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À la Une

Une population naufragée

dossier spécial d’Action contre la Faim

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Des indicateurs au plus bas : un pays qui s’enfonce inexorablement

Haïti -pays le plus pauvre de l’espace américain- est classé au 153ème rang sur 175 pays au classement 2005 du PNUD. La litanie des indicateurs de développement ou des données économiques donne le vertige : environ 60% de chômage, une espérance de vie de 53 ans, 77% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté (2$/jour/habitant),un taux de mortalité infantile de 80/1000. Le résultat de décennies d’inaction ou de désordre politique qui laisse un pays sans infrastructures (routes, électricité etc.), avec un secteur industriel quasi-inexistant et une agriculture moribonde, essentiellement vivrière, et le plus important, un Etat qui peine à instaurer des règles de bonne gouvernance.

 

Le problème alimentaire : accéder aux revenus

La situation alimentaire en Haïti demeure préoccupante, notamment dans les zones urbaines. Pourtant, la nourriture est disponible et les marchés souvent bien achalandés. Mais le manque d’emplois et de revenus empêche les Haïtiens d’accéder à une nourriture en qualité et quantité suffisante. La malnutrition aiguë (la plus grave) y est plutôt rare et fait place à un mal plus insidieux, la malnutrition chronique. En l’absence de revenu, les ménages les plus pauvres sont contraints de s’endetter durablement pour nourrir leur famille, payer les frais scolaires etc. Ils vivent au jour le jour, toujours sur le fil du rasoir.

 

L’accès à l’eau potable : une « urgence silencieuse »

Pour Action contre la Faim, le manque d’accès à l’eau potable est un véritable problème de santé publique. Les maladies liées à l’eau ont une grande part de responsabilité dans la mortalité infantile qui tue chaque année plus de 30 000 enfants avant l’âge de 5 ans. Les infrastructures manquent et –en plus d’être laissées à l’abandon- sont souvent sur-sollicitées dans les zones urbaines (pompes, puits etc.). Les latrines par exemple, dans une ville comme les Gonaïves- sont absentes de 70% des foyers. Enfin, les infrastructures d’assainissement offrent le même visage : absence d’entretien, canaux de drainage bouchés, amoncellements d’ordures dans les quartiers les plus vulnérables… causant souvent des inondations catastrophiques.

 

Une catastrophe environnementale

Haïti présente les caractéristiques d’une véritable catastrophe écologique qui menace toute la population. Chiffre frappant : il ne restait plus en 2004 que 1,5% de la couverture forestière originelle haïtienne contre 15% en 1970. Les Haïtiens déboisent pour fournir du bois de chauffe et pour agrandir des surfaces cultivables de plus en plus petites. Certaines régions présentent un visage lunaire fait de « montagnes pelées », que les pluies torrentielles de la « saison cyclonique » dévalent rapidement, pouvant se transformer en véritable torrents de boue menaçant les zones urbaines. A tout moment en Haïti, la catastrophe environnementale, ajoutée aux risques climatiques, peut se transformer en crise humanitaire aiguë, comme ce fut le cas par exemple lors du passage sur les Gonaïves de la tempête Jeanne en septembre 2004.

 

Un pays sous perfusion : la question de l’aide

La population survit en partie grâce à la diaspora haïtienne (2 millions de personnes) et l’émigration, qui a malheureusement vidé le pays d’une part de ses élites. De plus, Haïti souffre également d’une forte dépendance vis-à-vis de l’aide internationale. Elle est structurellement et historiquement une source de financement pour Haïti. Malheureusement, et depuis de nombreuses années, l’Etat haïtien a souvent manqué de volonté ou de capacité administrative pour gérer cette manne. Ainsi, cumulée à une corruption endémique et une gouvernance défaillante, cette aide s’est souvent « évaporée » avant d’atteindre les plus vulnérables.

Enfin, même si l’aide extérieure (bilatérale ou multilatérale) est totalement indispensable dans le contexte haïtien, on peut déplorer le manque d’implication des populations qui a créé chez elles une certaine logique d’assistance dommageable.

C’est dans ce contexte qu’Action contre la Faim tente d’aider au plus près les haïtiens en « ciblant » les familles les plus vulnérables, en tentant d’impliquer les communautés (gestion communautaire). Ce fut le cas par exemple dans les projets d’eau et d’assainissement -une des priorités de l’organisation en Haïti-, tout en procurant quand c’est possible des revenus –gage d’autonomie alimentaire- contre un travail.

Action contre la Faim appelle la communauté internationale à poursuivre son soutien aux acteurs humanitaires au-delà la période électorale, pour –parallèlement au renforcement des capacités étatiques- aider plus directement les Haïtiens plus vulnérables par des projets adaptés, les impliquer et leur donner des perspectives nouvelles.

Action contre la Faim est intervenue depuis 1982 dans les domaines de la nutrition, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’eau dans de nombreuses zones du pays…. Depuis 2 ans, l’association a mis en place des programmes d’urgence et de réhabilitation (Les Gonaïves, Port de Paix, Saint Louis du Nord, île de la tortue, Jérémie) :

  • Eau et assainissement : approvisionnement d’urgence en eau potable à Port de Paix suite à des inondations fin 2003, réhabilitation du réseau d’eau, séances de promotion à l’hygiène en lien avec des comités d’eau à Port de Paix, Saint Louis du Nord, île de la Tortue ; réhabilitation et construction de puits, pompes manuelles à Jérémie ; latrines et curage rémunéré des canaux (cash for work) aux Gonaïves dans le but de prévenir une future catastrophe et de donner un revenu à des ménages.

 

  • Sécurité alimentaire : distributions alimentaires d’urgence dans des « cantines » aux Gonaïves après le départ de J.B Aristide puis suite au passage de la tempête Jeanne, en lien avec des comités de quartiers ; réhabilitation rémunérée de salines dévastés par la tempête Jeanne à Anse Rouge (cash for work) dans le but de réhabiliter un appareil de production et de générer des revenus.

 

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