Les ONG appellent au dialogue pour sauver des vies en Somalie

Les trois prochains mois seront déterminants : des centaines de milliers de vies sont en jeu. Les efforts à déployer dans le but d’augmenter l’aide et d’empêcher davantage de décès ne seront pas suffisants s’ils ne s’accompagnent pas d’un changement d’approche majeur : en ce temps de crise, l’impératif humanitaire de sauver des vies doit passer au-delà de toute considération politique.

 

Il est difficile d’imaginer que la situation en Somalie pourrait encore s’aggraver. Pourtant, nous savons à ce jour que l’arrivée de la saison des pluies « Deyr », prévues pour octobre 2011, entrainera davantage de souffrances et la mort de nombreux Somaliens déjà affaiblis et vulnérables dans des communautés décimées par la famine.

La propagation du cholera, de la rougeole et de la malaria aura un effet dévastateur sur les hommes, les femmes et les enfants malnutris. Les restrictions actuelles pesant sur les opérations humanitaires empêchent tout déploiement massif et rapide d’une aide pourtant indispensable en Somalie.

 

Ce déploiement ne peut et ne doit pas se faire à travers des moyens militaires. L’histoire récente de la Somalie a démontré que l’action militaire a souvent conduit à davantage de morts, de souffrance et a considérablement réduit l’accès humanitaire.

Les vies humaines en jeu seront préservées à travers un dialogue actif plus que par la force militaire. Nous accueillons favorablement les positions récentes de certains gouvernements affirmant qu’un dialogue avec tous les acteurs en présence est à la fois possible et nécessaire, et appelons à davantage d’efforts en ce sens de chaque partie.

 

 

 

Ce faisant, nous appelons :

 

 

 

Toutes les parties prenantes de conflit à :

 

• • Immédiatement s’engager à une cessation totale des hostilités sur tout le territoire somalien

 

• • Permettre la libre circulation de l’aide humanitaire ainsi que de tous ceux qui cherchent assistance ; et

 

• • Supprimer les restrictions pesant sur la délivrance d’une aide impartiale et autoriser les organisations à accroître leur soutien tant en termes de personnels expérimentés que de produits indispensables tels que la nourriture, l’eau et les médicaments.

 

 

 

Les gouvernements et autres décideurs internationaux à :

 

• • Augmenter leurs efforts diplomatiques et à dialoguer avec les différentes parties du conflit pour garantir la délivrance sans entrave de l’aide humanitaire à travers la Somalie. Nous encourageons les membres de la Ligue Arabe, de l’Organisation de Coopération Islamique et de la diaspora somalienne à continuer d’user de toute leur influence pour parvenir à l’augmentation rapide de l’assistance humanitaire et ainsi à sauver des vies.

 

• • Retirer toute entrave légale à la provision d’aide humanitaire dans les zones sous contrôle de groupes armés : l’aide doit être impartiale, fondée uniquement sur les besoins, et indépendante de toute influence politique ou militaire.

 

• • Garantir les financements nécessaires au vu du degré d’aide requis ; et

 

• • Mettre de côté des fonds pour des solutions à long terme.

 

 

 

En dépit de tous nos efforts, nous savons que de nombreuses vies ne pourront pas être sauvées. Une opportunité s’offre pourtant à nous : changer d’approche dans cette période charnière – en plaçant l’humain avant la politique- pourrait sauver des milliers de vies.

 

Signataires :

 

Action contre la Faim-International (ACF) / Action Africa Help – International (AHH‐I) / ADRA Somalia

Caritas Switzerland / Danish Refugee Council (DRC) / Family Empowerment and Relief Organization (FERO) / Finn Church Aid (FCA) / GRT Group for Transcultural Relations (GRT) / HIRJA Somalia (HIJRA)

Integrated Development Focus (IDF) / International Rescue Committee, Somalia (IRC) / KAALO Relief and Development (KAALO) / Mines Advisory Group (MAG) / Médecins du Monde France (MDM) / Mubarak for Relief and Development Organisation (MURDO) / OXFAM / SAREDO / Vétérinaires Sans Frontières ‐ Germany (VSF G) / WASDA / World Vision (WVI)