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WASH-IQ-LysArango-Bawiza-05-Copie-1024x683 © Lys Arango pour Action contre la faim

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Santé

Tout savoir sur l’accès à l’eau dans le monde

Selon l’OMS – l’Organisme Mondial de la Santé – 50% des cas de sous-nutrition chez les enfants sont dus à la consommation d’eau non potable. Plus de la moitié de la population mondiale n’a pas accès à des services d’assainissement sûrs. Le secteur de l’eau l’assainissement et de l’hygiène, plus connu sous le terme de Water Access Sanitation and Hygiene (WASH) dans le secteur humanitaire manque cruellement de financements. C’est pourtant un de nos domaines d’expertise qui nous permet de lutter efficacement contre la faim, son développement et ses conséquences les plus graves. Des millions d’enfants qui devraient avoir accès à l’eau se retrouvent à consommer de l’eau non traitée, développent des maladies et en meurent.

 

Définition de l’accès à l’eau

 

L’accès à l’eau est un indicateur représentant la part de la population disposant d’un accès raisonnable à une quantité adéquate d’eau potable. Toujours selon l’OMS, la quantité adéquate d’eau potable représente au minimum 20 litres d’eau par habitant et par jour. On entend généralement par « accès raisonnable », un approvisionnement en eau potable disponible à moins de quinze minutes de marche du lieu d’habitation.

En 2010, les Nations Unies reconnaissent que « le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit fondamental, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme » (résolution de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations-unies en date du 28 juillet 2010).

Chacun a le droit à un approvisionnement en eau suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, d’une eau potable et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques (boisson, assainissement individuel, lavage de linge, préparation des aliments, hygiène) et ce, partout dans le monde.

Construction d'un puit accès à l'eau © Oriane Zerah pour
Action contre la Faim

Est-ce que tout le monde a accès à l’eau ? Combien de personne n’ont pas d’accès à l’eau potable ? Qui sont-ils ?

 

 

En 2019, 785 millions de personnes ne disposent même pas d’un service de base d’alimentation en eau potable et 144 millions d’entre elles doivent utiliser des eaux de surface. Selon l’UNICEF et l’OMS, 1 personne sur 3 n’a pas accès à de l’eau salubre.

Aujourd’hui près de 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau. Ce qui veut dire qu’elles n’ont soit pas accès chez elles, qu’elles ont accès à un puit qui se trouve plus ou moins loin de chez elle ou qu’elles ont des sources d’eau qu’elles consomment sans savoir si l’eau est traitée ou non. Selon les estimations, 3,6 milliards de personnes dans le monde vivent dans des zones où l’eau est une ressource potentiellement rare au moins un mois par an.

Enfin, des disparités d’accès entre zones rurales et urbaines sont mises en évidence dans le rapport commun de l’UNICEF et de l’OMS « Progrès en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène ». Les données récoltées indiquent que sur les 161 millions ayant recours à des eaux de surface non traitées (puisées dans des lacs, des cours d’eau ou des canaux d’irrigation), 150 millions vivent en zone rurale. Autre indicateur, les habitants en zone rurale ont un accès plus restreint aux latrines ou aux toilettes et pratique plus la défécation en plein air.

 

Quel pays manque d’eau potable ? Pourquoi l’accès est inégal ?

 

 

Les conflits, le dérèglement climatique, la pénurie croissante de l’eau, l’évolution démographique mais aussi l’urbanisation posent déjà des problèmes pour les systèmes d’alimentation en eau. D’ici 2025, la moitié de la population mondiale vivra dans des régions soumises au stress hydrique, c’est-à-dire lorsque la demande en eau dépasse les ressources en eau disponibles. C’est déjà le cas de 17 pays dans le monde dont L’Inde, la Lybie, le Qatar, le Botswana, les Emirats Arabes Unis, le Maroc, la Jordanie, le Pakistan ou encore le Liban selon le rapport 2019 de l’Institut des ressources mondiales. La France quant à elle, se situe dans la moyenne haute des pays en stress hydrique avec un positionnement de 59 sur 164 pays étudiés.

 

Le manque d’accès à l’eau peut être généralisé à tout un pays. C’est le cas du Yémen, les conflits ont un impact direct sur la capacité des populations à se nourrir, à avoir accès à l’eau et à une vie digne. Les bombardements, le déplacement des populations, les violences, les stratégies de guerre qui visent parfois délibérément les points d’eau, tous ces événements contribuent à limiter ou supprimer l’accès à l’eau pour la population civile.

 

L’eau salubre et l’assainissement est indispensable à la lutte contre la sous-nutrition

 

 

Un demi-million d’enfants de moins de cinq ans meurent toujours chaque année de diarrhées, causées principalement par des maladies comme le choléra et des virus qui pouvaient conduire à la mort. En 1990, les données montrent que près de 88% des cas de diarrhées qui ont conduit à la mort étaient attribués à un mauvais environnement sanitaire et donc un manque d’accès à l’eau et à l’assainissement contre 58% des cas en 2018. Nous arrivons à diminuer l’écart mais il reste aujourd’hui trop important.

