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À la Une
Jogie Agbogan, coordinatrice nutrition d’Action contre la Faim, m’a livré son analyse du terrain :
« Pendant les derniers mois, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition a augmenté. Et surtout, le nombre d’enfants malnutris souffrant de complications médicales (diarrhée, œdèmes, malaria ou pneumonie) a aussi augmenté. Si l’aide alimentaire et l’accès à l’eau potable ne sont pas améliorés tout de suite, les cas vont continuer à se multiplier ».
Face à la sécheresse, les familles pauvres que j’ai rencontrées tentent d’adapter leurs habitudes, mais elles auront bientôt atteint leurs limites. Plusieurs familles m’ont par exemple expliqué qu’elles doivent partager les rations de CSB + (mélange nutritionnellement très riche) destinées aux membres malnutris de la famille avec les autres à cause du manque de nourriture. D’autres m’ont raconté devoir partager leurs rations alimentaires avec leur bétail. D’autres, dans le West Hararghe (région Oromia), m’ont dit qu’ils seront bientôt obligés d’emprunter auprès de leurs proches pour acheter des semences pour la prochaine saison. Les familles manquent d’eau et certaines ont repéré des vers dans l’eau qu’ils puisent dans des sources non-protégées.
Les paysans les plus pauvres ont dû affronter la saison Belg de février à avril, en recherchant des semences à planter. En parallèle, les communautés reçoivent du savon pour améliorer leurs conditions d’hygiène et des produits chimiques pour le traitement de l’eau. Ici, tout est fait pour améliorer l’accès à l’eau : on l’achemine par camion-citerne et par âne, on réhabilite des puits et on optimise la construction de systèmes de captage d’eau sur le toit des écoles et des centres de santé.
A Abergele, dans le Wag Himra, j’ai rencontré Magviya. Pour rejoindre son village, j’ai traversé le lac Tekezé en bateau et j’ai parcouru la campagne rocheuse pendant plusieurs heures. Elle raconte :
« Ca nous prend plusieurs heures pour aller chercher de l’eau. La source s’est asséchée et il y a maintenant un débit très faible. Parfois, nous devons attendre jour et nuit, pour finalement ne remplir qu’un seul jerricane. Ce n’est pas assez pour notre famille et nos animaux. La seule nourriture que nous avons chez nous nous a été donnée par le gouvernement. Nous avons vendu une vache et trois chèvres pour acheter de quoi manger. Nos deux chèvres restantes sont mortes à cause du manque de nourriture ».
Me montrant ses deux vaches émaciées devant sa maison, Magviya m’explique qu’elle doit désormais les emmener de l’autre côté du lac pour trouver de quoi les nourrir. Magviya a un seul enfant. L’été dernier, on a diagnostiqué chez le petit Desalegn, 18 mois, une malnutrition aigüe sévère. Il a été admis dans un programme de soins ambulatoires. Sa mère me raconte :
« Il est devenu très maigre et je ne pouvais pas l’allaiter suffisamment. Après avoir mangé de la pâte d’arachide enrichie en vitamines et en nutriments, sa santé s’est améliorée. Il y a quatre mois, il est retourné dans un centre pour suivre un programme de soins destiné aux enfants modérément malnutris. Quand mon enfant mange du ‘fao fao’ (porridge de CSB et d’huile), ça le rend plus fort ».
La volonté d’indépendance et la capacité à faire face aux difficultés de la sécheresse de Magviya et Alem m’ont impressionnée. Si les opérations menées visent à faciliter leur adaptation à cette situation de crise, leur impressionnante force morale les aide à lutter contre la faim.
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