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DRC - Nut&Health - 2024 - Moses Sawasawa (17)-min © Moses Sawasawa pour Action contre la Faim

À la Une

République Démocratique du Congo

Nord-Kivu : Une aggravation alarmante de la crise humanitaire

Action contre la Faim appelle toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, en garantissant la protection des civils, des travailleurs humanitaires et des infrastructures vitales.

La crise humanitaire s’est considérablement aggravée dans l’est de la République démocratique du Congo, et surtout au Nord-Kivu, depuis la fin du mois de janvier. A Goma, de violents affrontements ont fait des milliers de victimes et endommagé des infrastructures civiles essentielles telles que des écoles, des centres de santé et des marchés. Les hôpitaux de la ville de Goma, qui ont reçu des milliers de blessés, sont surchargés tandis que la population, sans accès à l’eau potable, est exposée au risque de contracter des maladies telles que le choléra et que le virus mpox, qui sévit toujours dans la zone.

La population de Goma et de la province qui dépendait de l’aide humanitaire pour ses besoins essentiels est désormais privée d’une assistance vitale. « Le pillage de stocks entiers d’intrants nutritionnels, de médicaments et de matériel médical, les difficultés d’approvisionnement et la situation sécuritaire volatile compromettent les opérations humanitaires non seulement dans la province de Goma mais dans toute la région », explique Florian Monnerie, Directeur d’Action contre la Faim en République Démocratique du Congo.

Avant les affrontements de Goma, le conflit avait déjà fait 2,4 millions de déplacés au Nord-Kivu. Parmi eux, environ 800 000 vivaient dans des conditions précaires, dans des sites pour déplacés autour de Goma. Des centaines de milliers de personnes déplacées ont dû à nouveau tout laisser derrière elles pour se déplacer à nouveau. Une fois dans leur village d’origine ou dans des zones de déplacement secondaires, ces personnes n’auront qu’un accès très limité à la nourriture, à l’eau, à un logement digne et aux terres cultivables, ainsi qu’aux soins.

Action contre la Faim est particulièrement préoccupée par la situation des femmes enceintes et allaitantes et des enfants de moins de 5 ans, dans un contexte de hausse des cas de malnutrition aigüe. « Les enfants qui étaient pris en charge sur les trois sites de déplacés où intervenait Action contre la Faim sont en cours de déplacement avec leurs familles et leur accès aux soins est fortement compromis. Nous craignons une dégradation sévère de la crise nutritionnelle. », ajoute Florian Monnerie.

Avec plus de 25,5 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire, la République démocratique du Congo est l’une des trois plus grandes crises alimentaires dans le monde. Au Nord-Kivu, Action contre la Faim met en œuvre des activités de nutrition et de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène ainsi que de santé mentale pour sauver des vies, prévenir et traiter la malnutrition aiguë, parfois dans des zones difficiles d’accès. De janvier à novembre 2024, nos équipes ont fourni 424 044 consultations pour la prise en charge intégrée des maladies infantiles et géré 1 723 cas de malnutrition aiguë.

A ces nouveaux défis liés à l’aggravation de la crise humanitaire s’ajoute celui de la baisse des financements, à la suite de l’annonce de l’arrêt des financements américains. Les Etats-Unis sont les premiers bailleurs de fonds humanitaires en RDC, avec un apport de 68,2% au plan de réponse humanitaire en 2024. En 2025 et 2026, Action contre la Faim, en collaboration avec le système de santé congolais, prévoyait de traiter 45 000 enfants sévèrement malnutris et d’apporter des soins de santé à 360 000 enfants.

Avec l’arrêt brutal des financements, Action contre la Faim va traiter les 1,875 enfants sévèrement malnutris qui sont actuellement suivis dans les centres de santé et qui étaient soutenus par un financement américain puis devra fermer ses centres nutritionnels dans les zones qui ne sont pas soutenues par d’autres bailleurs. Les enfants malnutris dans ces zones de santé n’auront plus accès au traitement et seront en danger de mort.

 

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