L’eau peut être un élément clé dans l’état de santé d’un enfant, que ce soit positif, si l’eau est potable, ou négatif si l’enfant a consommé de l’eau insalubre. Même si un enfant mange à sa faim, s’il a les éléments nutritionnels de base pour son bon développement le simple fait de boire une eau non potable ou non traitée peut faire basculer l’état de l’enfant et le faire tomber en sous-nutrition. La consommation d’eau non potable implique le développement de maladies diarrhéiques qui comme son nom l’indique provoque des diarrhées et affaiblissent davantage l’enfant. S’il souffre déjà de sous-nutrition alors son état va empirer, les traitements ne feront pas effet car l’enfant ne garde aucun nutriment et son état ne pourra pas s’améliorer.

 

Quel est l’impact du dérèglement climatique sur l’accès à l’eau potable dans le monde ?

 

À cause du changement climatique l’eau devient plus rare et moins salubre, les conséquences sur la faim pourraient annuler des années d’avancées et de victoires contre la faim.

À l’échelle mondiale, on estime que la dégradation de la qualité de l’eau a déjà réduit la biodiversité d’un tiers dans les cours d’eau, les lacs et les zones humides. L’augmentation du nombre de catastrophes naturelles comme les tempêtes, les cyclones ou les inondations n’est plus un secret. Ces évènements climatiques frappent davantage les populations les moins préparées, les plus exposées et celles qui polluent le moins.

Water_trucking_activity_ongoing_in_one_of_the_IDP_camps_where_affected_communities_are_currently_living_in_Afgooye_town (1) © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim Somalie
An_ariel_view_of_a_section_of_Afgooye_that_has_been_affected_by_the_flash_floods (1) © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim Somalie
Several_villages_have_been_affected_by_the_floods_and_residents_have_to_use_a_boat_from_one_side_of_the_town_to_the_other_in_Afgooye (1) © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim Somalie
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Le surplus ou au contraire l’absence de l’eau ravage les récoltes des agriculteurs et leur bétail. Sans eau, impossible de s’hydrater ou d’abreuver les bêtes ni de faire pousser quoi que ce soit pour les alimenter. C’est le cas en Éthiopie, le pays est frappé par de fortes sécheresses qui limitent l’accès aux moyens de subsistance de la population. C’est-à-dire qu’il leur est très difficile de produire ou d’avoir accès aux moyens de production pour pouvoir manger et limite les activités comme l’agriculture, l’élevage de bétail et sa vente aux bouchers ou d’autres éleveurs, le maraîchage, la pêche etc.

 

À l’opposé, un surplus d’eau détruit les plants de récolte, les animaux se noient et les populations sont obligées de fuir et de laisser le peu qu’elles avaient derrière elles. La montée des eaux est une menace supplémentaire et le dérèglement du climat pousse déjà un grand nombre de personnes à fuir la région ou le pays dans lequel ils se trouvent à la recherche d’un endroit plus sûr.

 

En Haïti le tremblement de terre n’avait pas tant endommagé les infrastructures mais surtout l’accès de la population à l’eau. Une grande partie de la population dont le foyer était détruit s’est réfugiée dans le centre-ville sans accès à des toilettes. L’eau qui était bue par la population a été contaminée par des matières fécales où le virus du choléra était présent. Il s’est propagé au sein de la population et a engendré des complications sévères pour les cas de sous-nutrition ou a engendré le développement de la maladie.

 

Lutter contre les inégalités en offrant un accès à l’eau potable pour tous

 

Dans des situations d’urgence, après un conflit ou suite à une catastrophe naturelle, nous distribuons des kits d’hygiène. Dans le bassin du lac Tchad, nous avons procédé à des distributions de kits au Tchad, au Nigéria ou encore au Cameroun. Les conflits et les tensions dans la zone ont provoqué un grand mouvement de population. Beaucoup se sont retrouvés sans accès à l’eau.

Notre rôle après une catastrophe naturelle est essentiel pour pouvoir fournir un accès direct à l’eau et aux services de base afin de garantir la survie de la population. Suite au cyclone Idai nous avons procédé aux distributions de kits d’hygiène qui nous permettent d’assurer la bonne hygiène des populations vulnérables. Nous préservons en même temps la dignité des populations.

@ Action contre la Faim Action contre la Faim
@ Action contre la Faim Cyclone Idai Mozambique et Zimbabwe
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Les réfugiés Rohingya ont dû fuir leur pays, le Myanmar et se réfugier au Bangladesh. Installé.es dans leur abri de fortune, ils n’avaient aucun accès à l’eau. Nous avons construit des sources d’eau et des latrines pour éviter le développement et la transmission de maladies. Et nous avons fait des distributions d’eau potable. En parallèle, des séances de sensibilisation à l’hygiène et au lavage de main ont été effectuées.

