Un nouveau souffle pour la commune de Logone Birni

La commune de Logone Birni située dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, fait face ces dernières années à de nombreux défis liés à des crises sociales, sécuritaires et climatiques. Ces crises ont un impact négatif sur le développement socioéconomique de cette région.

LA COMMUNE DE LOGONE BIRNI FACE À L’INSTABILITÉ CROISSANTE

Située dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, la commune de Logone Birni, avec ses 7 villages s’étend le long du fleuve Logone, séparant le Cameroun du Tchad.  Ce territoire, riche en ressources halieutiques (poisson d’eau douce) et agricoles (produits maraîchers et riz), est le berceau de divers peuples dont les Arabes Choas, les Kotoko, les Mousgoum. Malgré son potentiel naturel, la situation socioéconomique du Logone Birni reste fragile du fait des crises sociales, sécuritaires et climatiques qu’elle a connu.

Les dix dernières années ont marqué négativement le développement de la région de l’Extrême-Nord en général et celle de Logone Birni en particulier. La commune, longtemps secouée par des conflits intercommunautaires, a vu ces tensions atteindre leur paroxysme en 2021. Les affrontements entre les communautés ont fait 44 morts et plus de 100 blessés, et des villages entiers ont été incendiés¹. Ces conflits sont la conséquence des litiges fonciers, des problèmes d’accès aux ressources naturelles tels que l’eau et le foncier. En parallèle, la région est confrontée à des défis climatiques tels que la sécheresse, les fortes précipitations causant des inondations et des attaques de pachydermes qui détruisent les champs réduisant ainsi la qualité et la quantité des récoltes. Les populations de ces zones sont ainsi confrontées à la perte progressive de leurs moyens de subsistance.

De nos jours, les effets de ces crises se traduisent par l’augmentation croissante de la malnutrition infantile, la baisse des rendements agricoles, la baisse des revenus au niveau des ménages, l’exposition des ménages à la soudure et l’augmentation des risques de protection.

ACTION CONTRE LA FAIM ET SES PARTENAIRES SOUTIENNENT LES PLUS VULNERABLES

Face à cette situation les ONG Action contre la Faim, Danish Refugees Council et leurs partenaires ASOL et Tamounde, mettent en œuvre le projet intitulé « Programme intégré de sécurité et de protection nutritionnelles pour renforcer la résilience des communautés touchées par la crise dans le Logone-Birni » (PROSEREC-LB), financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS).

Le projet multisectoriel PROSEREC-LB vise à terme, à améliorer le bien-être et la résilience des personnes les plus vulnérables touchées par la crise complexe du Logone-Birni, en renforçant la cohésion sociale et le processus de consolidation de la paix, ainsi que les conditions de sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables.

Le PROSEREC-LB prévoit d’accompagner 11 680 bénéficiaires, dont 2 314 personnes déplacées internes, 8 349 personnes hôtes et 1 017 réfugiés. Parmi eux, 818 personnes handicapées bénéficieront d’une attention particulière durant l’année de mise en œuvre du programme.

Le projet a été lancé en juillet 2024 en présence des exécutifs communaux, des autorités traditionnelles et religieuses, des représentants des jeunes, des femmes et des personnes à besoins spécifiques, ainsi que les acteurs humanitaires de la zone. Ce lancement était l’occasion de constater l’engagement des différentes parties prenantes pour la bonne marche de ce projet.

Abakar Brahim, Maire de la Commune s’engage à s’impliquer davantage pour garantir l’atteinte des résultats du projet, car pour lui ce projet tombe à point nommé, parce qu’il vient « booster le moral de toute la population de Logone Birni » après la crise.

Les autorités se félicitent de cette initiative et appellent à une mobilisation collective pour maximiser les bénéfices du projet, avec une attention particulière pour les femmes, les enfants, et les personnes les plus vulnérables qui subissent de plein fouet les effets de la pauvreté dans la zone.

A la suite de l’atelier de lancement, les équipes du programme ont mis en place un comité de ciblage des bénéficiaires constitué des représentants des réfugiés, des déplacés et des handicapés, ainsi que les représentants des sectoriels. Huit localités prioritaires ont été identifiées par le comité communal de ciblage pour l’intervention du projet. Le cadre communal de développement apprécie le fait de mettre les communautés au centre de l’action en disant : « l’implication des représentants des communautés dans le processus de ciblage permet d’éviter les conflits ».