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À la Une
Ces derniers mois, l’affaire des laits contaminés à la salmonellose a révélé au grand jour le lien extrêmement étroit entre le secteur de l’alimentation infantile et le domaine de la santé publique.
Derrière le scandale sanitaire, c’est surtout l’histoire d’une défiance citoyenne pour un secteur agroalimentaire en lequel les parents avaient placé toute confiance pour les accompagner dans une mission de la plus haute importance : nourrir leurs enfants dans les premiers moments de leur vie. Cette défiance-là, Action contre la Faim, Save the Children, BRAC, FHI 360, HKI et Sun-Pakistan souhaitent y mettre fin.
Le rapport « Stop à l’incitation », publié ce 27 février, met en avant un autre problème de confiance lié à l’industrie de l’alimentation infantile. Six ONG expertes de la nutrition, dont Action contre la Faim, révèlent que partout dans le monde – et notamment dans les pays en développement – les grandes entreprises agroalimentaires ont recours à des pratiques de marketing agressives, variant de la publicité à la désinformation, pour vendre leurs produits au détriment des besoins des nourrissons. Pourtant, aujourd’hui, l’ensemble de la communauté scientifique s’accorde à dire que promouvoir et protéger l’allaitement est primordial pour lutter contre le fléau majeur que représente la sous-nutrition. Dans de nombreux pays, les mauvaises pratiques liées à l’utilisation de laits infantiles – tels que le mélange avec de l’eau non potable, la trop forte dilution du lait de substitution, ou l’utilisation de biberons non stérilisés – exposent les jeunes enfants à des risques de maladie, de sous-nutrition voire de décès.
Coline Beytout, Chargée de plaidoyer Santé mentale et pratiques de soins pour Action contre la Faim, revient sur l’importance d’une information complète et impartiale sur l’allaitement et ses alternatives ; et explique pourquoi Action contre la Faim et ses partenaires appellent à des pratiques exemplaires de la part de l’industrie agroalimentaire.
Les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ainsi que nombreuses études scientifiques soulignent l’impact positif d’une pratique optimale de l’allaitement maternel sur la survie et le développement de l’enfant. Un allaitement exclusif pendant les six premiers mois et complémentaire jusqu’à deux ans et au-delà, apporte aux nourrissons des propriétés nutritionnelles présentes uniquement dans le lait maternel, qui assurent leur développement physique et intellectuel. Chaque année, plus de 800 000 décès d’enfants sont attribuables à une pratique non-optimale de l’allaitement. Dans les contextes d’urgence, la situation est encore pire, avec une mortalité infantile de 2 à 70 fois supérieure à la moyenne.
En fonction du niveau de revenus, du niveau d’éducation des parents et du contexte, les conditions de consommation de ces produits peuvent avoir d’autres conséquences sur la santé d’un enfant. Lorsque le lait de substitution est trop dilué, lorsqu’il est mélangé avec de l’eau non potable, ou dans des biberons non stérilisés, les enfants sont fortement exposés aux risques de malnutrition, de maladies et de décès. A cela s’ajoutent les risques dus au manque d’accès aux instructions sur l’utilisation des produits dans la langue locale ou pour une population illettrée.
Malgré l’impact connu sur la santé d’un enfant, le taux d’allaitement maternel optimal dans le monde n’est que de 40% et surtout, la durée moyenne de l’allaitement exclusif au sein est de plus en plus réduite. Ce phénomène est en grande partie dû à son remplacement partiel ou total par des laits infantiles. Plusieurs obstacles peuvent entraver la faculté des mères d’allaiter. Le marketing agressif des produits de remplacement du lait maternel fait partie des principaux facteurs. Aujourd’hui les entreprises ciblent les mères avant même qu’elles n’aient accouché afin d’augmenter leur chiffre d’affaires. Le marché global des substituts au lait maternel devrait atteindre 70 milliards de dollars en 2019. Depuis 1981, l’OMS a adopté un Code qui règlemente leur commercialisation et qui interdit les pratiques marketing peu éthiques de ces substituts.
Malgré cette réglementation, les producteurs et les distributeurs de laits infantiles continuent à adopter des techniques de promotion agressives, sans considération du contexte local, diminuant ainsi la pratique optimale de l’allaitement. Les ONG s’efforcent donc de rééquilibrer la balance pour créer un environnement qui permet aux mères de choisir le mode d’alimentation de leurs enfants, en utilisant toute l’information disponible. En tant qu’expert, Action contre la Faim et d’autres organisations comme Save the Children, ont saisi l’occasion de mener une action de plaidoyer sur ce sujet. Dans ce cadre, le rapport « Stop à l’incitation » rassemble les dernières preuves de violation du Code sur la commercialisation et demande publiquement aux entreprises de le respecter. Cet engagement doit aller au-delà des intentions et déclarations, il doit surtout être suivi d’actions partout dans le monde pour mettre fin à ces pratiques marketing aux conséquences dramatiques pour les enfants.
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