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Action Contre la Faim © Christophe Da Silva
pour Action contre la Faim

À la Une

Histoires centrafricaines

Chapitre 3 : Au centre pédiatrique de Bangui, entre détresse et espoirs

Dans le pays, une personne sur cinq est déplacée, et une personne sur deux souffre de sous-nutrition. Pour ajouter à ce triste palmarès, la Centrafrique est aujourd’hui à la dernière place du classement du Programme des Nations Unies pour le développement, et le dernier pays de la planète pour l’indice de développement humain (IDH). Tout en bas de la liste.

Rendue extrêmement vulnérable par ces drames à répétition, plus de la moitié de la population – soit 2,4 millions de personnes – dépend de l’aide humanitaire. La Centrafrique est par ailleurs classée comme le pays enregistrant le plus d’incidents à l’encontre des ONG, avec 232 incidents rapportés depuis le début de l’année 2017.

Chaque chiffre s’ajoute au précédent comme pour accabler un peu plus ce territoire dévasté : la République centrafricaine est devenue une crise oubliée, difficile à regarder en face.

RCA 2017 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

RCA 2017

Illustration des opérations menees par Action Contre la Faim en République Centrafricaine.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Notre réponse d’urgence

A Bangui, la capitale, Action contre la Faim prend en charge la malnutrition au sein de 17 Unités Nutritionnelles Thérapeutiques Ambulatoires (UNTA) dans la ville et sa périphérie, et dans trois hôpitaux pour les soins thérapeutiques : le Centre Pédiatrique de Bangui, l’hôpital HMED de Bimbo et l’hôpital Saint-Joseph.

Au Centre pédiatrique de Bangui (CPB), les enjeux majeurs sont de faire augmenter le taux d’allaitement maternel exclusif (dont la pratique permet de lutter contre la sous-nutrition), de favoriser la stimulation de l’enfant, mais aussi d’espacer les accouchements, et de réduire les taux de VIH*. Le Centre accueille toujours au moins 200 enfants – une surcharge obligatoire car il n’y a pas d’autres centres aux alentours. Mamans et enfants se serrent à plusieurs sur un même lit.

Parmi elles, se trouve Chancela, 20 ans, et sa fille de 6 mois, Gracia. Les complications dont souffrent la petite fille, extrêmement frêle, sont liées à une malformation à la bouche avec laquelle est née la fillette, qui l’empêche de têter le sein de sa mère. A 6 mois, Gracia pèse 2,5kg, plus légère qu’à sa naissance. Déjà mère d’un enfant de 3 ans, Chancela est divorcée du père de ses enfants, qui ne s’en occupe pas. Aidée par sa mère, Chancela vend des petites choses pour tenter de nourrir ses enfants. Mais l’argent manque, et pour nourrir Gracia au biberon, Chancela a acheté du lait en poudre sur le marché. L’enfant a réagi avec de fortes diarrhées et vomissements. Elle a perdu beaucoup de poids. Hospitalisée depuis 3 semaines, la petite Gracia commence tout juste à reprendre des forces et du poids. Elle pèse désormais 2,6kg.

RCA © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Non loin d’elles, Mariam, 40 ans, raconte son histoire. Elle est venue pour accompagner sa petite fille de 4 mois, Adama.  Elle élève la fillette depuis la mort de sa mère des suites d’une maladie. Mariam a déjà perdu son mari, tué par des rebelles parce qu’il était musulman. Réfugiée, elle a fui vers le Cameroun en 2013, où elle est restée 4 ans.

Depuis son retour, Mariam n’a plus rien : ni boulot, ni nourriture, ni mari… 4 jours plus tôt, elle a emmené sa petite fille, atteinte de sévère diarrhées et de perte de poids, à l’hôpital. La petite fille n’a pas encore repris de poids, mais Mariam est rassurée d’être là « Au moins, on peut traiter sa maladie et la nourrir correctement ». Un défi quotidien pour chaque parent.

Action Contre la Faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

RCA

Illustration des opérations menees par Action Contre la Faim en République Centrafricaine.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Action Contre la Faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

RCA

Illustration des opérations menees par Action Contre la Faim en République Centrafricaine.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Action Contre la Faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

RCA

Illustration des opérations menees par Action Contre la Faim en République Centrafricaine.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Action Contre la Faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

RCA

Illustration des opérations menees par Action Contre la Faim en République Centrafricaine.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Les séances bain-massages, un moment suspendu

Dans cet espace où les petits corps d’enfants luttent au quotidien contre la sous-nutrition, le paludisme et le VIH ; et où des mamans épuisées s’absentent de leur foyer côtoyer l’angoisse de près, Action contre la Faim a mis en place un programme de Pratique de soins pour renforcer le lien entre la mère et l’enfant.

Les mères sont invitées à faire chauffer de l’eau et remplir des bassines où elles donnent le bain à leur enfant. Elles y lavent le corps souvent décharné du bébé, puis massent ses membres avec une crème adaptée, en suivant les conseils prodigués par l’équipe d’Action contre la Faim. D’abord réticent, le bébé se calme sous les caresses, et le lien s’instaure.

Cette stimulation tactile offre un moment de complicité où l’enfant prend doucement conscience de son corps. Le parent comme l’enfant sont apaisés par ce contact privilégié – moment suspendu hors du cycle des violences et d’un quotidien extrêmement difficile.

Ces programmes sont menés deux fois par semaine, et contribuent à la sensibilisation à l’importance de l’hygiène sur la santé, mais également à la stimulation du corps de l’enfant pour l’aider dans sa guérison, et au lien d’union entre parents et enfants, dont l’influence sur le traitement de la malnutrition est extrêmement positive.

 

*Virus de l’Immunodéficience Humaine

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