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À la Une
Un message radio dans différentes langues locales qui indique une nouvelle direction aux éleveurs pour nourrir leurs chameaux.
Un bulletin qui alerte régulièrement les gouvernements et les bailleurs de fonds dans les zones où l’approvisionnement en eau et les réserves de nourriture s’épuisent et où le risque de sous-nutrition est élevé.
C’est ce que propose un projet qui combine des images satellites haute résolution et des données collectées par les éleveurs sur le terrain pour suivre la sécheresse et identifier les meilleurs pâturages du Sahel, l’une des régions du monde les plus touchées par le changement climatique et par la faim.
La fermeture des frontières en raison de l’épidémie de COVID-19 et la violence incessante dans des régions telles que le nord du Mali ont pratiquement épuisé les réserves de nourriture d’environ 12 millions de personnes, un chiffre qui n’avait pas été aussi élevé depuis plusieurs décennies. Et ce sont précisément ces restrictions de mouvement qui ont provoqué, pour une population majoritairement nomade, une augmentation des tensions concernant les pâturages à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal. Le système d’alerte précoce tient également compte de ce type de tensions et d’épisodes de violence, ce qui permet d’empêcher non seulement une crise alimentaire, mais aussi un conflit majeur.
C’est un projet que nous avons lancé en 2007 en collaboration avec l’Agence spatiale européenne. L’idée était simple : utiliser la télédétection pour suivre l’état de la biomasse (herbe pour les pâturages) en temps réel et ainsi guider les éleveurs de la région vers les meilleures zones de pâturage.
Il y a peu, en collaboration avec la Banque mondiale et la Fondation Prince Albert II de Monaco, nous avons élargi la zone de couverture du système et en avons amélioré les algorithmes afin d’y intégrer des images haute résolution des eaux de surface et de la biomasse. Nous avons rassemblé des questions importantes pour les 107 sites sentinelles dans les cinq pays (Mali, Niger, Sénégal, Mauritanie et Burkina Faso) où des informations sont recueillies tous les 10 jours (état de santé des animaux, état des pâturages…).
En raison de la crise du COVID dans la région, une série de questions supplémentaires a été développée pour surveiller des éléments essentiels pour les éleveurs : prix du fourrage ou des aliments pour animaux, prix du savon… Et ce besoin de fournir des informations régionales plus complètes pendant la pandémie nous a amenés à nous associer à la fédération régionale des associations pastorales, le Réseau Billital Maroobé (RBM), multipliant ainsi par trois le nombre de sites sentinelles visant à recueillir des informations de terrain.
Des informations qui alimentent un système d’alerte précoce, basé sur un code gratuit et open source, qui combine et analyse automatiquement les données pour éclairer des décisions importantes contre la sécheresse et d’autres phénomènes climatiques à deux niveaux. D’une part, à travers des programmes de radio locaux pour les éleveurs, qui ont de plus en plus de mal à trouver de l’eau et du fourrage dans une région où le désert ne cesse d’avancer. D’autre part, pour les gouvernements et les bailleurs de fonds qui, grâce à ces informations, peuvent réagir et préparer des interventions à l’avance afin d’éviter les crises alimentaires.
Mais ce système n’est pas la seule façon dont nous luttons contre le changement climatique au Sahel. Dans huit pays de la région, nous menons d’autres activités de mitigation et d’adaptation au changement climatique. Par exemple, la construction de petites infrastructures hydrauliques pour retenir l’eau de pluie, appelées demi-lunes du désert, ou encore le développement de cultures plus résistantes et adaptées à la sécheresse. L’alerte précoce permet également de préparer à l’avance des opérations beaucoup plus rentables que les interventions d’urgence. L’aide financière, qui permet de réactiver les économies locales, est l’une des options les plus efficaces pour éviter de futures crises, comme celles subies par la région en 2005, 2008, 2012 et 2018.
L’agroécologie et la gestion holistique, qui permet de reboiser les zones désertiques en créant des pâturages grâce au fumier animal, sont deux autres stratégies d’Action contre la Faim pour permettre à la région de s’adapter au changement climatique dans les années à venir. Nous avons également récemment lancé une étude en collaboration avec l’Université de Maradi (Niger) pour étudier le cycle phénologique du mil, identifier les variations climatiques qui affectent le plus cet aliment de base dans la région et obtenir une culture plus adaptée à la sécheresse.