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Urgence dans l'urgence aux Philippines

une « mini » marée noire force l’évacuation de plus de 5000 villageois

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Ces sur-accidents peuvent être de plusieurs sortes : des épidémies qui émergent du fait des mauvaises conditions sanitaires, la malnutrition qui augmente du fait du faible accès à la nourriture, des bâtiments qui finissent de s’écrouler sur des survivants, etc. C’est pourtant, hélas, ce qui se passe en ce moment dans la municipalité d’Estancia, 2ème ville la plus importante de la province d’Iloilo sur l’île de Panay, d’une manière inattendue : une barge de la compagnie nationale d’électricité s’est écrasée sur la côte lors du passage du typhon. Le problème : cette barge contenait plus d’un million de litres de fuel. Environ 200 000 litres se sont d’ores et déjà répandus sur la côte et ont contaminé les rivières, les infrastructures  et les habitations environnantes à un kilomètre à la ronde. Un filet a été posé pour tenter de circonscrire la fuite, mais il était déjà trop tard et un million de litres risque encore de se disperser, la fuite n’ayant pas pu être réparée.

 

Des tests toxicologiques ont été menés sur les lieux par le Département de la Santé philippin en partenariat avec une université de Manille et leur conclusion est sans appel : les vapeurs de fuel, notamment,  ont atteint des niveaux toxiques dangereux pour la santé. Le niveau admissible est normalement de 0.5 particules par million et le niveau dans le village de Botongon atteint 16.9 particules de fuel par million. Une telle concentration peut provoquer des maladies respiratoires et de peau. Suite à cela, dans les 24h, les autorités philippines ont décidé d’évacuer les 1042 familles situées dans un périmètre de 100 mètres de la fuite vers un collège de la ville d’Estancia endommagé lui aussi par le typhon.

 

Hier, plus de 300 familles étaient déjà évacuées vers le site, 250 arrivaient aujourd’hui en plus. Le problème ? Lors de cette prise en urgence face au risque sanitaire, le site de accueillant les personnes déplacées n’était absolument pas prêt pour autant de monde : pas assez d’eau, des latrines hors d’usage, pas de douches, pas de logements pour tout le monde, etc. « Pour prendre une douche, on est obligé de demander au voisinage, souvent des gens que l’on ne connaît pas, si on peut prendre une douche chez eux » explique Joséphine Bordon, une des personnes évacuées. Elle est arrivée hier avec toute sa famille, et vit pour le moment dans une des salles de classe avec 5 autres familles : ils sont 36 personnes dans une pièce d’environ 20m2. « On ne sait pas combien de temps on va devoir rester. On a entendu parler de 2-3 mois », poursuit-elle. Une information confirmée par le personnel du département de la Santé : pour le moment la fuite n’est pas encore stoppée et la solution n’a pas été trouvée pour enlever la barge de la compagnie d’électricité, donc le risque que le reste de fuel se déverse est encore important. Antoinette et sa famille sont encore moins « chanceux » : « on a été évacué aujourd’hui. On a juste eu le temps de prendre quelques affaires. On nous a désigné une tente une fois arrivée ici : nous sommes 15 personnes sous la tente. Ce n’est vraiment pas confortable. Le vrai problème aujourd’hui, c’est l’assainissement : il n’y a pas de toilettes, pas de possibilité de se laver avec un peu d’intimité. »

 

 

 

(Cliquer sur l’image pour voir l’album)

 

Face à cette situation, les équipes d’ACF ont immédiatement redirigé une partie des équipes vers ce site pour construire en urgence 56 latrines, 32 douches, des aires de lavage et potentiellement augmenter les capacités d’eau potable du site au fur et à mesure que les personnes vont arriver. « Aujourd’hui, c’est un véritable camp de déplacés qui est en train de se mettre en place. Il n’y avait rien à la base : il faut tout construire en urgence alors que les gens sont déjà en partie sur place » explique Edgar, responsable en eau et assainissement. Des travailleurs journaliers sur le site et des volontaires encadrées par les équipes d’ACF enchaînent donc toute la journée la construction de latrines, en même temps que les tentes sont montées et que les familles. « On essaie déjà de mettre le plus basique en place : eau, latrines, douches, tentes… et après on ira sans doute davantage dans le détail avec des distributions de kits de première nécessité, des aires de lavage, etc. » explique Charlotte, coordinatrice du pool urgence. « On doit essayer de faire au mieux et au plus vite pour faciliter les choses pour ces personnes évacuées : la plupart des familles ici avaient déjà été évacuées au moment du typhon. Elles commençaient à rentrer chez elles, et maintenant elles doivent évacuer une seconde fois en urgence et pour une durée indéterminée. »

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