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Communiqués de presse

Soudan du Sud

Le plus jeune Etat du monde fête son troisième anniversaire en pleine crise

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Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud déclarait son indépendance dans un élan d’euphorie. Trois ans plus tard, la réalité du conflit et les souffrances qu’il implique ont jeté un voile sur le jeune Etat qui se trouve désormais au cœur de la pire crise humanitaire de sa récente histoire. Depuis le déclenchement du conflit en décembre 2013, 1.5 million de Soudanais du Sud ont fui leur foyer en quête de sécurité et près de 400.000 se sont réfugiées les pays voisins : l’Ouganda, l’Ethiopie et le Kenya.

 

Le Soudan du Sud est en proie à une crise humanitaire de très grande envergure. Plus de 7 millions de personnes sont victimes d’insécurité alimentaire, soit plus des deux tiers de la population du pays, une situation qui pourrait s’aggraver d’ici la fin de l’année.

 

Qui plus est, une épidémie de choléra frappe Juba, la capitale, depuis le mois de mai. Près de 2 200 cas ont été signalés à travers le pays et 54 se sont avérés mortels. Une équipe d’Urgence d’Action contre la Faim Espagne a été déployée immédiatement dans la capitale sud-soudanaise. Heureusement, la propagation de l’épidémie a ralenti et l’équipe d’Urgence peut désormais concentrer ses efforts sur l’intégration de cette réponse d’urgence dans la stratégie globale d’ACF au Soudan du Sud.

 

 

 

 

 

Bentiu, triste exemple de la crise qui frappe le pays

 

L’espoir d’un règlement rapide des combats après le premier pic de violence s’est vite évanoui. La population de Bentiu dans l’état de Unity, a été la cible de crimes ethniques de plus en plus nombreux et est devenu l’un des principaux lieux d’accueil des déplacés.

 

On estime que 46.000 Sud-soudanais ont fui leurs foyers et se trouvent désormais dans le camp de déplacés de Bentiu, un nombre qui pourrait croître rapidement et atteindre 60.000 déplacés. Les familles sont obligées de marcher durant plusieurs jours sans accès à l’eau et à la nourriture pour se rendre dans le camp.

 

 

 

 Nous ne pouvions faire confiance à personne lorsque l’armée et les rebelles ont engagé les combats afin de contrôler notre ville. Mon mari est resté derrière  et je suis venue ici avec mes 5 enfants en quête de sécurité. C’est difficile de s’informer et je ne retrouve pas mon mari. Je ne sais même pas s’il est toujours vivant .

 

    • Angelina, déplacée sud-soudanaise à Bentiu

 

 

 

Le flux continu de déplacés se rendant à Bentiu met à mal les services de soin fournis par les acteurs humanitaires à l’heure actuelle. Selon UNICEF, 24 enfants de moins de 5 ans meurent chaque semaine contre 18 auparavant. Un rapport des Nations Unies stipule que le camp possède une latrine pour 131 personnes, un résultat en progrès, alors qu’il n’y en avait qu’une pour 241 personnes il y a peu.

 

Notre équipe d’Urgence en Nutrition (NET) a été déployée à Bentiu afin d’augmenter la réponse en terme nutritionnelle dans le camp. Grâce à l’expertise d’ACF en termes de nutrition et aux ressources à sa disposition, l’équipe d’Urgence participe désormais au lancement d’un programme thérapeutique ambulatoire, en collaboration avec d’autres organisations humanitaires et grâce au soutien de Bureau d’aide aux victimes de catastrophes à l’étranger (OFDA) et l’Office humanitaire de la Communauté européenne (ECHO).

 

L’équipe NET sera pleinement opérationnelle d’ici quelques semaines. Ce délai est dû à la difficulté d’agir dans le contexte sud-soudanais. C’est un véritable défi auquel les équipes doivent faire face et les problèmes logistiques sont importants que ce soit pour acheminer le matériel ou faciliter le déplacement des équipes. L’arrivée du matériel à Bentiu permettra d’établir une zone de travail et d’accueil, l’installation de tentes ainsi que le recrutement et la formation d’équipes locales.

 

Une fois opérationnel, le Programme Thérapeutique Ambulatoire (OTP) facilitera la mise en place des services nutritionnels auprès des enfants souffrant de malnutrition. Les enfants traités recevront des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi ainsi que des soins préventifs contre d’éventuelles maladies et déficiences en micronutriments.

 

Le programme ambulatoire qui est mis en place proposera des soins d’urgence et une réponse nutritionnelle pour les enfants malnutris dans le camp, et s’assureront que les enfants aient à disposition les médicaments et aliments thérapeutiques dont ils auront besoin dans les semaines qui suivent leur prise en charge. Ces enfants ont généralement besoin de 6 à 8 semaines de traitement pour être en bonne santé. Le plus complexe pour l’équipe NET est d’aider ses partenaires locaux à identifier les enfants sous-nutris dans le camp aussi vite que possible et de les signaler auprès des centres de traitement.

