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À la Une
Quelle place la recherche peut-elle avoir au sein d’une ONG comme Action contre la Faim, avant tout connue pour ses programmes de terrain auprès de populations vulnérables ? Illustration avec les résultats publiés aujourd’hui d’une étude nutritionnelle menée récemment au Tchad.
Loin d’être étrangère aux pratiques du milieu de l’humanitaire, la recherche opérationnelle fait partie intégrante de la politique de certaines ONG. Pourquoi ? La recherche opérationnelle a pour but d’identifier les actions humanitaires les plus efficaces qui seront mises en œuvre dans un avenir proche. Elle est essentielle pour améliorer la qualité des interventions sur le terrain, pour mesurer l’efficacité et l’impact des programmes mis en place. Mais ça n’est pas tout : elle stimule aussi l’innovation, permet d’anticiper les crises et besoins de terrain, permet de cibler un plus grand nombre de bénéficiaires …Elle rend possible l’expansion des connaissances au profit du plus grand nombre. Par déontologie envers les populations pour lesquelles elle agit et avec le souci de partager le savoir-faire humanitaire, Action contre la Faim investit donc dans la recherche opérationelle.
Les dessous de l’enquête
Concrètement, comment la recherche opérationnelle a-t-elle été menée ?L’étude a été menée en 2010, dans la ville d’Abeche. Dans cette ville, parmi les familles vulnérables ayant des enfants menacés par la sous nutrition, deux groupes ont été constitués :
- d’un côté des familles bénéficiant d’une distribution alimentaire générale, constituée d’aliments de base (sorgho, lentilles, huile végétale, sucre, sel iodé)
- de l’autre, des familles tirées au hasard, recevant en plus de ces distributions alimentaires, des doses quotidiennes d’aliments supplémentaires (une pâte à base de beurre d’arachide, huile végétale, lait écrémé en poudre, et de sucre enrichi en micronutriments) destinées à leurs enfants.
La comparaison des deux groupes a permis aux chercheurs de statuer sur l’efficacité des deux approches. Le poids, la taille, le périmètre du bras, la présence ou l’absence d’œdèmes étaient vérifiés une fois par mois pour chaque enfant dans les 2 groupes. Des questions étaient posées aux parents pour savoir si l’enfant avait été malade dans les 15 jours précédant la visite mensuelle, et l’anémie de l’enfant était mesurée le premier mois et le dernier mois en prélevant une goutte de sang au bout du doigt de l’enfant.Pour plus d’information :
- L’article scientifique publié dans le journal PLoS Medicine.
Tchad
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