvernement central sur le territoire afghan se sont avérés souvent inefficaces, voire parfois contreproductifs et dangereux pour les populations et les organisations humanitaires.
En mettant en comparaison les différents mécanismes d’instrumentalisation de l’aide ayant eu lieu en Afghanistan dans les années 2000, avec les premiers éléments d’une instrumentalisation croissante au Sahel, cette note d’analyse a pour but d’alerter sur les risques de cette politisation et de cette militarisation sur les capacités d’accès des acteurs de l’aide aux populations, la qualité de l’aide fournie et pour les populations récipiendaires. Cette étude n’a pas vocation à établir un parallèle exhaustif entre deux contextes qui ne sont pas comparables. Elle se concentre uniquement sur la thématique de l’aide internationale et de son instrumentalisation.
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