Faire un don

Votre navigateur internet n'est pas à jour.

Si vous souhaitez visionnez correctement le site d'Action contre la Faim, mettez à jour votre navigateur.
Trouvez la liste des dernières versions des navigateurs pris en charge ci-dessous.

HT_WASH_ChristopheDaSilva_2018_65 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

À la Une

Haiti

En Haïti, le choléra affecte des milliers de personnes

Les groupes minoritaires ont beaucoup souffert, en particulier les personnes handicapées, celles vivant dans la pauvreté et les personnes âgées.

Aujourd’hui, alors que nous nous préparons à faire face à de futures épidémies, nous devons venir en aide au groupe le plus sensible aux maladies mortelles : les jeunes enfants.

En Haïti, 40 % des cas de choléra touchent des enfants. Des enfants de dix ans sont alités à cause de graves cas de diarrhée et de déshydratation. Des élèves de CE1 ont dû être hospitalisés après avoir bu de l’eau contaminée. Même des nouveau-nés sont gravement malades. Trois ans seulement après le dernier cas de choléra dans le pays, la maladie a refait surface, entraînant la mort de nombreuses personnes. À ce jour, 13 000 personnes pourraient avoir contracté la maladie, et plus de 180 ont perdu la vie. Les enfants d’Haïti, en particulier ceux qui souffrent de la faim, sont en train de mourir.

En Haïti, le choléra est réapparu au pire moment possible. Les Haïtiens font face à une crise politique volatile et à un risque sécuritaire sans précédent. Des gangs ont pris le contrôle de Port-au-Prince, la capitale, et coupé l’accès à des ressources vitales telles que le carburant, la nourriture et les médicaments. Ils ont attaqué et agressé des citoyens, kidnappé des enfants et coupé des routes.

Certaines personnes ont réussi à fuir la ville, mais cela ne signifie pas qu’elles sont à l’abri de tout danger. En effet, dans les zones rurales, elles sont confrontées à bien d’autres crises, telles que le manque d’eau potable et de nourriture.

Une analyse récente de l’IPC a révélé que 4,7 millions d’Haïtiens font face à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, et que 19 000 vivent dans des conditions de famine. Des enfants de tout le pays souffrent de malnutrition sévère. Leurs corps sont faibles et sous-alimentés. Le choléra, qui se manifeste généralement par de la diarrhée, des vomissements et une forte déshydratation, aggrave leur état et épuise le peu de forces qu’il leur reste. Les communautés les plus pauvres, qui comptabilisent 90 % des cas de choléra du pays, continuent d’encaisser les coups les plus durs.

 

HT_WASH_ChristopheDaSilva_2018_49 (1) © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Haiti 2022

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

 

Et les Haïtiens ne sont pas les seuls à faire face à une crise de choléra. Le changement climatique a accéléré la propagation de la maladie dans le monde entier. Des épidémies ont récemment été signalées au Liban et en Syrie, et dans des pays comme le Pakistan, le choléra est monnaie courante. Les bactéries du choléra se développent dans les sources d’eau chaude, et la hausse des températures à l’échelle mondiale a créé un environnement très propice à la propagation de la maladie.

Roseval Supreme, directeur national d’Action contre la Faim en Haïti, mobilise actuellement nos équipes en urgence pour intervenir face à cette crise. Les yeux fixés sur l’horizon, Roseval sait qu’il doit déployer des ressources avant qu’il ne soit trop tard. Nous avons discuté avec lui de l’épidémie et de la façon dont la situation pourrait empirer.

 

 

Pourquoi le choléra se propage-t-il si rapidement en Haïti en ce moment ?  

 

Le manque d’assainissement est le principal problème. La plupart des Haïtiens n’ont pas accès à des latrines propres ni à des stations de lavage des mains. De plus, peu d’informations sur la prévention du choléra sont disponibles. Et sans eau potable ni savon, même ceux qui savent s’en protéger ne peuvent pas toujours l’éviter.

De nombreuses personnes pratiquent la défécation à l’air libre à proximité de sources d’eau non protégées, ce qui peut contaminer l’eau pour tout le monde. Cela met des milliers de personnes en danger, en particulier les agents de santé. Le choléra est déjà difficile à traiter en soi, mais il l’est encore plus si les équipes d’intervention n’ont pas accès à des latrines décontaminées, à de l’eau potable et à des stations de lavage des mains.

 

En quoi la situation sécuritaire du pays a-t-elle exacerbé l’épidémie de choléra ?  

