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Le 17 novembre 2016, la communauté internationale se réunissait à Bruxelles afin de récolter des fonds pour répondre à l’urgence humanitaire en République centrafricaine.
Six mois après cette conférence, les promesses de financement ne se sont pas concrétisées. Action contre la Faim et le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) tirent la sonnette d’alarme.
Depuis le coup d’État avorté des anti-Balakas en décembre 2013, l’instabilité du pays persiste. Depuis 4 ans, les conflits ont touché plus de 3,39 millions de personnes, éloignant de l’aide humanitaire des communautés déjà vulnérables. Le 17 novembre dernier, la communauté internationale réunie à Bruxelles promettait de financer le Plan de Relèvement et de Consolidation de la Paix en Centrafrique (RCPCA) à hauteur de 2,2 milliards de dollars, sur trois ans. Six mois plus tard, seules de rares promesses de financement se sont concrétisées.
En parallèle, les financements humanitaires enregistrés jusqu’à début mai ne permettraient de couvrir que 16% des besoins identifiés. « Ce chiffre souligne malheureusement le sous-financement chronique des opérations humanitaires en Centrafrique », souligne Arnaud Lavergne, Directeur Pays d’Action contre la Faim en République centrafricaine.
Pourtant, en Centrafrique, près d’une personne sur deux dépend de l’assistance humanitaire, et souffre d’insécurité alimentaire. La majorité des services sociaux de base (santé, éducation, eau, hygiène et assainissement) est assurée par les ONG internationales.
Le pays connaît un regain de violences depuis septembre 2016 : les affrontements entre groupes armés, presque quotidiens, touchent des zones jusque-là épargnées (Basse-Kotto, Mbomou notamment), 60% du territoire reste contrôlé par les groupes armés, et plus de 100 000 nouveaux déplacés internes ont été comptabilisés sur les six derniers mois. Dans une grande partie du territoire, les pertes en vies humaines sont quotidiennes et les besoins humanitaires, croissants.
« Cette nouvelle vague de violences affecte également les acteurs humanitaires, au premier rang desquels les ONG, très présentes sur le terrain », rappelle Maureen Magee, Directrice Pays du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) en Centrafrique. En 2016 selon le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), 574 incidents sécuritaires ont eu un impact négatif sur les activités humanitaires, 137 incidents ont directement impliqués des travailleurs humanitaires, et au moins 5 d’entre eux ont péri dans l’exercice de leurs fonctions en Centrafrique. La Centrafrique détient ainsi le triste record du pays enregistrant le plus grand nombre d’incidents sécuritaires impliquant les acteurs humanitaires.
Pour NRC et Action contre la Faim, ces différents éléments sont constitutifs d’une situation d’urgence humanitaire en Centrafrique. « Si l’on ne veut pas voir se répéter les crises du passé, la communauté internationale doit renforcer sa mobilisation afin de permettre aux acteurs humanitaires de répondre aux besoins humanitaires, de relèvement et développement des populations centrafricaines », appellent leurs directeurs pays. Il est vital que la communauté internationale tienne les promesses faites aux populations centrafricaines, et que les engagements pris à Bruxelles se matérialisent au plus vite.
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