Souvent ces populations n’ont pu partir qu’avec ce qu’elles avaient sur le dos. Les kits d’hygiène sont donc indispensables pour leur fournir les outils nécessaires qui leur manquent.

Les kits sont constitués de produits pour se laver (savon, bidons, serviettes hygiéniques) mais aussi pour transporter l’eau afin de la boire ou de la cuisiner (casseroles, bidons, tablettes pour purifier l’eau insalubre). Ces kits sont basiques et permettent de subvenir simplement aux premiers besoins des déplacés en attendant l’installation d’infrastructures de base ou de pouvoir retourner chez eux.

 

Le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement: Qu’est-ce que c’est ?

 

Le droit à l’eau et à l’assainissement repose sur plusieurs facteurs.

  • Disponibilité : l’eau doit être suffisante et constante pour les usages personnels et domestiques de chaque personne (boisson, lavage du linge, préparation des aliments, hygiène) ;
  • Accessibilité : l’eau et les installations d’assainissement doivent être accessibles physiquement et financièrement pour tous, sans discrimination, notamment à l’égard des groupes à risque ou marginalisés, des femmes et des enfants ;
  • Qualité et sécurité: l’eau doit être salubre et exempte de tout élément dangereux pour la santé ; les systèmes d’assainissement doivent être hygiéniques et empêcher le contact avec les excréments humains.
  • Acceptabilité : tous les équipements et services doivent être culturellement acceptables et appropriés.
  • Abordable : l’eau, ainsi que les installations et services liés à l’eau, doivent être abordables pour tous.

Aujourd’hui encore, 1/3 des Etats ne reconnaissent toujours pas le droit à l’eau et à l’assainissement dans leur constitution selon le rapport UN-Water GLASS Report, de 2019.

Action contre la Faim demande la reconnaissance et réalisation progressive des droits de l’homme à l’eau et à l’assainissement en les faisant entrer dans les législations et constitutions nationales

 

Comment améliorer, gérer et assurer durablement l’accès à l’eau à tous et toutes ?

 

 

L’assainissement est pour nous une étape fondamentale, une fois que l’accès à l’eau est établi, il est indispensable de pouvoir le maintenir, l’entretenir et ainsi assurer un approvisionnement en eau. Dans de nombreux pays d’intervention il est nécessaire de construire des sources d’eau, dans les zones reculées cela permet à plusieurs villages de pouvoir avoir un accès à l’eau même s’il n’est pas direct.

En Jordanie, avec la crise des réfugiés syriens nous avons construit des infrastructures en eau pour les communautés hôtes et réfugiés et leur garantir une indépendance.

@Lys Arango pour Action contre la Faim © Lys Arango pour Action contre la faim
@Lys Arango pour Action contre la Faim © Lys Arango pour Action contre la faim
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En Irak, le pays est confronté à une crise de l’eau sans précédent, qui pourrait avoir d’autres répercussions sur les plans humanitaires, socio-économiques et sécuritaires. Le défi de la gestion et de la conservation de l’eau est très présent dans la région. Un grand nombre d’approvisionnements en eau sont perdus à cause de fuites d’eau visibles ou souterraines. Un réseau d’approvisionnement en eau obsolète peut affecter davantage la qualité de l’eau et même causer des risques pour la santé publique, car des éléments contaminants peuvent entrer dans la canalisation par les ouvertures de fuites. À Dohuk, on estime que 40 % de l’eau qui passe par le réseau de la ville est simplement perdue à cause de ruptures dans les canalisations. Nos équipes travaillent à la détection de ces fuites d’eau.

 

24% de nos actions en 2022 ont une composante « Eau assainissement et hygiène ». Au total, ce sont près de 6,8 millions de personnes qui ont été soutenues dans l’accès à l’eau, contre la sous-nutrition en 2022 à travers le monde.

L’accès à l’eau, à une bonne hygiène et à un bon assainissement est indispensable pour gagner le combat contre la faim. L’un des objectifs de développement durable de l’ONU pour 2030 (ODD) est l’accès inconditionnel à une eau de bonne qualité. Sans vous nous n’y arriverons pas.

 

La participation des citoyen.ne.s au processus décisionnel, un levier essentiel pour garantir les progrès dans le secteur de l’eau et de l’assainissement

 

La participation signifie que les citoyen.ne.s et les usager.ère.s jouent un rôle actif dans le processus décisionnel. Au niveau international, le droit de participation des ONG et des acteurs locaux aux négociations et à l’élaboration des politiques internationales de l’eau et de l’assainissement doit être reconnu et mis en œuvre par la communauté internationale de l’eau. Des mesures doivent être également prises pour assurer une représentation équitable des femmes, des jeunes et d’autres groupes sous-représentés dans la gestion de l’eau, en particulier dans les organes de prise de décision et les postes de direction.

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