© Peter Caton pour Action contre la Faim
Communiqués de presse
Financements Humanitaires et Droits des Femmes : Un Combat Crucial
Aujourd’hui les financements humanitaires, et notamment ceux à destination des organisations de la société civile féministes, sont coupés et l’idéologie antidroit et antidroits sexuels et reproductifs met en péril les acquis féministes et l’égalité de genre.
Dans ce contexte, Action contre la Faim souhaite réaffirmer la nécessité absolue de protéger les acquis féministes et les avancés en matière de droits des femmes et des filles qui sont indispensables pour lutter contre la faim dans le monde.
Les inégalités de genre sont une cause et une conséquence de la faim. 1 personne sur 11 souffre de la faim dans le monde¹ et la malnutrition affecte de manière disproportionnée les femmes, les adolescentes et les filles. Le nombre de femmes souffrant d’insécurité alimentaire modérée ou grave est supérieur de 47,8 millions à celui des hommes.² Par ailleurs, les besoins spécifiques des femmes et des filles sont souvent négligés dans les interventions humanitaires, notamment en matière de violence basée sur le genre, l’un des secteurs les plus insuffisamment financés, avec seulement 27 % du financement requis pour 2024³.
« Le gel des financements de l’aide internationale américaine a un fort impact sur de nombreux projets humanitaires et notamment des projets en faveur de l’égalité de genre » explique Michael Siegel, Directeur du plaidoyer d’Action contre la Faim.
Le 24 janvier, le président Trump a également renforcé les politiques antidroits sexuels et reproductifs de son administration, en rétablissant la règle du bâillon mondial (Global Gag Rule) et en rejoignant la déclaration du consensus de Genève (DCG), non contraignante, sur la promotion de la santé des femmes et le renforcement de la famille. La suppression des programmes diversité, équité et inclusion (DEI) a aussi un impact désastreux.
« Ces atteintes politiques et idéologiques envers les droits des femmes et des filles dans toutes leurs diversités porte atteinte aux normes internationales en matière de droits humains et ont aussi un impact direct sur l’égalité de genre et la faim » commente Michael Siegel.
La nutrition est un élément essentiel de la santé reproductive, sexuelle, maternelle, néonatale et infantile. Par exemple, la précocité des grossesses accroît le risque de sous-nutrition et d’insuffisance pondérale, causes majeures de mortalité infantiles et cause de mortalité maternelle. Les droits sexuels et reproductifs représentent donc un levier clé pour réduire la mortalité maternelle et néonatale et améliorer les indicateurs sanitaires et de nutrition. Cette approche contribue à garantir une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des personnes et remet au centre l’approche par les droits, promue par Action contre la Faim.
Les violences basées sur le genre ont aussi un impact direct sur la malnutrition. L’élévation des niveaux d’insécurité alimentaire peut se traduire par l’échange de faveurs sexuelles contre de la nourriture et accroître les violences domestiques. De plus, les survivant.e.s des violences basées sur le genre peuvent souffrir de conséquences physiques, psychologiques et émotionnelles qui peuvent impacter leur consommation d’aliments nutritifs et sains. De plus, après un traumatisme violent, beaucoup de mère ne produisent plus de lait.
« Dans des contextes de conflits ou des contextes fragiles, les violences basées sur le genre et l’accès aux droits sexuels et reproductifs sont déjà entravés. S’attaquer idéologiquement aux décisions relatives à l’autonomie corporelle et la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles aura un impact désastreux et disproportionné sur ces dernières, en particulier celles issues de communautés marginalisées » conclut Michael Siegel.
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