Après 6 mois d’expérimentation : point d’étape du projet Vital’im

Le Département, en partenariat avec Action contre la Faim, est lauréat du programme « Mieux manger pour tous » porté par l’Etat afin d’expérimenter la mise en place d’une carte alimentation durable par phases successives de 6 mois de juillet 2024 à décembre 2025.  

Sur cette période, 1 350 habitant.e.s (soit environ 530 familles) de Montreuil, Sevran, Villetaneuse et Clichy-sous-Bois bénéficient d’une aide financière de 50 euros par personne et par mois sur une carte, pendant 6 mois. Ce moyen de paiement leur permet d’acheter les produits alimentaires de leur choix et de cumuler jusqu’à 25 euros de bonification pour des achats dits « durables » (soit du fait du lieu d’achat spécifique, soit de la nature du produit).  

En plus de cette aide financière, les usagers.ères du projet se voient proposer un accompagnement alliant santé et nutrition réalisé par des associations retenues dans le cadre d’un appel à projets avec pour objectif de créer du lien autour de l’alimentation durable et de soutenir l’évolution des pratiques alimentaires au-delà de la fin de l’expérimentation.  

Après 6 mois d’expérimentation à Montreuil, un bilan intermédiaire qui vient nourrir les réflexions sur les politiques publiques de lutte contre la précarité alimentaire   

Mise en place de juillet 2024 à décembre 2024, l’expérimentation à Montreuil a concerné 481 habitant.e.s (207 familles dont 34 % de personnes seules). Ce public est composé à 44% d’enfants et d’adolescents, 39 % d’adultes et 17 % de séniors (+ de 65 ans). 

Sur 6 mois, ce sont environ 153 000 € d’aides qui ont été distribuées (dont environ 19 000 € de bonification) principalement utilisées dans des grandes et moyennes surfaces (47,5 %) et des magasins durables (24, 2%).  

Une aide financière qui permet aux usagers.ères du projet de diversifier leurs assiettes et d’aller vers des achats de produits alimentaires plus durables  

Le suivi mis en place par Action contre la Faim et le Département sous la forme de comités usagers, de questionnaires et d’enquêtes de satisfaction, permet d’observer une évolution des pratiques de consommation qui tendent davantage vers les recommandations du Programme National Nutrition Santé avec :  

• des assiettes plus diversifiées avec une augmentation de la consommation de viande et de légumineuses alors que la majorité des usager.ères interrogés déclaraient ne pas manger plus de ces produits pour des raisons financières ;  
• la disparition de l’indicateur le plus critique de l’insuffisance alimentaire (personnes déclarant qu’il leur arrive souvent de ne pas avoir assez à manger) ; 
• une part importante de dépenses dans les magasins durables (24,2 % contre 8,1 % dans la restauration rapide) alors même que l’aide financière n’est pas directement fléchée vers ces commerces.  

Un accompagnement qui crée du lien social et ouvre l’accès à des dispositifs de solidarité alimentaire de proximité  

Les 15 associations partenaires retenues dans le cadre de l’appel à projets ont proposé plus de 150 activités au cours des 6 mois du projet (ateliers cuisine, distribution de paniers de fruits et légumes, découverte de jardins partagés, fréquentation d’AMAP…).  

Non obligatoires pour bénéficier de l’aide financière, ces activités ont réuni 500 usager.e.s de Vital’im (certains ayant participé plusieurs fois) avec comme principales motivations affichées « le lien social » et « l’apprentissage ». L’expérimentation se poursuit désormais à Sevran, Villetaneuse et Clichy-sous-Bois avec des premières conclusions rendues en 2026.

« Face aux crises sanitaire, écologique et sociale, nous devons repenser notre action pour garantir à toutes et tous un accès à une alimentation saine et durable. Avec Magalie Thibault et Tessa Chaumillon, nous portons fièrement l’expérimentation Vital’im aux côtés d’Action Contre la Faim et avec le soutien de l’État. La Seine-Saint-Denis continue ainsi d’être une terre d’innovation où l’on invite les politiques publiques de demain. » Stéphane TROUSSEL, président du Département de la Seine-Saint-Denis.

« Manger sain et durable, ce n’est pas un privilège, c’est un droit fondamental. Le projet Vital’im est une première étape pour avancer vers des solutions pour garantir ce droit et un accès digne à une alimentation de qualité pour toutes et tous. » Hélène QUEAU, directrice de la Mission France pour Action contre la Faim.

« Un Français sur six ne mange pas à sa faim. Pour lutter contre la précarité alimentaire, les initiatives comme Vital’im sont indispensables. Associations, collectivités, citoyens et Etat : ce n’est qu’en nous rassemblant pour agir sur le terrain que nous construirons l’alimentation saine, juste et durable de demain. En ce sens, je remercie Action contre la faim et les 15 autres associations partenaires, le Conseil département de Seine-Saint-Denis, le programme « Mieux manger pour tous » porté par l’Etat et, bien sûr, les services de la Ville de Montreuil et son CCAS pour cette première expérimentation du chèque Vital’im à Montreuil. » Patrice BESSAC, maire de Montreuil.

« Je suis très heureuse du succès de l’expérimentation Vital’im qui montre des résultats encourageants à Montreuil et révèle l’urgence d’une transformation de notre système d’aide alimentaire. Il est temps d’aller plus loin qu’une expérimentation pour garantir à tous.tes un accès digne à une alimentation saine, de qualité, et respectueuse du vivant. Je porte la conviction que ce droit à l’alimentation doit être reconnu comme un droit fondamental, inscrit dans notre Constitution – un droit qui pourrait se concrétiser par la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation. » Tessa CHAUMILLON, conseillère départementale délguée au plan alimentaire territorial.