 

Les problèmes de sécurité qui touchent tout le pays, mais surtout Port-au-Prince, ont rendu presque impossible la distribution de produits d’assainissement et de purification de l’eau, et les équipes ont du mal à venir en aide aux communautés les plus touchées.

C’est un véritable problème. Nous avons besoin de ressources pour faire face à cette crise. Sans médicaments, eau potable, stations de lavage des mains, outils de décontamination et latrines, l’épidémie ne cessera de gagner du terrain. À cause du conflit, il est presque impossible de fournir une aide humanitaire.

 

Comment les communautés réagissent-elles à l’épidémie de choléra ? 

 

Le manque d’informations sur le choléra est fréquent et peut avoir des conséquences mortelles. Malheureusement, les personnes infectées sont confrontées à une énorme stigmatisation. Elles sont ostracisées par leurs communautés, qui pensent à tort qu’elles sont sales. Et cela a rendu la prise en charge complète de l’épidémie encore plus difficile.

Nous devons faire comprendre à la population que tout le monde peut être victime du choléra, en particulier les enfants. C’est le groupe le plus touché par cette situation, d’autant plus que beaucoup souffrent déjà de malnutrition sévère. Leur système immunitaire est faible et n’est pas en mesure de lutter contre les symptômes du choléra. Par conséquent, des centaines d’entre eux sont en train de mourir.

 

HT_WASH_ChristopheDaSilva_2018_122 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Haiti 2022

Une petite fille pompe de l’eau à une pompe construite par Action contre la Faim en 2008. En Haïti, l’accès fiable à l’eau potable, à un assainissement sûr et à une bonne hygiène reste un défi.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

HT_FSL_ChristopheDaSilva_2018_313 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Haiti 2022

Les équipes d’Action contre la Faim mènent des activités de sensibilisation auprès des familles pour leur enseigner de bonnes pratiques d’hygiène et les encourager à utiliser les latrines.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

1/2

 

Que fait Action contre la Faim pour lutter contre l’épidémie ? 

 

Action contre la Faim lutte depuis longtemps contre le choléra en Haïti, mais cette épidémie est plus difficile que la précédente en raison des crises politique et sécuritaire. Nous avons un plan d’intervention en trois volets. Nous donnons la priorité à l’assainissement, à la prévention et au traitement.

L’assainissement comprend la sensibilisation des communautés à l’importance de pratiques d’hygiène appropriées. Mais les sensibiliser ne suffit pas. Nous devons également garantir leur accès à des installations essentielles, telles que des latrines. Jusqu’à présent, nous avons construit 20 stations de lavage des mains, et nous prévoyons d’en construire d’autres.

Notre équipe prévient la propagation du choléra en purifiant l’eau. Le choléra se propage généralement par des sources d’eau contaminées, comme des rivières. Nous utilisons des pastilles de purification de l’eau pour fournir de l’eau potable aux communautés.

Nous traitons également les personnes infectées dans les centres de santé, notamment à l’aide de solutions de réhydratation orale et de techniques de stabilisation. Mais ces centres de santé ont besoin d’outils, de médicaments et de lits en urgence.

 

HT_WASH_ChristopheDaSilva_2018_54 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Haiti

Une session de sensibilisation à l’hygiène dans une communauté haïtienne

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

HT_WASH_ChristopheDaSilva_2018_118 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Haiti

Une session de sensibilisation à l’hygiène dans une communauté haïtienne

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

HT_WASH_ChristopheDaSilva_2018_71 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Haiti

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

HT_WASH_ChristopheDaSilva_2018_103 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Haiti

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

1/4

 

Comment la crise va-t-elle évoluer dans les prochains mois ?  

 

Il est impossible de savoir à quel point la situation va s’aggraver, mais nous savons que la maladie se propage rapidement. Les enfants sont constamment en danger.

Nous avons formé huit équipes d’intervention d’urgence à se mobiliser sur le terrain. Nous avons distribué des produits de première nécessité à 3 000 familles. Nous avons diffusé des messages éducatifs à de nombreux Haïtiens. Nos équipes interviennent chaque jour de manière proactive, en expliquant les pratiques d’hygiène appropriées dans toutes les communautés dans lesquelles nous travaillons.

Mais cela ne suffit pas. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les enfants d’Haïti soient à l’abri de tout danger. Le choléra est une maladie de la pauvreté : il ne se manifeste que là où les ressources et les infrastructures sont extrêmement limitées. Ensemble, pour les enfants d’Haïti et leur avenir, nous devons continuer à nous battre pour l’égalité, pour améliorer les systèmes du pays et pour renforcer la résilience de la population face à cette crise et à celles à venir.

 

Restez informés de nos dernières nouvelles