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Dans le sud-ouest de Madagascar, les femmes nous parlent de la richesse que représentent les enfants pour la famille mais aussi de leur angoisse de ne pouvoir subvenir à leurs besoins…
Les discours sont unanimes : les enfants sont un symbole de richesse et l’assurance des vieux jours. Ainsi, Tiana a proposé à sa fille devenue jeune maman, de prendre l’enfant à charge. Et pour cause, Tiana est morte de honte: n’avoir que deux enfants, c’est être pauvre. Son mari s’est engagé aussi à s’occuper de ce nouvel enfant dans la famille, comme s’il était le sien. Myriam, que nous avons aussi rencontré sur place, est furieuse: elle est épuisée et son mari veut encore deux enfants. Il se dit prêt à les avoir avec une autre.
« Quand il sera vieux, il restera couché sous le tamarinier toute la journée et ses enfants lui apporteront à manger. Plus il aura d’enfants, plus beau sera son tombeau !»
Les femmes partagent toutes les mêmes difficultés. Elles craignent de ne pouvoir nourrir correctement leurs enfants ou d’être dans l’impossibilité de les envoyer à l’école. Cette angoisse augmente avec le nombre d’enfants et en période de soudure (lorsque les réserves alimentaires de la famille sont épuisées). Ainsi, les femmes nous rapportent qu’elles sont plus inquiètes lorsqu’elles ne possèdent pas de bétail. Le petit bétail donne en effet plus d’autonomie. Elles peuvent faire face aux dépenses imprévues, notamment pour la santé de l’enfant.
Les femmes citent aussi parmi leurs principales sources d’angoisse: l’insécurité affective, les conflits conjugaux et l’insécurité liée au banditisme. Les attaques ne portent plus uniquement sur les troupeaux de zébus mais aussi sur les maisons et le peu d’ustensiles, de matériels ou de biens que les familles possèdent. De plus, elles connaissent des angoisses nocturnes et des insomnies, et peuvent être contraintes de limiter leurs déplacements au marché ou vers un point d’eau. Comment ce stress se manifeste-t-il ? Par de la nervosité, de l’agressivité verbale et physique envers les enfants, puis un sentiment de culpabilité de réagir ainsi; tandis que l’homme peut fuir ses responsabilités familiales devenues trop lourdes. Une raison à cela: c’est sur lui que repose la responsabilité d’honorer les charges sociales attendues par sa famille, sa belle-famille, son clan, etc.
Par ailleurs, les pratiques de soins et la santé mentale ont des liens établis et reconnus avec la malnutrition dans les pays en développement. Elles comprennent l’allaitement et l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la stimulation psychomotrice et affective, les soins de santé et d’hygiène autour de l’enfant…
Des études récentes de l’Organisation Mondiale de la Santé et UNICEF ont mis en évidence qu’un enfant dont la mère est déprimée a plus de risque d’être malnutri et de présenter des retards de croissance. En effet, une mère déprimée n’a plus les ressources psychiques pour accorder l’attention et les soins nécessaires à son enfant. L’interaction mère-enfant est alors dégradée et ne permet pas à l’enfant de se développer. Au cours de nos échanges avec les femmes de plusieurs villages du sud-ouest, nous n’avons pas observé de manifestations dépressives mais parfois des difficultés à adapter leurs soins à l’enfant. Dans leur quête constante de solutions, elles comptent sur leur courage et ont le désir d’améliorer le quotidien en se projetant dans un avenir meilleur que celui-ci.
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