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À la Une
Dans des pays comme le Sénégal, Action contre la Faim prévient la faim et intervient face à ses conséquences meurtrières sur le terrain. L’innovation est au cœur de toutes nos interventions, et les outils de lutte contre la sous-nutrition nous facilitent considérablement la tâche.
L’application SAM Photo (« SAM » est l’acronyme anglais de Severe Acute Malnutrition, qui se traduit en français par « malnutrition aigüe sévère ») a été conçue pour effectuer le dépistage de la sous-nutrition chez les enfants du monde entier. Près de 75 % des enfants n’ont pas accès aux soins de santé dont ils ont besoin, et le diagnostic tardif de la sous-nutrition peut être mortel. Cette application est une véritable révolution pour la détection de la sous-nutrition : il suffit d’une photo pour déterminer si un enfant est à risque.
Voici comment cela fonctionne : un agent de santé, une mère ou une autre personne ayant un enfant à charge prend une photo de ce dernier. Il peut s’agir d’une photo de son bras uniquement ou de son corps tout entier. L’application compare alors la forme d’un enfant sain avec celle de l’enfant soumis au dépistage. Cette technologie fiable estime ainsi l’état nutritionnel de l’enfant, ce qui permet d’éviter les erreurs humaines.
La méthode traditionnelle de diagnostic de la sous-nutrition peut être fastidieuse et stressante pour les enfants. Les outils mécaniques utilisés sont souvent très lourds. Les enfants trop jeunes pour être pesés sur une balance standard sont placés sur des balances à seau. Et pour mesurer les enfants, les agents de santé doivent utiliser de lourdes toises de mesure en bois. Pour cela, il faut deux personnes : une qui tient la tête de l’enfant en place, et l’autre qui déplace le curseur pour prendre la mesure. Ces instruments sont encombrants et compliqués à transporter dans les communautés difficiles d’accès. De plus, ils peuvent être stressants et angoissants pour les plus jeunes enfants.
Grâce à l’application SAM Photo, les agents de santé n’ont plus à transporter les lourds équipements traditionnellement utilisés pour détecter la sous-nutrition, tels que les balances à seau et les toises de mesure. L’application rend le processus de dépistage simple et rapide tout en réduisant les erreurs.
Faty Dia, agent de santé au Sénégal, attend cette technologie avec impatience. Elle travaille à Matam, une région qui a récemment enduré des chocs climatiques et une insécurité alimentaire.
Faty travaille chaque jour dans une petite infirmerie pour prendre soin de sa communauté, dont les ressources sont très limitées.
Un jour, Faty a reçu la visite d’une jeune fille très maigre qui toussait et avait de la fièvre. Elle parvenait à peine à respirer. Faty, soupçonnant un cas de sous-nutrition, l’a immédiatement prise en charge.
Mais déterminer son état nutritionnel n’a pas été chose facile. Faty ne disposait que d’outils lourds et encombrants (cadres en métal, grandes balances et toise en bois) pour mesurer et peser la jeune fille. Cette procédure est complexe et fatigante.
« Vous devez faire quatre choses : peser la personne, la mesurer, prendre son périmètre brachial et interpréter les données », explique Faty. « Les mesures ne sont pas fiables car les enfants sont souvent agités. »
Ce processus fastidieux est monnaie courante dans le district de Faty. « La méthode traditionnelle est laborieuse et prend beaucoup de temps. Il faut déjà avoir le matériel, et plusieurs personnes sont nécessaires », explique-t-elle.
Chaque soir, après avoir passé toute la journée à l’infirmerie, Faty passe des appels et va d’une famille à l’autre pour dépister la sous-nutrition. Souvent, elle doit se rendre dans des villages difficiles d’accès. Sous une chaleur extrême, elle transporte toute seule des équipements lourds sur plusieurs kilomètres. Le trajet est pénible et éprouvant, mais Faty sait que c’est nécessaire. C’est souvent la seule manière de venir en aide aux enfants souffrant de sous-nutrition, car de nombreuses familles ne sont pas en mesure de se déplacer sur de longues distances.
Ici, il est encore plus difficile pour Faty de peser les enfants, car beaucoup paniquent après avoir vu les autres se faire examiner.
C’est dans des moments comme celui-ci que l’application SAM Photo peut permettre de gagner du temps et sauver des vies. Bientôt, Faty y aura accès, ce qui lui permettra de détecter et de traiter les cas de sous-nutrition beaucoup plus rapidement.
« L’application permettra de séparer les enfants ayant des besoins moins urgents de ceux nécessitant un traitement intensif », explique Nicole Idohou-Dossou, agent de santé communautaire. « Le traitement peut avoir lieu plus près de la famille et est donc plus accessible et moins cher. Tout le monde fera des économies et les données seront plus fiables. »
Même lors des premières phases d’utilisation de l’outil, le dépistage sera efficace à 90 %. Pour les agents de santé comme Faty, l’outil changera la donne en fournissant des informations immédiates dans les régions rurales les plus pauvres, étant donné qu’il suffit d’un téléphone Android de base pour pouvoir l’utiliser.
« Cet outil pourrait avoir une valeur inestimable pour les agents de santé communautaires dans les pays dont le système de santé est moins structuré ou dispose de moins de ressources », déclare Laura Medialdea Marcos, chercheuse principale du projet de l’application SAM Photo. « L’application a le potentiel de transformer le dépistage et le diagnostic de la sous-nutrition dans le monde entier. »
Cet outil est toutefois encore en phase de test. « Pour pouvoir développer l’application plus rapidement, nous avons besoin de plus d’argent », explique le Dr Francoise Siroma Nse’e Nomsili, coordinatrice adjointe en santé et nutrition d’Action contre la Faim. « Avec un financement suffisant, nous pourrions être en mesure de déployer l’application dans les mois à venir. »
Faty et les autres savent que l’application sauvera des vies.
Sénégal
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