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Communiqués de presse

Progression mondiale de la malnutrition

Les pratiques de l’industrie agroalimentaire en cause

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Des progrès insuffisants au regard de l’urgence

Parce que leur pouvoir est immense, il est indispensable de demander aux multinationales ce qu’elles font pour permettre aux consommateurs du monde entier d’avoir accès à une alimentation saine d’un point de vue nutritionnel.

D’après le rapport, les plus grandes entreprises agroalimentaires du monde ont fait des progrès et participent à l’amélioration des régimes alimentaires de leurs consommateurs. Mais il souligne également que leur rôle dans la lutte contre la crise alimentaire grandissante est clairement insuffisant. L’indice de 2016 a conclu que si certaines entreprises ont pris des mesures positives depuis le dernier indice, l’industrie dans son ensemble évolue bien trop lentement. L’indice classe les entreprises les unes par rapport aux autres, ce qui permet de pénaliser celles qui sont peu engagées en faveur de la nutrition et de récompenser celles qui mettent en place de bonnes pratiques et innovent. Mais le système de pondération des différents critères peut poser question « Il est intéressant de constater que l’index met presque sur le même plan ce que l’on pourrait appeler « l’empreinte nutritive » de l’entreprise, qui représente la qualité des produits commercialisés, les démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ou la communication sur une alimentation plus saine. » commente Elise Rodriguez, Responsable plaidoyer « lutte contre la faim » à Action contre la Faim France.

Des pratiques de marketing agressives et efficaces, surtout pour le développement de la sous-nutrition

L’indice 2016 propose une évaluation des entreprises sur le sujet sensible du marketing des produits nutritionnels infantiles dans les pays du Sud et révèlent de graves manquements dans ce domaine. Cela semble particulièrement choquant lorsque l’on sait les conséquences sur la santé de millions de bébés à travers le monde. A ce sujet Le Lancet rappelle que de toutes les interventions de prévention, l’allaitement maternel des nourrissons de moins de deux ans est la plus efficace et permettrait d’épargner la vie d’1,4 million d’enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement (Lancet 2008).  Pourtant les ventes de lait maternisé sont passées de 2 à 40 milliards de US$ entre 1987 et 2013.

Des multinationales telles que Nestlé, Danone, Mead Johnson et Abbott pèsent pour 50% des ventes dans le monde. Leurs budgets marketing augmentent régulièrement et équivalent ou dépassent les budgets alloués par les gouvernements à la promotion de l’allaitement. Face à un tel constat et pour contrer les pratiques agressives des grands groupes, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a légiféré, il y a 30 ans déjà, en adoptant l’unique norme internationale en rapport avec la sous-nutrition: le Code sur la commercialisation des laits maternels. Mais en pratique, face aux enjeux financiers énormes, les industriels ne le respectent pas toujours, ne l’appliquent que sous la contrainte des législations nationales et le contournent encore trop souvent.

Promotion directe auprès des établissements de santé, colloques sponsorisés, cadeaux logotypés, échantillons distribués dans les maternités, posters et brochures dans les établissements de santé,  rémunérations des professionnels de santé et incitations financières à la promotion de leurs produits, argumentaires mensongers avancés par les publicités, etc…  Ces pratiques insidieuses sont couramment employées par les géants de l’agroalimentaire. Elles ont des répercussions sur l’estime de soi des mères, en suggérant par exemple que les ingrédients ajoutés dans les préparations lactées améliorent l’intelligence des bébés, et elles ont un impact réel sur la santé des plus jeunes comme le montre l’explosion des taux de sous-nutrition dans certains pays en développement envahis de ce type de marketing. « En effet, lorsque le lait en poudre est mélangé avec de l’eau impropre, il provoque des maladies aux conséquences dramatiques, dans d’autres familles les dépenses pour le lait sont supérieures aux dépenses pour le loyer. » rappelle Elise Rodriguez.

Au Vietnam, c’est l’entreprise Abbott qui enregistre le plus grand nombre de cas de non-conformité tandis qu’en  Indonésie les multinationales Danone et Nestlé sont au coude à coude en termes de nombre de violations constatées. L’évaluation indique que «  le cas le plus fréquent de violation concerne les pratiques promotionnelles dans les points de ventes des produits. Ces pratiques sont très préoccupantes ». Au Laos, une étude a montré que les publicités de la télévision influencent le comportement des mères et l’on a constaté une diminution de 75% de l’allaitement maternel exclusif  suite à ces campagnes.

Les géants de l’agro-alimentaire, si ils ne sont pas responsables directement de la malnutrition participent pourtant à son augmentation. Comme le souligne le rapport de l’Indice mondial d’accès à l’alimentation, il y a urgence à ce qu’elles s’engagent beaucoup plus fortement dans la lutte contre ce fléau : « Les entreprises peuvent et doivent travailler en coopération avec les gouvernements, les organisations internationales et la société civile afin de mettre un point d’arrêt au double fléau grandissant de la sous-nutrition et de l’obésité. […] Étant donné la portée globale de leurs produits, ces entreprises ont un rôle crucial à jouer dans la lutte contre la crise sanitaire mondiale grandissante causée par une mauvaise alimentation ».

 


Contacts presse :

Julia Belusa, + 33 1 43 35 82 22 / Anne Degroux + 33 1 43 35 82 24  / + 33 6 70 01 58 43

Food and Nutrition Bulletin, Auteurs : Ellen G. Piwoz ScD et Sandra L. Huffman, ScD2015 Dec;36(4):373-86. doi: 10.1177/0379572115602174. Epub 2015 Aug 27.

 

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