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AAH_UG_24__0090-min © Peter Caton pour Action contre la Faim

À la Une

Ouganda

Les piments de l’espoir

L’Ouganda est le pays d’Afrique qui compte le plus grand nombre de réfugiés. Aujourd’hui, près de 1,7 million de réfugiés et de demandeurs d’asile vivent dans le pays, ayant fui un conflit, une situation d’insécurité alimentaire, des chocs climatiques et d’autres crises.

Rugwira John Baptist est l’un de ces réfugiés. Il a fui la République démocratique du Congo en 2009 en raison de l’instabilité politique et de la violence extrêmes qui sévissaient dans le pays. Rugwira a été contrait de laisser toute sa vie derrière lui, y compris certains membres de sa famille et amis, pour commencer une nouvelle vie en Ouganda. Aujourd’hui, il vit avec 11 de ses enfants dans le camp de réfugiés de Nakivale.

Lorsque Rugwira est arrivé en Ouganda, il a été confronté à des défis inattendus. Le système de santé et la sécurité alimentaire du pays ont été compromis par l’afflux continu de réfugiés, et des familles de tout le pays souffraient de sous-nutrition. Rugwira a reçu un abri temporaire et une parcelle de terrain, mais nourrir sa famille nombreuse était une lutte quotidienne.

La pandémie de COVID-19 n’a fait qu’empirer la situation. En effet, en raison des restrictions imposées à l’échelle nationale, Rugwira et sa femme, qui était enceinte à l’époque, ne parvenaient pas à subvenir à leurs besoins. Nos équipes ont rencontré Rugwira peu de temps après et sont immédiatement venues en aide à sa famille, notamment en les inscrivant à un programme de nutrition.

« J’ai reçu de nombreux conseils en nutrition, et j’ai commencé à m’intéresser à l’agriculture innovante », raconte Rugwira. À travers la formation d’Action contre la Faim, Rugwira a appris comment le modèle optimisé d’utilisation des terres pouvait maximiser son rendement agricole. Cette technique aide les familles à s’adapter au changement climatique et à cultiver des aliments nutritifs sur une petite parcelle de terrain. En utilisant des techniques intelligentes face au climat, les agriculteurs comme Rugwira peuvent optimiser leurs terres et en tirer le plus de récoltes possible.

Après avoir appris les techniques du modèle optimisé d’utilisation des terres, Rugwira a commencé à s’intéresser à l’agriculture à plus grande échelle. En collaboration avec le bureau du Premier ministre de l’Ouganda, Action contre la Faim a reçu 120 hectares de terrain à consacrer à l’agriculture en blocs. Rugwira a rejoint un groupe d’agriculteurs appelé « Maisha ya Kimbizi », ce qui signifie « La vie de réfugié » en swahili. Peu de temps après, il a commencé à cultiver un légume très spécial : le piment.

Le groupe de Rugwira a reçu un hectare et demi pour planter des haricots et du manioc, et un peu moins d’un hectare pour cultiver des piments. Si les autres agriculteurs étaient sceptiques, Rugwira était ravi de pouvoir à nouveau planter des piments, qu’il avait déjà cultivés à petite échelle en République démocratique du Congo. Mais cette fois-ci, il a reçu les conseils des spécialistes de l’agriculture d’Action contre la Faim sur la préparation des pépinières, le rempotage et l’entretien des plantes.

La culture du piment a transformé la vie de Rugwira. Il a payé ses dettes, et tous ses enfants peuvent désormais aller à l’école. « J’ai même pu faire quelques économies, ce qui ne m’était encore jamais arrivé », déclare-t-il. Jusqu’à maintenant, il a gagné l’équivalent d’environ 340 € en cultivant et en vendant une centaine de kilos de piments.

Rugwira est heureux de pouvoir faire des économies et bâtir un avenir meilleur pour sa famille. Il prévoit même d’agrandir sa plantation de piments. « Les piments sont l’activité qui m’a rapporté le plus d’argent », explique-t-il. « Au Congo, j’avais du mal à trouver une clientèle, et je vendais des piments frais à environ 1 € le bol. Mais ici, je sais que je vais pouvoir vendre toutes mes récoltes. »

AAH_UG_24__0086-min-min © Peter Caton pour Action contre la Faim

Jeanne et Consila trient les piments qu'elles ont cultivés dans le cadre du projet SIDA, qui leur a permis d'accéder à la terre, au marché et à l'irrigation.

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Des producteurs de piments dans les fermes de Rwoma, près de Mbararra, Uganda, trient leurs piments avant de les vendre.

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Les réfugiés comme Rugwira et les communautés d'accueil cultivent des piments.

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Des agriculteurs sèchent leurs piments au soleil après les avoir récoltés dans leurs potagers.

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NOTRE INTERVENTION EN OUGANDA

 

Aujourd’hui, près de 1,7 million de réfugiés et de demandeurs d’asile vivent dans le pays, ayant fui un conflit, une situation d’insécurité alimentaire, des chocs climatiques et d’autres crises. De nombreuses familles souffrent de la faim au quotidien. Action contre la Faim se rend sur le terrain pour fournir une aide d’urgence aux agriculteurs et leur apprendre à produire des cultures résilientes.

Action contre la Faim collabore avec une organisation locale appelée Shares Uganda, qui se spécialise dans le traitement et l’exportation de produits agricoles. Selon Christine Zion, responsable commerciale de Shares Uganda, la qualité des piments s’est considérablement améliorée. « Je me suis procuré plus de 370 kg lors de ma première visite, et près de 250 kg lors de la suivante », déclare-t-elle. « Nous voulons acheter le plus de piments possible. »

Les réfugiés comme Rugwira ne sont pas les seuls à cultiver des piments. Les communautés d’accueil en bénéficient elles aussi. Vumillia Jane, veuve et mère de quatre enfants, est fière de ce qu’elle a accompli. « Avant, je plantais du maïs et des haricots sur des terrains beaucoup plus vastes. Mais en raison de l’afflux croissant de réfugiés, l’accès aux terres a été réduit », explique-t-elle. « Passer à des cultures à forte valeur comme le piment était la meilleure option. Même avec un dixième d’hectare, je gagne largement assez pour pouvoir payer les frais de scolarité de mes enfants. »

Selon Christine, les nouvelles plantations sont très prometteuses et les agriculteurs vont pouvoir cultiver encore plus de piments. À ce jour, les agriculteurs ont cultivé plus de 35 hectares, et Christine pense que cela leur permettra de récolter jusqu’à deux tonnes de piments.

Mais la culture du piment présente également des défis, et nous faisons de notre mieux pour y répondre, notamment en installant des systèmes d’irrigation qui fournissent de l’eau à l’année.

« La partie la plus dure de la culture du piment est la récolte à la main et le séchage au soleil », explique Rugwira. « La première fois que vous les récoltez, les piments vous irritent la peau. Mais maintenant, je suis habitué. Ce que j’ai compris avec le temps, c’est que si vous travaillez dur, les piments vous rapporteront bien plus que n’importe quelle autre culture. Il n’est pas facile d’apprendre et de se lancer, mais cela en vaut la peine. »

 

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Un producteur de piments pèse ses piments avant de les vendre à Nakivale, Mbararra, Ouganda.

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Aujourd'hui, toutes les dettes de Rugwira sont remboursées et ses enfants peuvent aller à l'école.

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