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À la Une

Sierra Leone

soigner la malnutrition dans les bidonvilles

Mbinty et sa fille de 7 mois atteinte de malnutrition, Salamatu, résident dans le bidonville de Susan’s Bay. Construites le long de la côte et densément peuplées, ces zones pauvres et périurbaines se caractérisent par un mauvais accès ou un manque d’accès  à l’eau propre, à l’assainissement et aux services essentiels comme les services de santé. Les mauvaises conditions sanitaires entraînent souvent l’apparition de maladies comme la malnutrition.

 « Un mercredi, j’ai emmené mon enfant au centre pour se faire vacciner. Sur place, une infirmière a ausculté ma fille et m’a dit qu’elle était malnutrie. On m’a dit de rentrer chez moi et d’aller au centre de nutrition dès le lendemain » explique Mbinty Kamara, la mère de Salamatu.

« Cette nuit-là je n’ai pas fermé l’œil, j’avais honte, je pensais que j’étais une mauvaise mère. Les pensées se bousculaient dans ma tête. Ma fille a toujours souffert de vomissements et de diarrhées, je n’arrêtais pas de penser que c’était peut-être la raison pour laquelle elle est actuellement malnutrie. Je me disais que j’aurais dû la tenir éloignée de l’eau sale, que j’aurais dû lui donner la bonne nourriture et les bons médicaments quand elle était malade. Je m’en voulais et je me tenais responsable de sa maladie.

Je lui ai donné tout ce que j’avais. Mais peut-être que ce n’était pas assez ou pas assez bien. Je me demandais ce qu’il se serait passé si je lui avais donné les bonnes choses. Quand elle avait de la fièvre, est-ce que j’aurais dû lui acheter des médicaments plus chers ? Est-ce à cause de cela qu’elle était si faible alors qu’elle avait seulement un rhume ? Je ne pourrai plus regarder les autres mères dans les yeux.

Cette nuit-là, j’ai compté les heures en attendant que le jour se lève pour amener ma fille se faire soigner. Si j’avais eu assez d’argent, je suis sûre qu’elle n’aurait pas été aussi malade. En même temps, je savais que le lendemain je ne pourrais pas gagner de l’argent en cuisinant et en vendant mes plats parce que je devais amener Salamatu à l’hôpital.

Je crois en l’avenir de ma fille. J’espère qu’elle va grandir en bonne santé, recevoir une éducation et devenir quelqu’un dans la société. Je suis fatiguée de vivre cette vie de pauvreté, de ne pas savoir si demain je pourrai payer le loyer, acheter de la nourriture ou une paire de chaussures. »

 

1700-sierraleone-027-shauensteinswan_dsf0929 Samuel Hauenstein Swan pour Action contre la Faim

Samuel Hauenstein Swan pour Action contre la Faim

1700-sierraleone-040-shauensteinswan_78b6288 Samuel Hauenstein Swan pour Action contre la Faim

Samuel Hauenstein Swan pour Action contre la Faim

1700-sierraleone-201-shauensteinswan_78b5410 Samuel Hauenstein Swan pour Action contre la Faim

Samuel Hauenstein Swan pour Action contre la Faim

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Mbinty et son mari n’ont pas reçu d’éducation et ont du mal à trouver des revenus. Le père de Salamatu travaille comme porteur dans un marché mais la concurrence est rude. « Parfois il rentre avec 25 000 à 30 000 Leone sierra-léonais (entre 3 euros et 3,70 euro) mais la plupart du temps il rentre avec à peine la moitié ou même rien du tout. Il y a plein d’autres porteurs comme lui.»

Ils espèrent qu’un jour ils pourront envoyer Salamatu à l’école pour étudier et trouver un emploi. Ainsi elle pourra aider la famille à échapper à la pauvreté.

 

Au centre de nutrition d’Action contre la Faim, les infirmières expliquent à Mbinty que sa fille va recevoir chaque jour deux rations d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi qui se présentent sous forme de pâte. Le traitement va aider Salamatu à regagner le poids qu’elle a perdu à cause des vomissements et de la diarrhée.

Deux semaines après, la santé de Salamatu s’est déjà améliorée. « Ma fille aime cette nourriture, elle mange bien et elle a recommencé à jouer et à rire. Je crois qu’elle va guérir » dit sa mère.

 

Pour Action contre la Faim, il est important que les parents identifient les premiers signes de malnutrition pour amener leurs enfants se faire soigner au plus vite. Les groupes de mères leaders sont un des dispositifs les plus efficaces pour informer les familles et prévenir la malnutrition : formées par des travailleurs communautaires, elles sont capables de transmettre leur savoir à leur entourage.

Mbinty est formée à son tour. Les infirmières lui expliquent comment reconnaitre les symptômes de la malnutrition. Nos équipes qui travaillent au cœur des communautés rappellent l’importance d’un régime alimentaire varié pour garantir une croissance en bonne santé. Les travailleurs de santé communautaires insistent sur l’impact de l’hygiène et de l’eau propre sur la nutrition. A présent, elle peut à son tour aider d’autres mères à comprendre et identifier la malnutrition.

La honte qu’elle a ressentie la première nuit après avoir appris que son enfant était malnutri est partie. Elle a appris que la nutrition, l’assainissement ainsi qu’un environnement et de l’eau sains sont essentiels pour prévenir les maladies.

Crédit photo : Samuel Hauenstein Swan

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