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735 MILLIONS DE PERSONNES SOUFFRAIENT DE sous-alimentation EN 2022¹.

 

Comment expliquer la sécurité alimentaire ? Définition

 

On entend souvent parler de faim dans le monde, parfois de famines dans les cas extrêmes, voire de malnutrition, mais alors « l’insécurité alimentaire » ? est-ce simplement un terme de plus pour parler de faim dans le monde ? 

La « sécurité alimentaire » et son contraire « l’insécurité alimentaire » sont des termes qui renvoient à une définition et à des situations que l’on sait décrire et mesurer avec précision. Même si souvent liée à la malnutrition, l’insécurité alimentaire n’est pas la malnutrition, ni une maladie. 

La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Il existe plusieurs indicateurs permettant de caractériser la sévérité de l’insécurité alimentaire. 

La sécurité alimentaire est également très différente de la « souveraineté alimentaire » que vous avez peut-être entendue également. La souveraineté alimentaire renvoie à une dimension militante selon laquelle les peuples disposent du pouvoir de choisir leurs agricultures et leurs systèmes alimentaires. La souveraineté alimentaire interroge ainsi les moyens et les politiques pour parvenir à la sécurité alimentaire. La faim dans le monde renvoie plutôt à un registre politique et de communication, et la façon de mesurer la « faim » n’est ni établi, ni stabilisé. Enfin la famine est un état de privation alimentaire extrême, associé à une forte surmortalité, en particulier infantile, et une malnutrition aiguë extrêmement critique.  

Action contre la Faim et ses partenaires locaux recueillent les informations directement auprès des populations qu’elles appuient, pour calculer les résultats des indicateurs et interpréter les niveaux d’insécurité alimentaire. Toutefois, au niveau global, les agences Onusiennes comme l’Agence pour l’Agriculture et l’alimentation (FAO) emploient un nième terme, la sous-alimentation. Cette sous-alimentation est le plus souvent calculée à l’échelle d’un pays à partie de données macro socio-économiques, et reflète la population consommant trop peu de kilocalories pour rester active. Environ 735 millions d’individus était considérés comme sous-alimentés dans le monde en 2022, selon le rapport SOFI de la FAO.  

 

Comment mesurer l’insécurité alimentaire ? 

 

Au cours de ces 10 dernières années, Action contre la Faim a contribué à construire avec trois ONGs internationales et quelques agences de l’ONU un système pour évaluer la sévérité de l’insécurité alimentaire, anticiper les crises alimentaires dans le monde. Grâce à ce système, il est désormais possible de prévenir bailleurs et décideurs afin qu’ils débloquent des fonds d’urgence pour une intervention rapide d’Action contre la Faim et des autres ONGs. Ce système, appelé “Cadre Intégré pour la Classification de l’insécurité Alimentaire’ (IPC / CH) est opérationnel dans plus de 30 pays, régulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire et a contribué à éviter des situations de famine ces dernières années. La classification comporte 5 niveaux d’insécurité alimentaire, allant d’une insécurité alimentaire minimale (phase 1) à une situation extrêmement aiguë caractéristique de la famine (phase 5).  Des interventions de type “assistance alimentaire “ doivent être menées dès la phase de crise (phase 3) et grandement renforcé dans la phase “urgence” (phase 4). Ces situations sont déjà caractérisées par une surmortalité, en particulier des enfants, liée à la malnutrition. Pour Action contre la Faim, l’objectif est d’éviter ces situations de crises alimentaires et renforcer l’autonomie et la résilience des communautés de manière à ce qu’elles puissent subvenir à leurs besoins alimentaires de manière autonome.  Toutefois, les situations très complexes sont nombreuses car attisées par une recrudescence des conflits limitant l’accès aux populations vulnérables, la multiplication des dérèglements climatiques. Les financements sont limités au regard des besoins et ne permettent pas de couvrir la totalité des besoins humanitaires.  

 

Quelles sont les causes de l’insécurité alimentaire ?

 

Une population peut se trouver en état d’insécurité alimentaire dans plusieurs situations. Parfois, il n’est pas possible de trouver des aliments au niveau local ; on dit qu’il y a un manque de disponibilité des aliments. Plus fréquemment, les aliments sont disponibles mais trop onéreux pour les niveaux de revenus locaux, et les familles ne peuvent les acheter. On dit alors qu’il y a un manque d’accessibilité. Également fréquemment, les aliments disponibles et accessibles sont de faible qualité nutritionnelle, et les ressources pour les conserver et les cuisiner sont inadéquates. On dit alors qu’il y a un manque lié à leur « utilisation ». Enfin, les situations de disponibilité, accessibilité et utilisation restent très fragiles et peuvent se dégrader ; on dit alors qu’il y a un manque de « stabilité ».  