 

Il arrive souvent que les parents et les personnes en charge d’enfants malades ne sachent pas que leurs enfants souffrent de malnutrition aigüe avant qu’il ne soit trop tard. L’une des tâches primordiale de l’équipe NET est de sensibiliser les personnes ayant des enfants à charge afin qu’ils soient conscients qu’un traitement est disponible tout prêt de chez eux.

 

Le recrutement mené par l’équipe NET doit permettre à terme la prise en charge de l’OTP de Bentiu par des partenaires locaux. L’équipe NET sera alors en mesure de déplacer son activité dans d’autres zones où les besoins sont nombreux. Bentiu n’est qu’une des zones critique de cette crise humanitaire. Le partenariat qui lie ACF et UNICEF a permis à l’équipe de surveillance d’urgence de parcourir le pays afin d’évaluer les besoins nutritionnels des enfants.

 

L’état nutritionnel des populations effarant

Les premiers résultats obtenus autour de Leer, une zone de l’état Unity, sont effarants. Le taux global de malnutrition aigüe (GAM), qui reflète l’état nutritionnel d’une population, est considéré comme au-delà du seuil d’urgence lorsqu’il dépasse 15%. Les résultats dans la zone de Leer font état d’un taux de GAM de 34%, le signe d’une crise nutritionnelle dévastatrice.

De nouvelles évaluations vont être menées dans le cadre de ce partenariat avec UNICEF afin de traiter le plus grand nombre d’enfants possibles.

 

 

20 ans d’intervention au Soudan du Sud

 

ACF intervient depuis plus de vingt ans auprès des populations vulnérables de cette région (désormais un pays, le Soudan du Sud) qui font face à des taux élevés de malnutrition, au manque d’eau potable et à une situation d’insécurité alimentaire chronique. Après avoir obtenu l’indépendance en  2011, la République du Soudan du Sud a été confrontée à deux urgences et de nombreux défis de développement à long terme. Ces problèmes perdurent aujourd’hui, alors que près de 7 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire, d’assistance et de nourriture.

 

Sur la seule année 2013, les équipes d’Action contre la Faim ont traité quelque 27 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë tout en facilitant l’accès aux soins pour 45 000 personnes, et à l’eau potable et à des structures d’assainissement à plus de 189 000 personnes. Elles ont également aidé 80 000 personnes à retrouver leur autonomie.

 

« Avant la crise actuelle, les équipes travaillaient principalement dans la région de Warrap et du Nord Bahr el Gazal, deux zones présentant des besoins nutritionnels élevés. Les enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère sont traités dans un des trois centres de stabilisation et des 23 centres thérapeutiques ambulatoires (OTP). Cette année, se sont 9 000 enfants qui y ont déjà été soignés, et il est important de poursuivre ces projets d’autant plus que la population se déplace et que les besoins augmentent dans l’ensemble du pays. « 

 

Aleksandra Todorovic, Pays directeur, Action contre la Faim- Soudan du Sud

 

 

 

Le monde ne doit pas oublier le Soudan du Sud

 

La crise au Soudan du Sud n’en est qu’à ses débuts, et, malheureusement, ne fera que s’aggraver. On estime à 50 000 le nombre d’enfants qui pourraient mourir de malnutrition et des dizaines de milliers victimes du choléra, de la rougeole, de la pneumonie et d’autres maladies si la réponse humanitaire n’est pas augmentée de façon significative, selon le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA).

 

Dans un monde las des urgences prolongées et de leurs conséquences dramatiques, des conflits et de la souffrance humaine, nous ne devons pas oublier le Soudan du Sud. Ensemble, la communauté internationale, les citoyens et les gouvernements doivent renforcer leur soutien financier au profit des millions de Sud-Soudanais pour dont la vie a été impacté de façon dévastatrice et irrémédiable par le conflit, la malnutrition et les maladies.

 

 

 

Contact presse :

Julia Belusa : 01 70 84 72 22 / jbelusa@actioncontrelafaim.org

 

Action contre la Faim, 35 ans de lutte contre la faim

Créée en 1979, Action contre la Faim (ACF) est une organisation non gouvernementale internationale qui lutte contre la faim dans le monde. Sa charte des principes humanitaires – indépendance, neutralité, non-discrimination, accès libre et direct aux victimes, professionnalisme, transparence – fonde son identité depuis 35 ans. Sa mission est de sauver des vies en éliminant la faim par la prévention, la détection et le traitement de la sous-nutrition, en particulier pendant et après les situations d’urgence liées aux conflits et aux catastrophes naturelles. Action contre la Faim coordonne ses programmes autour de 4 domaines d’activités : Nutrition et santé – sécurité alimentaire et moyens d’existence – eau, assainissement et hygiène – Plaidoyer. En 2012, Action contre la Faim est venue en aide à près de 7,3 millions de personnes dans plus de 45 pays à travers le monde.

 

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