Un mois après le séisme, les besoins restent immenses

Fin mars, un séisme de magnitude 7,7 et des multiples répliques ont frappé le Myanmar dévastant des villes entières, des routes et  habitations. C’est le pire séisme qu’a subi le pays en un siècle.

Selon les dernières estimations, plus de 4 000 personnes ont perdu la vie et plus de 50 000 ont été affectées rien que dans les communautés de Mandalay et de Sagaing, situées à l’épicentre du séisme. 

La chaleur extrême, qui atteint jusqu’à 44 °C, ainsi que des pluies inhabituelles pour la saison, aggravent davantage les conditions pour les équipes humanitaires et les survivants, dont beaucoup dorment toujours en plein air. Des milliers de personnes ont été blessées, et de nombreuses autres sont toujours portées disparues, leur nombre exact restant difficile à déterminer. 

Survivre avec l’accès limité à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement

Déjà fragilisées par le conflit en cours, la plupart des infrastructures hydriques ont été endommagées lors du tremblement de terre. Cela a entraîné une surutilisation des installations encore fonctionnelles, accentuée par l’arrivée de personnes déplacées et l’augmentation des besoins en eau dans les zones concernées. Les autorités locales ont fait état de 42 000 latrines endommagées et ont signalé des dommages importants aux systèmes d’eau urbains et aux nappes phréatiques rurales. Par conséquent, la contamination des points d’eau s’est accrue, augmentant le risque de maladies hydriques qui peuvent entraîner la malnutrition, et les latrines construites par les communautés ont été endommagées.

Le conflit en cours dans les zones touchées par le séisme a réduit les revenus réguliers des populations vulnérables en raison du manque d’opportunités d’emploi et du manque d’accès aux terres agricoles. Par conséquent, les habitants peinent à assurer la gestion et l’entretien des infrastructures d’eau et d’assainissement.

Assurer la réponse humanitaire dans les meilleurs délais 

Les équipes d’Action contre la Faim sont présentes dans le Sagaing où le travail d’évaluation des besoins est en cours en partenariat avec UNICEF. À ce jour, nos équipes prévoient d’intervenir en distribuant des kits d’hygiène et des tablettes de purification d’eau, ainsi qu’en organisant le transport d’eau par camion afin de répondre aux besoins vitaux des habitants.

La réponse des équipes d’Action contre la Faim avec des ONGs partenaires birmanes comprend également un soutien psychosocial, des premiers secours psychologiques, l’appui à des cliniques mobiles, des actions de sensibilisation à la santé, ainsi que le dépistage et le traitement de la malnutrition chez les enfants.

Plus de 9 millions de personnes, dont 2,7 millions d’enfants, sont aujourd’hui les plus durement touchées dans 58 communes réparties dans les régions de Bago East, Kayin, Magway, Mandalay, Nay Pyi Taw, Shan South et Sagaing. Face à la dégradation des conditions sanitaires, les communautés expriment de vives inquiétudes quant au risque croissant de maladies infectieuses. Alors que 17,6 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, Action contre la Faim poursuit la préparation d’une réponse à long terme en collaboration avec des associations birmanes.