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Retour sur 18 ans d’aide humanitaire

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Pendant treize ans, les équipes d’Action contre la Faim ont développé des programmes d’urgence pour aider les populations déplacées, affectées par les conflits. Puis en 2002, la phase d’urgence a fait place à des programmes de réhabilitation financés par le Service d’Aide Humanitaire de la Communauté Européenne (ECHO). Ces activités visent à rétablir l’accès à l’eau potable dans la région de Mondolkiri, au Nord-Est du Cambodge, et à limiter les dégâts économiques liés aux crues récurrentes du Mékong, dans la province de Kampong Cham.

 

Focus sur ces deux programmes :

 

    • De l’eau potable pour les Phnongs, une minorité ethnique oubliée de tous

 

Fin 2002, Action contre la Faim lance donc des programmes « eau et assainissement » dans la région de Mondolkiri, au Nord-Est du Cambodge. Cette région périphérique, difficile d’accès, est notamment habitée par les Phnongs, une minorité ethnique isolée. En plus de leur isolement, les Phnongs souffrent de la pauvreté, des inondations et de la progression rapide des épidémies.

 

L’accès à l’eau potable est un problème quotidien pour la communauté rurale des Phnongs. Les puits traditionnels sont à sec pendant la saison sèche. Les Phnongs sont donc obligés de collecter l’eau des mares et des rivières, pourtant impropre à la consommation. S’ajoute à cela des mauvaises pratiques d’hygiène qui multiplient les risques de diarrhées et autres maladies liées à l’eau, surtout chez les jeunes enfants.

 

Le retour d’Eric Bosc, responsable des programmes, marque aujourd’hui l’aboutissement de notre intervention qui a permis de faciliter l’accès à l’eau potable pour une centaine de villages, soit environ 50 000 personnes.

 

Pendant un an et demi, Eric a supervisé la réhabilitation et la construction de centaines de puits et de forages et a mis en place des séances d’éducation à la santé et à l’hygiène. Il nous explique que l’accès difficile de la plupart des villages, surtout pendant la saison des pluies, représentait la principale difficulté du projet. « Nous étions à une journée de route de la capitale. Le seul moyen pour nous de nous rendre dans les villages était en moto. La saison des pluies a été très difficile. Nous étions toujours trempés, les routes étaient pleines d’ornières…Un jour il nous a fallu traverser des rivières en crue à la nage, tenant nos motos à bout de bras. La pluie n’a cessé de tomber pendant une semaine. »

 

Aujourd’hui, plus de 80% de la population de la province a un accès à une source fiable d’eau, alors qu’en 2002 seulement 4% y avait accès. De plus, la construction et la réhabilitation de points d’eau et de forages, appuyées par les séances de sensibilisation à l’hygiène, ont permis de réduire de manière considérable la proportion de maladies liées à l’eau. La présence d’Action contre la Faim n’est aujourd’hui plus nécessaire.

 

 

    • Prévenir les crues du Mékong

 

L’autre programme important sur le Cambodge est la prévention des désastres mise en place dans la province de Kampong Cham.

 

Le Cambodge se trouve en grande partie au niveau ou sous le niveau de la mer. À la saison des pluies, le courant du Mékong s’inverse, et provoque de graves inondations. Une commission internationale (MRC ou Mekong River Commission) est consacrée à une gestion transrégionale des problèmes liés au fleuve.

 

Afin de prévenir la population de la montée des eaux et leur éviter ainsi la perte de leur capital (semences, stocks de nourriture, affaires personnelles…), un premier système de prévention et d’alerte (« Early Warning System ») a été mis en place par le gouvernement et les ONG locales en 1998.

 

En 2003, Action contre la Faim décide d’aider le gouvernement cambodgien et les ONG locales à renforcer ce programme d’alerte dans la province de Kampong Cham, région particulièrement affectée par les crues du Mékong.

 

Afin d’informer la population des risques encourus par la montée des eaux, un code « couleurs » compréhensible par tous, correspondant à trois niveaux d’alerte (vert, jaune, rouge), est mis en place par les équipes d’Action contre la Faim. A chaque couleur correspond un message simple, diffusé dans les écoles et les communautés, mais aussi par radio FM. Ainsi le niveau vert invite les familles à préparer des sacs de sable pour protéger les habitations et les abris, à remettre en état les bateaux, à préparer les semences, les stocks de nourriture et les affaires personnelles, et à écouter attentivement les bulletins d’information ; le niveau jaune indique qu’il faut évacuer les animaux, mettre à l’abri les femmes et les enfants et se réunir autour du chef du village ; et si l’eau atteint le niveau rouge les personnes doivent évacuer vers les zones sécurisées, en y respectant les règles d’hygiène et en interdisant les enfants de nager.

 

Pour que ces messages d’alerte soient connus de tous et que les comportements à adopter deviennent des automatismes, des séances de formation et des exercices sont organisés dans les villages et dans les écoles, avec la collaboration des équipes gouvernementales et de la Croix-Rouge.

 

Sandrine Roussy, chargée du projet « prévention des inondations au Cambodge » est aujourd’hui de retour au siège parisien d’Action contre la Faim. Elle nous raconte : « Action contre la Faim a fait du très bon travail. Petit à petit, nous avons réussi à aiguiser la vigilance de la population et à lui permettre de gérer elle-même une éventuelle évacuation. Des bambous ont été plantés pour éviter l’érosion des sols. Des zones protégées, avec des puits et des latrines surélevés, ont été mises en place pour permettre aux populations de s’y réfugier en cas de grosses inondations et des kits « urgence inondation » ont été distribués aux familles. »

 

Le système d’alerte mis en place autour des trois couleurs a été érigé en 2003. Aucune inondation importante n’a encore eu lieu depuis cette date. « En revanche, il est arrivé qu’une nuit le Mékong monte d’un mètre. Cette nuit-là, toute la population avait anticipé la montée des eaux et avait préparé ses affaires. Elle attendait la suite des indications » nous explique Sandrine. « Leur attitude nous a conforté dans l’idée que les messages de sensibilisation avaient bien fonctionné et qu’il était temps pour Action contre la Faim de passer le relais aux équipes gouvernementales ».

 

Action contre la Faim quitte le Cambodge après 18 années de présence auprès des populations. Le travail de nos équipes, en particulier les salariés nationaux, a permis de mener à bien ces différents projets. Aujourd’hui les besoins ont changé et l’association a rempli son mandat.

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