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En Ukraine, 15 % de la population souffre d’insécurité alimentaire et les filles et les femmes sont particulièrement à risque. Maria, Iryna, Victoria et Olena figurent parmi les 45 femmes ayant suivi des formations et reçu des subventions pour développer leur entreprise à Mykolaiv, près de la ligne de front.
Après trois ans de conflit, la poursuite des hostilités, la perte des moyens de subsistance et l’augmentation des prix exposent la population ukrainienne à un risque accru de paupérisation. Dans les régions proches de la ligne de front, telles que Kherson, Zaporijia, Kharkiv, Sumy, Donetsk et Mykolaiv, le taux de chômage a atteint des niveaux records, laissant de nombreuses familles sans ressources.
Les femmes et les ménages dirigés par des femmes, qui se sont multipliés en raison de la mobilisation militaire des hommes, sont particulièrement vulnérables à cette précarité croissante. Souvent dépourvues de ressources et de stratégies d’adaptation, les femmes rencontrent également des obstacles pour accéder aux services. En outre, l’instabilité économique, les déplacements, la détérioration de la situation sécuritaire et l’impact sur la santé mentale ont augmenté le risque de violence entre partenaires intimes, de violence sexuelle liée au conflit, d’exploitation et d’abus sexuels, de traite et de harcèlement. Environ 2,5 millions de personnes dans le pays courent un risque élevé de violence liée au sexe, notamment de violence sexuelle liée au conflit.
Pour soutenir les femmes dans leur activité économique et favoriser leur indépendance financière, Action contre la Faim (ACF) et le Comité d’urgence pour les catastrophes (DEC) appuient le projet de “Centre pour la reprise économique et le soutien aux entreprises” de l’organisation ukrainienne Perspektyva à Mykolaiv. Dans cette zone affectée par le conflit, les entreprises dirigées par des femmes contribuent aussi au développement économique en fournissant des biens et services essentiels et en aidant à reconstruire les économies locales.
Maria est prothésiste ongulaire depuis 8 ans. Originaire de Kherson, elle a dû quitter sa maison et emmener ses trois enfants à Mykolaiv, à une soixantaine de kilomètres plus au nord, car la ville est ciblée presque quotidiennement par des frappes aériennes. Seule avec ses trois petites filles, elle a dû recommencer à zéro.
Après un an de travail acharné, son salon de manucure ne désemplit pas. “Je suis arrivée dans une nouvelle ville, sans connaître personne. Trouver une clientèle n’a vraiment pas été facile mais désormais mon agenda affiche complet”, explique Maria avec fierté.
Aujourd’hui, Maria souhaite développer son activité et se lancer dans la formation, pour transmettre à son tour ses connaissances aux autres. En utilisant une subvention octroyée par Action contre la Faim, Maria a conçu ses propres modules de formation et acheté une partie du matériel nécessaire pour former de futures prothésistes ongulaires.
“Grâce aux connaissances acquises dans le cadre du projet, je suis désormais en mesure de calculer mes dépenses avec plus de précision et de planifier mes achats, car mon entreprise nécessite des investissements constants. Je sais aussi comment mieux mettre en valeur mes services dans les supports de communication externe, et notamment sur les réseaux sociaux”, ajoute Maria.
Elle-même déplacée du fait du conflit, Maria est consciente des difficultés auxquelles font face les personnes qui ont dû fuir les violences. Elle souhaite donc que ses services puissent être accessibles à tou.te.s et ajuste ses tarifs pour les personnes déplacées.
Iryna a travaillé dans le secteur maritime pendant 30 ans. Lorsque la guerre a commencé, elle s’est retrouvée veuve et seule avec ses deux enfants. Iryna a alors décidé de changer de carrière et d’exploiter le désir de créativité qui l’habite depuis l’enfance.
“Je me suis intéressée au Trashwork, où les œuvres sont réalisées à partir de déchets, de bouteilles en plastique, de matériaux naturels, de branches d’arbres. J’ai exercé ce type d’art pendant environ trois ans et j’ai participé à diverses foires, en voyageant à travers l’Ukraine”, se souvient Iryna.