Les causes de ces dégradations et manques qui caractérisent l’insécurité alimentaire sont bien connues ; elles sont avant tout d’ordre politique et peuvent être prévenues avec des politiques et programmes ambitieux pour lutter contre les inégalités sociales et économiques, en particulier contre les injustices et les maladies provoquées par le système alimentaire globalisé.  

La plupart des rapports se limitent à l’évocation des causes primaires de l’insécurité alimentaire, et citent année après année, les conflits toujours plus nombreux, le changement climatique et les chocs économiques. Mais s’attaquer aux causes de l’insécurité alimentaire et de la faim dans le monde, exige de s’intéresser aux causes de ces conflits, et autres chocs qui entraînent des déplacements massifs de populations et de la surmortalité des populations les plus fragiles.  

 

Les conflits : une menace directe 

 

Les conflits et les problèmes de sécurité sont une cause directe de l’insécurité alimentaire. Les conflits peuvent entraîner la destruction de surfaces agricoles et des élevages, principaux facteurs de d’existence de production et moyens d’existence populations. La faim est alors utilisée comme une arme de guerre. Une pratique dénoncée par les ONG comme Action contre la Faim et condamnée par le conseil de sécurité de l’ONU à travers la résolution 2417 adoptée en 2018

Les conflits provoquent également des déplacements massifs de population. Ces problèmes de sécurité forcent les populations à abandonner leurs terres, leurs bétails et souvent leurs sources de revenus et d’alimentation ce qui les plonge dans une grande précarité, sans ressources financières et alimentaires. 

Dans notre monde globalisé, un conflit armé dans un pays, peut avoir des conséquences sur la sécurité alimentaire d’un autre comme c’est le cas par exemple avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui sont respectivement 2 des 3 principaux exportateurs de blé mondiaux. La spécialisation des pays dans un type de production agricole ou d’aliments menace la sécurité alimentaire d’autres pays dépendants de leur production. Le conflit Ukrainien menace la sécurité alimentaire des pays comme la République Démocratique du Congo ou Madagascar qui importe la quasi-totalité de leur blé, un produit de base pour les populations locales. Ces conflits et les problèmes de sécurité, menacent aussi la stabilité des prix des denrées alimentaires. Le manque de disponibilité d’un produit fait augmenter les prix sur les marchés et impacte donc le pouvoir d’achat des consommateurs. 

 

L’environnement et les changements climatiques 

 

Les changements climatiques participent eux-aussi à la destruction des surfaces agricoles. Les sécheresses, les inondations, les invasions de criquets, les tempêtes, détruisent les cultures et menacent l’agriculture des pays du sud, les forçant à s’adapter à la crise climatique. Par exemple, en 2021, Madagascar a fait face à la pire sécheresse de ces 40 dernières années dans le sud du pays rendant toute agriculture dans la région impossible. Cette crise a été reconnue par l’ONU comme étant « la première crise de la faim due au changement climatique« .

 

Quelle prise en compte des enjeux climatiques et environnementaux ?  

 

En 2021, Action contre la Faim s’est doté d’une politique environnementale et climatique, afin de mieux accompagner les communautés qui subissent de plein fouet les conséquences des extrêmes climatiques, de la perte de la biodiversité, de la dégradation de la qualité des sols et des eaux. Sur le terrain, Action contre la Faim agit ainsi sur la préservation et la restauration des mangroves, sur la protection des insectes pollinisateurs, etc. afin de prévenir et réduire l’impact des prochaines crises humanitaires liées à la dégradation de conditions écologiques. Action contre la Faim agit également avec les acteurs locaux et services météorologiques pour anticiper les évènements climatiques extrêmes et apporter du soutien aux populations les plus vulnérables avant la survenue des fortes pluies, des cyclones, des submersions maritimes des côtes, et des températures extrêmes. Enfin, tout en agissant, Action contre la Faim a elle-même une empreinte environnementale et climatique ; et cherche à présent à réduire celle-ci en rationnalisant ses modes de fonctionnements, ses déplacements et faisant évoluer ses solutions techniques. Ainsi, les interventions en assistance alimentaire, par exemple, ont un impact sur les ressources en bois environnantes, car les communautés cuisinent principalement à partir du bois de chauffe ou du charbon de bois. Des solutions techniques consisteraient à accompagner ces programmes par des fours et foyers améliorés qui consomment moins de ressources ligneuses, par des aliments aux moindres temps de cuisson, par du matériel de cuisson et des pratiques culinaires plus performants.  Aujourd’hui, Action contre la Faim se trouve seulement au début de la démarche d’atténuation de son empreinte. Toutefois, elle est une priorité, et les équipes se mobilisent dans cet objectif.  

 

Quelles sont les crises alimentaires dans le monde ?

