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Philippines

« Mes priorités ? trouver un abris, de la nourriture et de l’eau »

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Geronima Merales a 60 ans et a passé toute sa vie dans la même maison du village de Tanawan, à quelques kilomètres au sud de Tacloban, sur l’île de Leyte. Avant elle, sa mère avait vécu là. Mais Tanawan est également situé en plein cœur de l’œil du Typhon qui a dévasté les Philippines. Tout au long de l’heure de route qui mène de Tacloban à Tanawan, tout n’est que destruction, débris de maisons et arbres arrachés. En plus des vents à plus de 300 km/h, une brusque montée des eaux a totalement submergé le village. C’est notamment le cas des habitations de 3500 personnes de Tanawan, dont Geronima et sa famille : elle n’a plus de maison, a tout perdu et vit sous un abris de fortune avec les 14 autres membres de sa famille. « Mais, je veux rester ici, je veux reconstruire ma maison. C’est notre bout de terrain depuis toujours. Même si pour le moment voire tous les jours, tous les débris et les destructions tout autour me rappellent sans cesse le passage du typhon et surtout l’énorme montée des eaux qui a bien failli tous nous tuer. » Entourée d’une de ses filles et de 3 de ses petits-enfants, ils s’abritent tant bien que mal alors qu’il pleut sans discontinuer sous ce qui est désormais leur maison : quelques taules, une ou deux planches pour faire 2 murs, une bâche tendue pour tout toit, tout un tas de bric et de broc des choses qu’ils ont peu récupérer dans les décombres : « on a retrouvé certaines de nos affaires à plus de 200 mètres de notre maison ! »

« Au moment de la montée des eaux, on a fui vers une maison en brique plus solide que la nôtre. Mais même dans cette maison l’eau est entrée et nous en avions jusqu’à la poitrine. Nous étions très nombreux dans la maison. Il n’y avait pas d’étage, impossible de monter plus haut. Tout le monde s’accrochait comme il pouvait et pensait juste à sauver sa propre vie. Je tenais ma petite fille, Arianese, handicapée lourdement et incapable de marcher, accrochée contre moi. Plusieurs fois je me suis dit que je n’arriverai pas à la tenir plus longtemps et que j’allais devoir la lâcher ou nous mourrions toutes les deux. Mon dieu, c’est horrible de penser à cela… Mais on est vivant. »  

« On est ensuite allé au centre d’évacuation, mais lui aussi était détruit. Alors, on est revenu sur notre bout de terrain pour commencer à reconstruire. Pendant la nuit, toutes ces ombres, ces débris, ce qu’il s’est passé ici : ça fait très peur… et quand il pleut : c’est un vrai problème. Notre bâche est trop fine, elle n’est pas étanche.

On a commencé par récupérer ce qu’on pouvait récupérer, marcher jusqu’à la montagne où une source d’eau propre fonctionne encore, se renseigner pour récupérer des choses à manger à droite à gauche : c’est ça maintenant notre quotidien. Des gens nous ont donné des boites de conserve, mais elles sont très abîmées, donc je ne suis pas sures qu’elles soient encore bonnes. La municipalité a distribué hier 3 kg de riz par famille. Nous sommes 14 ici, donc on ne tiendra pas très longtemps avec ça. Ils ont dit qu’ils reviendraient ; j’espère que c’est vrai. Mais, l’aide commence à arriver ici et on essaie de s’en sortir.

On a tous été malades juste après le typhon : de la fièvre, de la toux. Depuis 3 jours, mon petit fils, Yentsé, a de la fièvre et des diarrhées. On est allé au centre de santé, mais ils n’ont plus de médicaments. Il y a une pompe à eau pas loin de la maison, mais je crois que l’eau n’est plus bonne. C’est sans doute à cause de cela et des saletés un peu partout que Yentsé est malade. On préfère ne plus la boire, mais on est obligé d’aller chercher l’eau assez loin.

Aujourd’hui pour nous, les priorités, c’est de nous construire un vrai abri pour se protéger au moins de la pluie, et avoir de l’eau et de la nourriture. Petit à petit on reconstruira la maison. Mais, pour cela on aura besoin d’aide : mon fils est conducteur de moto-tricycle, mais il est aujourd’hui cassé ; donc nous n’avons plus de moyen de gagner de l’argent. De toutes façons, il n’y a rien à acheter ici : les marchés ne fonctionnent plus du tout ; sans les donations et les distributions, il n’y a plus rien. »

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