Faire un don

Votre navigateur internet n'est pas à jour.

Si vous souhaitez visionnez correctement le site d'Action contre la Faim, mettez à jour votre navigateur.
Trouvez la liste des dernières versions des navigateurs pris en charge ci-dessous.

Habiba Adan-min © Ahmed Issak Hussein pour Action contre la Faim

À la Une

Somalie

En Somalie, l’eau potable change la vie des personnes déplacées

Les femmes sont celles qui souffrent le plus de la crise de l’eau, et en raison du changement climatique, de plus en plus sont confrontées à des situations difficiles, voire dangereuses. Pour les femmes comme Habiba Adan, 27 ans, qui vit dans un camp de déplacés internes, l’accès à l’eau est une lutte quotidienne.

Quand Habiba est partie vivre dans le camp de la région de Sheebta, à Baidoa, en Somalie, elle devait faire de longues marches pour aller chercher de l’eau chaque matin. Elle allait et venait entre le camp et le puits le plus proche sous un soleil de plomb, transportant de lourds seaux d’eau. Et souvent, elle ne pouvait pas transporter toute l’eau dont elle avait besoin en une seule fois, donc elle devait faire plus d’un voyage. Habiba devait se rendre au puits plusieurs fois par jour pour pouvoir accomplir des tâches ménagères quotidiennes telles que la lessive, la cuisine et le ménage.

« Tous les matins, je dois faire une longue marche jusqu’au puits de Yamani », explique-t-elle. « Et si nous avons besoin de plus d’eau, j’y retourne encore et encore. » Dans cette zone de Baidoa, il n’y avait que quelques puits pour plus de cinquante camps de déplacés et communautés voisines. La crise climatique et les conflits locaux ont obligé de nombreuses personnes à quitter leur domicile, et une sécheresse prolongée a poussé la population à chercher refuge ailleurs, à la recherche d’eau. Les puits existants fonctionnaient au carburant, qui est une source d’énergie chère. Et ils ne suffisaient pas pour servir tous les nouveaux arrivants.

L’utilisation excessive des puits a très vite provoqué des épidémies. La diarrhée et même le choléra, causés par de mauvaises conditions d’assainissement et d’hygiène, étaient courants.

En raison de l’urgence de la crise, Action contre la Faim a lancé un programme pour donner accès à des sources d’eau fraîche à de nombreuses femmes comme Habiba. L’année dernière, nos équipes ont reconstruit et réhabilité les puits d’eau de toute la région. En partenariat avec la communauté locale, nous avons équipé chaque source d’eau de systèmes d’énergie solaire pour générer un approvisionnement plus important. L’énergie solaire est une alternative durable et rentable au moteur diesel.

Les équipes d’Action contre la Faim ont construit des kiosques à eau dans chaque communauté pour qu’Habiba et ses voisins puissent accéder à l’eau facilement. Un réservoir d’eau a également été construit pour fournir encore plus d’eau aux communautés touchées par des crises. Sa proximité a permis aux femmes et aux filles de se ravitailler en eau en toute sécurité. En effet, les kiosques à eau ne se trouvant plus qu’à 100 mètres de distance, les femmes et les filles n’ont plus besoin d’entreprendre de longues marches sous un soleil de plomb pour se rendre à un puits.

Aujourd’hui, l’eau est plus sûre et plus accessible que jamais dans le camp de Sheebta.

Sacdiya Sheikh-min © Ahmed Issak Hussein pour Action contre la Faim

 

Quels que soient leur âge, leur genre ou leurs revenus, les habitants de la communauté peuvent désormais obtenir de l’eau en quelques secondes seulement. Sacdiya Sheikh Mohamed, 58 ans, est une mère de famille qui vit dans le camp de déplacés de Galosha. Maintenant que Sacdiya peut utiliser le kiosque, ses enfants sont en bonne santé et ne sont plus menacés de maladies hydriques.

En effet, le taux de sous-nutrition dans le district de Baidoa a diminué, en grande partie grâce à l’installation de kiosques à eau dans les camps ainsi qu’à d’autres interventions axées sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

 

The water meter-min © Ahmed Issak Hussein pour Action contre la Faim

 

En plus d’améliorer la santé des communautés, la mise à disposition d’eau potable en abondance a eu un impact positif sur la situation socioéconomique. Certaines personnes vivant à proximité du puits ont commencé à planter et à produire des aliments. Mohamed Abdi, qui utilise les terres adjacentes, a commencé à cultiver en utilisant un système d’irrigation goutte à goutte alimenté par le puits.

Ses récoltes sont si bonnes qu’il peut les vendre au marché, ce qui a augmenté ses revenus de 30 %. Grâce à cet approvisionnement constant en eau et en légumes frais, Mohamed ne se couche plus le ventre vide.

 

Mohamed Abdi-min © Ahmed Issak Hussein pour Action contre la Faim

 

« Nous n’avons plus à craindre la faim », déclare Mohamed. « Nous voulons désormais aider les communautés locales voisines en leur fournissant des légumes nutritifs. C’est très gratifiant de voir que les gens commencent à intégrer des légumes verts à leur alimentation, et qu’ils reviennent pour en acheter plus. »

Pour les habitants de Sheebta, le puits et le kiosque ont été une véritable bouée de sauvetage. À ce jour, 539 000 litres d’eau ont été fournis à la communauté. Dans de nombreuses régions de Somalie et du reste du monde, l’eau propre et facile d’accès n’est pas toujours garantie. Pour certaines personnes, il s’agit même d’un rêve irréalisable. Mais pour Habiba, c’est désormais une réalité.

Action contre la Faim intervient en Somalie depuis 1992. L’année dernière, nos équipes sont venues en aide à plus de 1,1 million de personnes. À Baidoa, en collaboration avec le ministère de l’Énergie et des Ressources en eau de l’État du Sud-Ouest et avec le financement de la Swedish International Development Agency, Action contre la Faim a réhabilité quatre puits à énergie solaire. Ces puits fournissent de l’eau potable aux habitants des camps de Sheebta.

 

Restez informés de nos dernières nouvelles