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À la Une

Massacre de Muttur

Action contre la Faim restera au Sri Lanka

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Une enquête qui s’enlise

 

Denis Metzger, Président de l’association, a ainsi rappelé : « Il y a un mois jour pour jour que nous avons découverts les 17 corps de nos amis employés. La façon dont ils ont été tués montre une manoeuvre réfléchie plus qu’un hasard des combats. » Dans le cadre de l’enquête, « Action contre la Faim prend ses responsabilités et nous demandons au gouvernement sri-lankais de prendre les siennes. »

En effet, a ajouté Benoît Miribel, « Nous demandons à la police et au gouvernement de nous aider pour établir la vérité. L’enquête officielle n’a toujours pas réellement commencé. Elle devait démarrer hier mais a été repoussée au mieux le 20 septembre. Seule une enquête préliminaire est en cours et comprend les autopsies et le recueil des déclarations des familles. Nous avons également appris hier que la procédure actuellement en cours au tribunal de Trincomalee allait être délocalisée de Trincomalee vers le centre du pays et que le juge de Muttur qui instruisait l’affaire depuis un mois a été dessaisi du dossier. Ce nouveau site s’éloigne donc des familles et des lieux du drame avec le risque que l’enquête soit encore repoussée et ralentie. »

Benoît Miribel a poursuivi en disant : « Lorsque j’étais sur place, on m’a assuré à Colombo que l’enquête serait menée rapidement et jusqu’au bout mais, aujourd’hui, un mois après, nous n’avons aucun élément. Action contre la Faim reste et restera déterminée à faire toute la lumière sur ce massacre. Nous sommes forts du soutien très important de toute le communauté humanitaire et du public. Il faut se battre pour la défense des principes humanitaires : nous mettrons tout en oeuvre pour que cela ne se reproduise pas. »

 

Action contre la Faim décidée à continuer à aider les déplacés du conflit

 

Suite à la visite au Sri Lanka de Benoit Miribel et de Thomas Gonnet, en lien avec les équipes sur place et après discussion lors d’un Conseil d’Administration exceptionnel la semaine dernière à Paris, Action contre la Faim a décidé de continuer ses opérations humanitaires au Sri Lanka.

« Compte tenu des besoins humanitaires croissants, des principes humanitaires auxquels nous croyons et de l’utilité sur place que peuvent avoir les équipes d’Action contre la Faim, nous avons décidé de rester présents. Utilité car les déplacés massifs ont besoin d’une aide d’urgence vitale. »

Thomas Gonnet, Directeur des Opérations a ajouté : « Le Sri Lanka est en train de vivre une crise humanitaire avec plus de 200 000 déplacés. Notre principale préoccupation est de pouvoir apporter de l’aide à ces personnes à travers des distributions d’eau potable, de l’aide alimentaire, … Cette situation dramatique risque encore de s’aggraver avec l’arrivée de la saison des pluies. Mais nous sommes également très vigilant face à l’insécurité : nos équipes seront fortement réduites (de 60-70%) et les programmes de réhabilitation liés au tsunami vont être suspendus. »

« Nous souhaitons également rester sur place pour demeurer présents aux côtés des familles par responsabilité et par solidarité, et pour mener à bien l’enquête sur l’assassinat de nos collègues. » a ajouté Denis Metzger.

Thomas Gonnet a également rappelé « les difficultés actuelles faites aux ONG pour travailler au Sri Lanka et avoir accès aux zones de déplacement de population. »

Benoit Miribel a ainsi évoqué : « Nous nous sommes réunies hier à Action contre la Faim avec tous les représentants des ONG françaises présentes au Sri Lanka. Nous sommes tous de plus en plus inquiets face à la diminution de l’espace humanitaire au Sri Lanka, l’accès de plus en plus difficile aux personnes déplacées et la place qui est réservée aux ONG. » Ainsi, le gouvernement sri-lankais exige pour tous les travailleurs humanitaires expatriés la possession de nouveaux permis de travail. « Ces permis sont sensés entrer en vigueur demain mais quasiment aucune ONG ne les a reçus. De plus, ces nouveaux permis de travail permettront aux humanitaires de travailler uniquement dans 3 régions dont Colombo, limitant ainsi grandement les possibilités d’intervention des ONG. Cela ne s’est jamais vu jusqu’à aujourd’hui dans le pays, au moins depuis 1996 –date à laquelle Action contre la Faim est arrivé au Sri Lanka. » Suite à la déclaration de l’Ambassadeure du Sri Lanka à Paris, présente dans la salle de conférence, assurant du soutien du gouvernement auprès des ONG, Thomas Gonnet a noté que « cette volonté affichée ne se traduit pas dans les faits sur le terrain. »

Denis Metzger a ensuite conclu « Action contre la Faim s’associe de nouveau aux douleurs des familles. » Et Benoît Miribel d’ajouter : « Ceux qui ne respectent pas les grands principes humanitaires doivent être sévèrement sanctionnés, sinon, c’est l’humanité qui recule. »

 

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