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Tandis que les combats s’intensifient, les communautés vivant à proximité de la ligne de front se retrouvent de plus en plus exposées à l’insécurité alimentaire. Des cuisines mobiles, fruit d’un partenariat avec une organisation ukrainienne, apportent une réponse d’urgence et contribuent à créer du lien social pour les personnes les plus isolées.
Après plus de trois ans de conflit, cuisiner ou simplement se nourrir est devenu un défi quotidien pour de nombreux Ukrainien.ne.s. En 2025, 36 % de la population ukrainienne aura besoin d’aide humanitaire et 15 % de la population aura besoin d’une aide urgente pour se nourrir correctement selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Dans les zones les plus proches de la ligne de front, les frappes aériennes et la proximité des combats ont contraint de nombreux commerces à fermer et ont rendu l’accès à des ressources essentielles telles que la nourriture, l’eau, l’électricité et le gaz extrêmement limité pour les personnes n’ayant pas pu ou voulu quitter leur foyer. La perte des moyens de subsistance et la flambée des prix n’ont fait qu’aggraver l’insécurité alimentaire.
Pour soutenir les personnes les plus affectées par l’insécurité alimentaire, Action contre la Faim (ACF) et son partenaire local K12, avec le soutien de l’Agence italienne pour la coopération et le développement (AICS), ont mis sur pied des cuisines mobiles qui distribuent quotidiennement des plats chauds. A l’issue de ce programme, 2400 personnes vulnérables résidant dans des villages des régions de Kharkiv et de Donetsk, frontaliers de la ligne de front, recevront une aide alimentaire.
Dans ces villages isolés et ruraux, certaines familles se voient dans l’obligation d’adopter des stratégies de survie négatives à court terme, comme sauter des repas, réduire les portions alimentaires ou opter pour des aliments moins chers et contenant moins de nutriments essentiels. Les personnes déplacées, disposant de ressources limitées, ainsi que les personnes âgées, souvent isolées ou en situation de handicap, sont les plus susceptibles de se retrouver en situation d’insécurité alimentaire.
Lidya Taranenko est originaire du village de Levkivka, dans la région de Kharkiv. Appuyée sur sa canne en bois, elle se souvient douloureusement du début de la guerre, lorsqu’elle a vécu sous contrôle des forces russes. « Tout autour de moi a été détruit pendant cette période-là. Il y avait beaucoup de matériel militaire, des pièces d’artillerie et de nombreux soldats armés dans le village. Les soldats volaient chez les gens, humiliaient les habitants et effectuaient des tirs de sommation. Nous ne sortions plus de chez nous ».
Lidiya vit avec son fils atteint d’une maladie chronique. Mais comme il n’y a pas de pharmacie dans le village, la famille peine à se procurer des médicaments. En outre, le seul magasin où il est possible de se procurer de la nourriture est un magasin mobile, qui se rend deux fois par semaine dans le village. La plupart des habitants disposent de peu de ressources et dépendent essentiellement de leur bétail ou des légumes de leur potager pour se nourrir.
Durant les mois d’hiver, quand les températures chutent sous les 0 degrés, la vie dans cette région rurale peut être particulièrement rude. « Nous avons traversé des périodes où il n’y avait ni électricité ni eau dans le village. Le village ne dispose pas d’une alimentation centrale en gaz ni d’un système de chauffage. Pour pouvoir chauffer ma maison et faire cuire mes aliments, je dois donc chauffer le poêle à bois tous les jours, mais il est parfois difficile de se procurer du bois », explique Mykola Kalashnyk, un retraité de Levkivka.
En été comme en hiver, les cuisines mobiles mises en œuvre par l’organisation ukrainienne K12 et Action contre la Faim, avec le soutien de l’Agence italienne pour la coopération et le développement (AICS), permettent d’acheminer quotidiennement des repas chauds et équilibrés dans des villages de l’est de l’Ukraine. Elles proposent sept types de plats par jour dont des plats traditionnels ukrainiens, comme le bortsch ou le kulesh, mais aussi différents types de salades.
Ces repas permettent non seulement de répondre à un besoin alimentaire immédiat, mais aussi de réduire les dépenses des familles, qui peuvent donc utiliser leurs ressources pour d’autres besoins essentiels tels que les médicaments, le transport, les semences, l’alimentation animale ou bien pour réparer leur logement.
Lidiya, qui a longtemps travaillé dans la restauration collective, n’hésite pas à donner des conseils sur la préparation des repas. « Je suis vraiment reconnaissante de l’aide apportée avec ces repas chauds et je note que le personnel de cuisine a réagi rapidement aux commentaires et aux suggestions que j’ai formulés au sujet de la cuisson des aliments », souligne-t-elle en souriant.
Avant chaque mission, les équipes d’Action contre la Faim et de K12 réalisent une analyse de la sécurité pour identifier les lieux de distribution les plus sûrs, souvent dans des abris ou infrastructures protégées. Les équipes sont également formées pour adapter les pratiques de distribution aux contraintes du terrain, comme par exemple l’absence d’électricité.
« Dans un contexte où l’insécurité alimentaire est en forte progression, la distribution de repas chauds près de la ligne de front n’est pas seulement une réponse d’urgence : elle est un soutien fondamental à la résilience des populations. Pour beaucoup, ces repas ne font pas que nourrir. Ils représentent la possibilité de créer du lien social entre les personnes d’une même communauté ou issus de communautés différentes. Pour les personnes isolées, c’est un lien essentiel de solidarité qui permet de garder espoir », conclut Hanna Dashkina, responsable du programme en sécurité alimentaire et moyens d’existence pour Action contre la Faim.
Depuis mars 2022, Action contre la Faim intervient en Ukraine dans cinq régions : Dnipro, Donetsk, Zaporijia, Kharkiv et Soumy. L’organisation fournit une assistance vitale dans plusieurs domaines : santé, santé mentale et soutien psychosocial, eau, hygiène et assainissement, sécurité alimentaire et moyens de subsistance. En 2023, 675 364 personnes ont été soutenues par nos programmes à travers le pays. Pour garantir une réponse humanitaire durable, Action contre la Faim travaille en étroite collaboration avec des organisations locales.
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