La Sierra Leone est frappée par l’épidémie d’Ebola depuis mai 2014. En juillet, le président a déclaré l’état d’urgence publique en reconnaissant la détérioration rapide de la situation et la nécessité de renforcer la réponse. Aujourd’hui le pays est toujours confronté aux pires problèmes de développement et de malnutrition, créant une forte mortalité des enfants de moins de 5 ans.
En 2013, selon les données d’UNICEF, la Sierra Leone a été classée premier pays au monde en terme de mortalité des enfants de moins de 5 ans. Cette situation devrait se détériorer en raison de l’épidémie d’Ebola dans la mesure où les services de santé de base ne sont pas fournis aux femmes enceintes et allaitantes, et aux enfants de moins de 5 ans.
De plus, on observe une baisse de la fréquentation des établissements de santé par les malades, ainsi qu’une réduction globale de l’offre de soins proposée. Ce phénomène peut s’expliquer tout d’abord par la peur du personnel de contracter le virus en faisant son travail; leur préparation est insuffisante et les mesures de sécurité mises en place pour traiter les potentiels malades d’Ebola sont inadaptées. En parallèle, la population a peur d’être infectée en fréquentant les établissements de santé et préfère les éviter.
En outre, les évaluations récentes menées par la FAO, le PAM, ACF et d’autres partenaires, font état d’une détérioration de la situation de la sécurité alimentaire. La diminution de la production agricole et le ralentissement du commerce ont un impact direct sur la vie des ménages.
Dans un effort visant à inverser cette tendance, ACF a renforcé son support aux Groupes de Soutien aux Mères (MSG) à Freetown. Ces groupes, considérés par le Ministère de la Santé comme fondamentaux dans la prévention et la lutte contre la malnutrition, ont démontré leur influence sur les communautés en contribuant à changer profondément les comportements des femmes et des mères. Les équipes d’ACF forment et conseillent les mères sur le virus Ebola. Ils mènent des groupes de discussion pour les sensibiliser, et pour leur permettre de reconnaître les symptômes et les prévenir, en sachant quoi faire en cas de cas suspects. ACF a également distribué des kits de lavage des mains dans les groupes afin d’éviter la de propagation du virus.
Les mères membres des groupes de soutien sont essentielles pour transmettre les messages de prévention aux autres mères et pour les inciter à continuer de faire surveiller l’état nutritionnel et la santé de leurs enfants.
Membre d’un groupe soutenu par ACF, une mère de Lumley, l’un des quartiers sensibles de Freetown, témoigne qu’elle est « encouragée à fréquenter les centres de santé car même si le risque existe, les centres restent l’endroit où l’on peut trouver du personnel médical capable de prendre soin de nous et de la santé de nos enfants ». Elle ajoute également que « Lors de nos prochaines réunions, nous allons apprendre à suivre correctement l’état nutritionnel de nos enfants et nous allons échanger de nombreux conseils sur le virus Ebola ».
En ce qui concerne le soutien du personnel de santé, ACF est sur le point de commencer une formation dans 100 centres de santé en périphérie du district de Moyamba. L’objectif est de renforcer les connaissances des personnels sur le virus ainsi que sur les mesures de prévention et de contrôle pour leur permettre de faire leur travail auprès des communautés en toute sécurité. Mieux informés et protégés, ils sont mieux à même de limiter la propagation de l’épidémie en identifiant les malades d’Ebola et en les référant à des installations adéquates.