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À la Une

Réunion du G8

ACF appelle à des mécanismes de financements innovants et transparents

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En juin 2008, lors du sommet de la FAO à Rome puis lors du G8 d’Hokkaïdo de nombreuses promesses avaient été faites pour faire face à l’insécurité alimentaire rendue visible aux yeux du monde par les émeutes de la faim. Dix milliards de dollars avaient notamment été promis à Hokkaïdo pour faire face à la crise.

Les Etats assurent aujourd’hui avoir engagé ces fonds et pourtant il n’existe aucune procédure de traçabilité de ces engagements, aucun document récapitulatif de ces investissements, aucune évaluation de leur efficacité… Etaient-ils des fonds additionnels ou des montants habituels d’aide ?

 

Quelle était la durée d’engagement de ces fonds ? Etaient-ce des prêts ou des dons ?… Ce suivi des engagements financiers contre la faim constituait l’un des 3 piliers du Fonds mondial contre la Faim et la Malnutrition initié par Action contre la Faim aux lendemains des émeutes de la faim. Or cet élément a été totalement abandonné dans le projet de Partenariat Mondial pour l’Alimentation, l’Agriculture et la Nutrition qui a fait suite à cette initiative.

Si le pic de la crise alimentaire est passé, le nombre déjà extrêmement élevé de personnes souffrant de la faim continue aujourd’hui d’augmenter à la faveur des impacts des changements climatiques et de la crise économique mondiale. Loin de reculer, ce scandale du XXIème siècle continue donc de se propager.

 

Pourtant loin des promesses de l’an passé, on constate aujourd’hui que la France a baissé ses budgets alloués à l’aide alimentaire : de 52 millions en 2008, ce budget a replongé à 35 millions en 2009.

La France par la voix de Nicolas Sarkozy avait promis un milliard d’euros sur 5 ans pour l’Afrique, mais il s’agit essentiellement de prêts. La différence entre prêts et dons trouve toute son importance lorsqu’il s’agit de pays dont la plupart sont d’ores et déjà extrêmement endettés, voire non solvables. Accroître la part des dons, notamment envers les pays les plus endettés, serait plus efficace. Venir en aide au sixième de la planète qui souffre de la faim et en particulier aux 20 millions d’enfants les plus gravement atteints par la malnutrition, nécessite, au-delà d’une exigence humaniste, un véritable engagement.

 

L’heure n’est plus aux promesses ou aux sommets, il y a urgence ! ACF appelle donc les grands dirigeants du monde réunis lors de ce G8 à dépasser les jeux politico-médiatiques pour enfin s’attaquer sérieusement à la lutte contre la faim et la malnutrition. Cela passe notamment par :

 

    • Des moyens additionnels et pérennes pour prévenir et traiter la malnutrition. 3 milliards de dollars seraient nécessaires pour répandre l’usage des Aliments Thérapeutiques Prêt à l’Emploi et ainsi traiter les enfants atteints par la forme la plus grave de la malnutrition. On estime également que 11 milliards de dollars permettraient de s’attaquer à toutes les formes de malnutrition. Pour rappel, plus de 1200 milliards de dollars sont consacrés aux dépenses militaires… et seul 9% des enfants atteints de malnutrition aiguë sont aujourd’hui traités.

 

    • Une relance du Partenariat Mondial avec notamment une structure de contrôle et de traçabilité des fonds investis contre la faim pour plus de transparence et une meilleure coordination des actions des différents acteurs.

 

    • Une relance des aides en 2010 après la chute dramatique de 2009. La « facilité alimentaire » européenne et l’annonce d’une aide de 4 milliards de dollars sur 3 ans des Etats-Unis sont des étapes positives mais encore insuffisantes. Rappelons par ailleurs qu’une aide uniquement orientée vers l’agriculture – si elle participera évidemment à améliorer la situation – n’est pas suffisante pour éradiquer la faim et la malnutrition.

 

ACF appelle à une réflexion sur des mécanismes de financements innovants pour éradiquer totalement la malnutrition aigue qui menace de mort plus de 55 millions d’enfants chaque année.

 

Extension de l’assiette de la taxe sur les billets d’avions, prélèvement d’une taxe sur les loteries nationales, affectation à la lutte contre la faim des legs et assurance-vie en déshérence faute d’héritiers : des moyens de financements innovants et pérennes existent. Les dirigeants réunis en G8 ont le devoir de les mettre en place. La faim n’est pas une fatalité, mais tant que les volontés politique et citoyenne manqueront pour s’attaquer réellement à ce fléau, les chiffres continueront à grimper d’année en année.

 

Quel niveau faudra-t-il qu’ils atteignent pour que la communauté internationale – dont le G8 – se mobilise enfin sérieusement ?

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