Après le début du conflit international, Iryna s’est engagée en tant que bénévole auprès de l’organisation ukrainienne Perspektyva. Elle a organisé des évènements basés sur l’entraide en intégrant les principes de l’art-thérapie. “J’ai vu que les gens trouvaient cela plus intéressant que de simplement parler, ils s’ouvraient davantage. Et, comme dit le proverbe, les gens guérissent leur âme lorsqu’ils font quelque chose, lorsqu’ils entrent en contact avec la créativité”, confie-t-elle.
C’est alors qu’Iryna a découvert le projet du Centre pour le redressement économique et le soutien aux entreprises et qu’elle a décidé d’y participer. En plus de la formation commerciale visant à rédiger un plan d’affaires, Iryna a suivi une formation en peinture et travaille sur le découpage et les différentes techniques de TrashWork. La subvention lui a permis d’acheter un ordinateur portable et du mobilier pour son atelier de création. Prochainement, elle achètera une imprimante et des outils pour créer des bijoux.
Iryna aimerait collaborer avec d’autres artistes basés à Mykolaiv, en les invitant dans son studio pour donner des cours. Elle aimerait aussi continuer à participer à des expositions et des foires et vendre ses produits sur des plateformes de vente en ligne.
Née à Mykolaiv, Victoria a travaillé presque toute sa vie dans la fonction publique. Mais lorsqu’elle est partie en congé maternité, elle s’est prise de passion pour la pâtisserie. Pendant longtemps, Victoria a dû jongler entre l’éducation de ses enfants et son activité professionnelle. “Mes enfants me demandaient beaucoup de temps alors parfois je faisais mes desserts la nuit. Une fois j’ai passé six heures à sculpter Mickey Mouse. C’était très beau”, s’amuse-t-elle.
En démarrant son activité de pâtissière, Victoria a étudié seule les techniques de production et les recettes mais elle n’a pas pu participer à des cours de pâtisserie car elle n’avait tout simplement pas la possibilité de laisser ses enfants seuls pendant longtemps. “Au départ je n’avais pas de matériel du tout. J’ai démarré mon entreprise avec un mixeur qu’on m’a prêté”, explique Victoria.
Afin de trouver des clients parmi les cafés, Victoria a pris le taureau par les cornes et leur a proposé directement ses services. Maintenant, elle reçoit de nombreuses commandes et fournit des desserts à plusieurs cafés de Mykolaiv. En 2023, elle a loué un local pour fabriquer ses produits. “Ce local est proche de mon domicile car je veux être près de mes enfants à tout moment en cas de raids aériens”.
Dans le cadre de l’accompagnement offert par Perspektyva et Action contre la Faim, financé par DEC, Victoria a bénéficié d’une formation commerciale pour mieux gérer son entreprise. Elle a acheté davantage de matériel pour remplacer l’ancien, augmenter sa productivité et devenir compétitive sur le marché.
Olena est née à Krasnodon, dans la région de Louhansk. En 1993, elle décide de déménager à Mykolaiv, où elle fait des études, se marie et occupe des postes de gestionnaire financière et directrice des ventes. Il y a 7 ans, Olena décide de se reconvertir et elle se lance dans le domaine de la cosmétologie esthétique.
L’immeuble où travaillait Olena avant l’invasion à grande échelle a été détruit par un missile. “Heureusement, mes cosmétiques et mes meubles n’ont pas été endommagés”, souffle-t-elle. Pour échapper aux bombardements, Olena s’est rendue en Bulgarie durant deux mois et a vécu près de 9 mois à Kyiv avant de retourner à Mykolaiv, sollicitée par ses clients. Elle a loué un studio puis a décidé de rester et de reprendre son activité.
“Je souhaiterais remercier les instructeurs qui nous ont accompagnées pendant la formation pour leur clarté et leur réactivité. Ces nouvelles connaissances m’ont permis de rédiger un plan d’affaires et de l’ajuster. J’ai aussi pu me procurer des appareils cosmétiques spéciaux qui me permettront d’élargir ma gamme de services”, explique Olena.
À l’avenir, Olena souhaite ouvrir un autre studio et embaucher des employés. Elle se prend même à rêver de créer sa propre chaîne de studios de cosmétiques.
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