 

Les crises alimentaires sont souvent le résultat de facteurs connus comme les conflits, les chocs économiques, les catastrophes naturelles, les flambées des prix des aliments, etc… On parle de crise alimentaire à partir de la phase 3 des indicateurs IPC/CH. En 2022, environ 258 millions de personnes dans 58 pays et territoires ont été confrontées à une insécurité alimentaire grave, soit une augmentation par rapport aux années précédentes. 

 

Quels sont les pays en insécurité alimentaire ? 

 

L’insécurité alimentaire se concentre en réalité dans quelques pays. En 2022, plus de 40 % des personnes en phase 3 ou plus de l’IPC/CH réside dans cinq pays seulement : l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Nigéria et le Yémen..

En Afghanistan, l’insécurité alimentaire résulte principalement de la situation économique du pays, du chômage élevé et de la réduction des moyens de subsistance. Le pays subit également les effets de la crise climatique (inondation, sècheresse). 

En République Démocratique du Congo, les conflits armés, les violences intercommunautaires, et les déplacements de population, l’augmentation des prix des denrées alimentaires ont entraîné une insécurité alimentaire généralisée. 

En Éthiopie, le pays est touché par de multiples catastrophes. Conflits, sécheresses prolongées, inondations, ce qui a augmenté les déplacements de population et la pauvreté. 

Au Nigéria, l’insécurité alimentaire est en grande partie due aux conflits et aux contraintes d’accès pour l’aide humanitaire. 

Enfin, au Yémen, le conflit en cours depuis 2014 a provoqué la pire crise humanitaire au monde, avec une grande partie de la population en situation d’insécurité alimentaire.

 

Comment lutter contre l’insécurité alimentaire ? Que fait Action contre la Faim ?  

 

Les interventions en « sécurité alimentaire et moyens d’existence » contribuent à prévenir l’insécurité alimentaire bien sûr, également la malnutrition et la surmortalité des enfants principalement, en agissant sur l’accès à une alimentation suffisante, saine et nutritive. Ces actions sont le plus souvent combinées à celles des autres secteurs d’interventions d’Action contre la Faim, afin d’agir efficacement sur les différents déterminants de la malnutrition.  

La plupart du temps, nos interventions prennent la forme de programmes agricoles, de développement économique local, de services pour le retour à l’emploi, menés avec et au travers de partenaires locaux. Ces interventions permettent la construction de l’autonomie et la résilience des populations et des familles face à des chocs familiaux (la maladie ou le décès d’un parent, etc.) ou des chocs de plus grande ampleur (une sécheresse, une inondation, etc.). 

Toutefois, il arrive que les communautés soient confrontées à des défis plus importants encore (conflits, plusieurs années de sécheresse consécutives, etc.), qui mettent à mal leur capacité de résilience. Dans ce cas, Action contre la Faim n’a pas d’autres choix que d’intervenir en urgence pour sauver des vies, et délivrer de l’assistance alimentaire, sous la forme de nourriture, d’argent, ou de cantines pour les jeunes enfants et leurs mères dans les situations extrêmes.  

 

Un exemple d’intervention : le projet mangrove en SierrA Leone

 

La Sierra Leone compte parmi les pays les plus vulnérables au changement climatique. Les communautés côtières notamment connaissent déjà une fréquence et une gravité accrues de l’érosion côtière et des inondations dues aux effets conjoints de la montée des eaux et de la destruction des espaces naturels. La majorité des habitants de ces zones dépendent en effet des ressources naturelles, en particulier des mangroves, pour leur subsistance et une surexploitation de ces milieux fragiles met en péril leur sécurité alimentaire. Le bureau pays de la Sierra Leone a en conséquence élaboré un projet pilote situé sur la zone littorale du district de Bonthe comprenant des diagnostics participatifs des vulnérabilités des communautés face au changement climatique, des actions de restauration des mangroves, des formations en agroécologie, une amélioration des connaissances et de la transmission des informations et alertes climatiques et des actions de plaidoyer.

 

Implication de la communauté 

 

La communauté concernée participe à tous les niveaux et à toutes les étapes du projet, et nous planifions dès le début le transfert de responsabilités du projet à la communauté en question. Dans l’analyse de la situation, nous identifions les connaissances et les moyens traditionnels de gestion de crise afin d’assurer que les activités de sécurité alimentaire mises en œuvre s’adaptent bien à cette communauté. Par exemple, le projet RESILAC se base sur une méthode adaptative avant la mise en place de la moindre activité, les équipes demandent aux communautés si celle-ci est conforme à leurs besoins et à leur mode de vie, pour converger avec leurs spécificités locales. 

 


Ce contenu a été relu et approuvé par Cyril Lekiefs, responsable de l’expertise Sécurité Alimentaire & Moyens d’Existence d’Action contre la Faim. 

 

¹Source : SOFI 2023

Cameroun agroecologie action contre la faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim
RDC agriculture © Alexis Huguet pour Action contre la Faim
569A2964 (1) © Khaula Jamil pour Action contre la Faim
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