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Nous allons désormais vers une septième année de guerre, et la population yéménite ne peut que supposer que le monde l’a oublié.
Le secrétaire général des Nations Unies a appelé en mars à un cessez le feu mondial en lien avec la pandémie de la COVID-19, mais au Yémen cet appel ne s’est pas concrétisé sur le terrain, au détriment des vies et des moyens de subsistances des populations civiles.
Deux tiers de la population – 20 millions de personnes – sont touchés par la faim, et près de 1,5 million de familles dépendent actuellement de l’aide alimentaire pour survivre. Les restrictions imposées par les parties belligérantes dans un pays qui importe 90 % de ses denrées alimentaires, conjuguées à la crise monétaire, ont entraîné des pénuries alimentaires et une hausse des prix. La pandémie mondiale de la COVID-19 a aggravé la situation ; et le marasme économique qui en a résulté dans les pays comptant un grand nombre de travailleurs yéménites expatriés a entraîné une chute spectaculaire des transferts de fonds depuis l’étranger. Les dernières données montrent qu’un million de personnes supplémentaires devraient basculer dans des niveaux d’insécurité alimentaire aggravée avant la fin de l’année. Les femmes et les enfants demeurent les plus touchés, avec 1,4 million de femmes enceintes ou allaitantes et plus de deux millions d’enfants souffrant de malnutrition. Le conflit au Yémen reste le principal facteur d’insécurité alimentaire, ruinant l’économie et chassant les agriculteurs de leurs terres. Comme le rappelle la résolution 2417 du Conseil de sécurité des Nations unies, le droit international humanitaire exige que les parties au conflit répondent aux besoins fondamentaux de la population civile – y compris en matière d’alimentation.
Les combats en cours continuent de faire des ravages parmi les civils. Les frappes aériennes, les bombardements et les combats terrestres se poursuivent, avec 10 nouvelles lignes de front étant apparues depuis le début de l’année 2020. En juillet et août 2020, au moins 33 civils, dont 21 enfants, ont été tués dans des frappes aériennes. Les combats intenses, en particulier dans les gouvernorats de Marib et d’Abyan, mettent en danger la vie des civils, provoquant des déplacements massifs et privant les populations de l’accès aux services essentiels. Les infrastructures civiles continuent d’être ciblées par toutes les parties impliquées en toute impunité, et les infrastructures médicales et hydrauliques – essentielles pour une réponse efficace face au COVID-19 – ont été touchées par près de 200 raids aériens depuis l’escalade du conflit en mars 2015, soit une fois tous les 10 jours. Malgré les violations généralisées du droit international humanitaire et des droits de l’Homme, commises par toutes les parties prenantes au conflit, aucun des responsables n’est tenu de rendre des comptes.
Le Yémen est aujourd’hui une crise en proie à un sous-financement dramatique. Au moment critique où les besoins augmentent, où la famine menace à nouveau, et où l’épidémie de COVID-19 reste une menace constante, il est inconcevable que le financement de la réponse humanitaire du Yémen se tarisse. Lors d’une conférence des donateurs qui s’est tenue en juin 2020, environ la moitié des 2,4 milliards de dollars nécessaires furent promis. Le plan de réponse humanitaire n’est financé qu’à hauteur de 27 %, et la suspension et la réduction de l’aide laissent les familles vulnérables exposées à la malnutrition, la maladie et à la mort. L’accès humanitaire au Yémen est très complexe, affecté principalement par des obstacles sécuritaires et bureaucratiques, mais les ONG internationales continuent à fournir une aide respectueuse des principes humanitaires et à répondre aux besoins de millions de personnes dans le nord et le sud du pays. Cependant, des fonds supplémentaires sont nécessaires pour continuer à fournir une assistance vitale. Les organisations et les communautés yéménites sont également en grand besoin de soutien, dans ce contexte de restriction de leur espace civique, afin qu’elles puissent continuer à soutenir les populations qui les entourent.
La crise monétaire, la COVID-19 et la diminution des réserves de devises étrangères font basculer des millions de Yéménites dans la pauvreté et l’insécurité. Depuis janvier 2020, le Riyal yéménite a perdu environ 22 % de sa valeur dans les zones contrôlées par le gouvernement internationalement reconnu (GIR), accusant un écart de 32 % avec les taux de change relevés dans les zones contrôlées par Ansar Allah (AA). De nombreux facteurs contribuent à la chute libre du Riyal yéménite, notamment la pandémie de COVID-19, le déplacement des lignes de front, la pénurie de devises étrangères et la circulation non coordonnée de nouveaux billets de Riyal yéménite. La COVID-19 a eu d’énormes répercussions sur l’économie du Yémen, entraînant une dépréciation et une diminution des transferts de fonds entrant dans le pays, ainsi qu’une détérioration des éventuelles perspectives économiques.
Exacerbant la situation économique déjà précaire, le GIR et Ansar Allah sont actuellement dans une situation d’impasse quant aux revenus des importations de carburant. Cette situation exerce une pression supplémentaire sur la population, déjà confrontée à l’instabilité de plusieurs secteurs, avec des conséquences désastreuses. Dans le contexte d’une pandémie mondiale, où l’hygiène est essentielle, les services d’eau et d’assainissement sont interrompus en raison de l’incapacité à payer les coûts accrus de pompage et de camionnage. Les hôpitaux réduisent leurs heures d’ouverture, car ces derniers ne peuvent se permettre les générateurs électriques rendus nécessaires par la destruction des infrastructures. Un bref répit a été trouvé via les accords temporaires et de court terme visant à garantir la disponibilité du carburant, mais en août 2020, seuls 50 % du carburant habituellement importé au Yémen était encore autorisé à entrer dans le pays.
Les femmes et les enfants yéménites continuent d’être les premières victimes du conflit. La proportion de femmes et d’enfants victimes de la violence armée dans leur foyer est passée de 53 % en 2018 à 57 % au cours du premier semestre 2020. Le taux de mortalité des moins de cinq ans est de 55 pour 1000 naissances, soit plus du double de l’objectif fixé par les objectifs de développement durable, et les enfants restent vulnérables aux maladies évitables, notamment le choléra et la dengue. Une combinaison de facteurs, dont le manque de financement, le mauvais fonctionnement des services de santé, les attaques continues contre les infrastructures sanitaires et l’impact de la COVID-19, a entraîné une baisse de 81 % des services de soins de santé à destination des enfants entre janvier et avril 2020, mettant plus que jamais ces derniers en danger. En raison du manque de financement, l’UNICEF a averti que le nombre d’enfants malnutris de moins de cinq ans pourrait atteindre 2,4 millions d’ici la fin de l’année. Des millions d’enfants se trouvent déscolarisés, les filles étant les plus enclines à manquer l’école, et ceux ayant été absents le plus longtemps sont les moins susceptibles de retourner à l’école à la rentrée d’Octobre.
Dans le cadre de la 75e Assemblée générale des Nations unies, les organisations non gouvernementales internationales opérationnelles sur le terrain au Yémen appellent la communauté internationale à :
Yémen
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