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À la Une
La docteure Viviana et la nutritionniste Angie Jiménez ont remis à Mercedes les paquets d’aliment thérapeutique correspondant à chaque enfant et lui ont expliqué les indications à suivre. Les soins ont commencé et, tous les huit jours, l’équipe d’Action contre la Faim venait chez elle pour faire le suivi des petits et surveiller leur évolution.
« Ils se sont rétablis d’une manière merveilleuse » dit Viviana. « Ils ont très vite repris de la masse musculaire et, signe de santé, sont devenus plus actifs : on les voyait jouer et tourner autour de nous pendant nos visites, assure-t-elle ».
La grand-mère s’est elle aussi mise à aller mieux et à retrouver le moral. Elle reconnaît être tombée dans la dépression en voyant ses petits-enfants dans cet état sans pouvoir rien y faire. Aujourd’hui, la famille va bien. Action contre la Faim lui a fourni des filtres pour que ses membres prennent de la bonne eau, ce qui aide à prévenir les maladies. Par ailleurs, il a été fait en sorte que les enfants soient associés à une cantine communautaire. Leur alimentation est ainsi assurée. Ils ont même commencé à aller à l’école. « Aujourd’hui, ils ont faim d’apprendre. Nous avons échangé une faim qui mène à la mort contre une faim de connaissances » sourit largement Viviana, qui sait bien que, pour cette fois-ci, elle a réussi à vaincre Jamú.
D’après les données recueillies par Action contre la Faim et UNICEF, près de 82 % des enfants de moins de cinq ans présentent un certain degré de sous-nutrition dans La Guajira. Parmi les raisons principales qui pèsent sur cette crise, il y a la sécheresse. La Guajira est en effet l’un des départements les plus chauds et les plus secs de Colombie, avec une température moyenne de 28 à 32°C et seulement 500 millimètres, parfois moins, de pluie annuelle.
D’autre part, l’importante dispersion des communautés indigènes entrave leur accès aux biens et aux services de base. Les programmes gouvernementaux d’assistance alimentaire, de prise en charge médicale et d’éducation primaire et continue présentent de gros vides. Quant aux services d’assainissement, d’adduction d’eau et d’électricité dans les zones rurales, ils brillent par leur absence.
Enfin, la fermeture de la frontière avec le Venezuela a fortement impacté la sécurité alimentaire, la nutrition, les moyens d’existence des familles et leur capacité de résilience. En effet, les Wayuu, traditionnellement semi-nomades et binationaux, avaient l’habitude de franchir la frontière pour compléter leur panier de base familial. Désormais, ils ne peuvent plus le faire.
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